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mon bonheur est dans la ville
2 mars 2016

WITCH LIGHT, de Susan Fletcher

witch

coe14

Autres titres anglais = Corrag  et the Highland Witch 

Titre français = Un Bûcher sous la Neige 

Un peu d’histoire = le «  jacobitisme » fut un mouvement politique, initié par ceux qui tentaient de défendre la dynastie des Stuart, détrônée et usurpée par Guillaume d’Orange, gendre du dernier roi Stuart (Jacques VII d’Ecosse) – roi catholique, défendu par l’Irlande, mais aussi dans les Highlands écossais.
Le massacre de Glencoe fut une énorme tache sur l’étendard de Guillaume d’Orange, qui signa l’accord du massacre, tout ça parce que le chef du clan Campbell-McDonald eut 6 jours de retard pour signer l’acte d’allégeance afin d’épargner des vies. Il s’était tout simplement trompé de lieu pour signer et le voyage (au 17ème siècle) prit 6 jours pour arriver au bon endroit – inutile de dire que les « red coats » britanniques ne furent que trop contentes de prendre ce prétexte pour massacrer pratiquement tout le clan Donald, brûler toutes les maisons, laissant mourir de froid les femmes et les enfants privés de toit.
Curieuse façon de remercier les Donalds de les avoir reçus avec toute l’hospitalité des Hightlands. Bien que le massacre commençât dans une petite partie du Glen Coe (vallée de la rivière Coe), toute la région subira ces crimes odieux, là où le clan aurait pu trouver abri.

Sur ces faits historiques tristement célèbres, la romancière Susan Fletcher a imaginé une belle et dramatique  histoire, celle d’une jeune femme considérée comme sorcière, mais surtout enfermée et condamnée au bûcher pour avoir été témoin du massacre.
Un révérend irlandais, Charles Leslie, jacobite convaincu banni d’Irlande pour avoir refusé l’allégeance à Guillaume d’Orange, veut rencontrer la jeune Corrag afin d’écrire un pamphlet relatant le massacre.
Tout d’abord, il la méprise pour son manque de propreté, ses haillons, convaincu qu’elle est une païenne qui mérite mille fois le bûcher qui la « purifiera ». Seulement, la jeune femme n’a pas l’intention de ne parler que de ce qu’elle vit ce jour-là, elle veut parler d’elle aussi, défendre sa vie. A contre-cœur, l’homme accepte.
Il écrit régulièrement à son épouse afin de lui relater ce qu’il ressent face à ce qu’il considère comme un rebut d’humanité, cette « sorcière » – ce sont les lettres de son épouse qui vont l’obliger à voir clair en Corrag, lui faire comprendre que celle qu’il prend pour une sorcière, et dont la mère fut pendue pour les mêmes raisons, n’est en fait qu’une jeune femme vivant librement, aimant la nature, les animaux, connaissant les simples et les plantes sauvages qui soignent. Elle aime la mer, les nuages, la liberté.

Elle lui relatera effectivement le monstrueux massacre, la perte d’êtres chers et finalement son emprisonnement, dans cette cellule répugnante, avec seulement un matelas de foin, pouilleux, pour se reposer – elle qui aime tant l’air libre, le ciel et le vent !  

Quel joli livre, quelle belle histoire. Pas étonnant qu’elle ait tellement plu dans la blogosphère – c’est un pur moment de poésie, de tendresse pour les éléments, mais hélas aussi une triste histoire d’anéantissement, de barbarie de l’homme par l’homme.
Tout ça pour défendre des rois qui n’en valent même pas la peine.

Après avoir suivi une formidablement intéressante conférence sur les sorcières, depuis l’antiquité (et non pas depuis le moyen-âge comme on le dit souvent), je ne pouvais que sortir ce beau livre de ma pal. De tous temps, les femmes libres, des femmes connaissant les plantes, « parlant » aux éléments, à la nature, refusant le joug matrimonial, ont été considérées comme des sorcières.
Cela se ressent dans les propos du révérend avant que son épouse avec qui il correspond lui ouvre les yeux.

J’adore l’Ecosse, bien que je n’y sois allée qu’une seule fois dans ma vie, ce livre est une ode à l’Ecosse, aux Highlands, à la nature. La romancière parvient à partager de beaux moments à travers des paysages à couper le souffle.
Comme je l’ai dit = un vrai moment de poésie, avec une petite héroïne que l’on a envie de serrer dans ses bras, pour la remercier de tant d’amour de la vie.

A lire, absolument.

d'autres avis sur ce roman = moncoinlecture, têtedelecture, legoûtdeslivres, liliba, claraetlesmots, labibliothèquedudolmen, goodreads, 

les highlands au printemps
tels que j'eus le plaisir de les découvrir lors d'un voyage en écosse

65736218

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Commentaires
L
Tu en parles tellement bien que je serais presque tentée.
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M
Ton billet donne vraiment envie de le lire; Il me semble de toute manière que je l'avais déjà noté... J'irai voir demain si je le trouve !
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A
J'ai adoré ce roman, qui reste mon préféré de l'auteure.
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T
Sacrés anglais, toujours à massacrer ;)
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