THE CRUELLEST MONTH, de Louise Penny
Titre français = Le mois le plus cruel
3ème enquête de l’inspecteur en chef Armand Gamache
Le printemps est dans l’air à Three Pines dans les Cantons de l’Est – un village idyllique – idyllique ? voire …. Le crime y sévit comme partout ailleurs, l’inspecteur en chef Armand Gamache de la sureté du Québec en sait quelque chose.
Cette fois, c’est une habitante de Three Pines qui est retrouvée morte après une séance de spiritisme – une partie du patelin y était fortement opposée, les autres y sont allés soit par curiosité, soit par superstition.
C’est Gabriel qui a organisé la venue d’une medium, histoire d’attirer un peu de touristes dans son B&B-cum magasin d’antiquités.
La séance devait avoir lieu dans la sinistre maison Hadley, renommée pour porter malheur à ses habitants. Ladite séance devait, en principe, démystifier le mauvais œil de la demeure. Pas très efficace apparemment !
En guise de visiteurs, c’est Gamache et son équipe qui y reviennent. Gamache est accueilli à bras ouverts, malgré les circonstances, car il est apprécié à Three Pines pour son ouverture d’esprit et son empathie.
La morte était aimée de tous, brillante, généreuse, un pilier de la communauté, elle conquerrait tous les cœurs. Revenue à Three Pines après des années d’absence, elle vivait avec sa meilleure amie. Chacun se réjouissait de ce retour. Néanmoins, il devait bien y avoir une personne à lui vouloir du mal puisqu’elle a été empoisonnée à l’ephédrine, un alcaloïde désormais banni des remèdes naturels, qui fut longtemps utilisée dans des pilules amaigrissantes. (L’ephedra, la plante dont est extraite l’éphédrine n’est elle pas surnommée « le balai de sorcière » …)
Or l’éphédrine ne peut pas être absorbée par une personne ayant le cœur fragile, comme Madeleine.
Voilà donc Armand Gamache et son équipe de retour à Three Pines – y compris l’agente Nichols, dont tout le monde s’accorde à dire qu’il faudrait la mettre seule dans un bureau à brasser de la paperasse tant elle est déplaisante – elle n’est d’ailleurs nullement reconnaissante à Gamache de lui redonner une chance.
Car à côté d’une enquête qui piétine un peu – après tout, tout le village est suspecté … ambiance ! – l’inspecteur en chef doit encore et toujours faire face à la cabale montée contre lui précédemment pour avoir dénoncer des policiers ripoux.
Jalousie, corruption, médisance, haine, sont des hydres dont il faut couper toutes les têtes en une seule fois, sinon elles poursuivent leur œuvre de destruction. Cette fois on s’attaque même à la famille de Gamache.
J’ai moins eu un sentiment de banalité que lors de ma lecture précédente de Louise Penny. Je l’avais qualifiée d’écriture « plan-plan », je réalise à présent que la traduction a donné un air de banalité à ses romans.
Ayant lu cette enquête-ci en anglais, je l’ai trouvée nettement plus vive. L’humour entre les personnages passe mieux, ainsi que la poésie des lieux et de la nature.
La fin est un excellent rebondissement, je m’étais trompée sur l’assassin – et je me suis aussi plantée sur le ripoux au sein de l’équipe de l’inspecteur en chef.
Le titre du roman fait référence à un poème de T.S. Eliot, « The Cruellest Month » est le mois d’avril, celui qui par ses journées ensoleillées séduit et incite les fleurs à se montrer, pour ensuite envoyer de féroces giboulées qui les abîment.