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mon bonheur est dans la ville
4 avril 2015

REBECCA, d'Alfred Hitchcock

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Titre français = identique

Film de 1940 - Scénario de  Joan Harrison & Robert Sherwood,  d’après l’adaptation de  Philip MacDonald & Michael Hogan   du roman éponyme  de Daphne Du Maurier

Un homme se tient au bord d’une falaise dans le midi de la France – une jeune femme qui faisait des croquis un peu plus loin lui adresse la parole, lui disant de ne pas « faire cela ». L’homme part alors à vive allure en voiture. La timide jeune femme le retrouve à l’hôtel où elle loge avec Mrs. Van Hopper, une riche Américaine, dont elle est la demoiselle de compagnie.
L’homme en question est Maxim de Winter, un homme très riche, un veuf, dont l’épouse Rebecca était aux dires de tous une femme exceptionnelle, belle, intelligente, drôle, donnant des fêtes extraordinaires, se mouvant partout avec une aisance naturelle.
Pourtant, lorsque Van Hopper doit garder la chambre, Maxim de Winter s’intéresse à la jeune demoiselle de compagnie, qui tombe irrémédiablement amoureuse de lui – sans espoir. « Sans espoir ? » pas sûr, car lorsque l’Américaine doit retourner à New York, de Winter demande la jeune fille en mariage. Ce qui fait ricaner méchamment Mrs. Van Hopper.

Lorsque le couple de jeunes mariés arrive à Manderley, l’immense propriété de de Winter, Mrs. Danvers, la gouvernante, a fait en sorte que tout le personnel soit devant la porte pour accueillir la « remplaçante ».

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La nouvelle Mrs. de Winter est une sorte de petite Cendrillon, timide, effacée, l’antinomie de Rebecca et la gouvernante ne cache pas son mépris.  Pour celle-ci, personne ne peut remplacer la brillante Rebecca et Mrs. Danvers va tout faire pour que la jeune épouse de Maxim se sente très mal dans sa nouvelle demeure, dont l’ambiance sombre agit déjà sur ses relations avec son époux.
Elle est heureusement bien acceptée par la sœur de Maxim de Winter et l’époux de celle-ci.
Un allié de Mrs. Danvers, cousin de Rebecca, Jack Favell, hante le domaine lorsque Maxim est absent – il est persona non grata et le sait, mais se moque bien de cet interdit.

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Lorsque le bateau de Rebecca est retrouvé, avec le corps d’une femme, Maxim est obligé d’avouer qu’il a reconnu un autre corps de femme, échoué sur la grève, comme étant son épouse. La vérité sur la mort de Rebecca éclate alors.
La seconde Mrs. de Winter va prouver qu’elle aime son époux envers et contre tout. Malgré la soi-disant preuve de Jack Favell que la mort de Rebecca n’était pas un suicide.

Tout comme le roman de Daphne du Maurier, le film commence par une première phrase prononcée par la seconde Mrs. de Winter, la narratrice, dont on ne connaîtra jamais le prénom.
Sur l’insistance du producteur David O. Selznick, le film est annonce comme le « REBECCA de DAPHNE DU MAURIER », ce qui fit évidemment enrager Alfred Hitchcock qui avait décidé d’en faire sa propre adaptation.
Ce qui n’aurait probablement pas plu au public car celui-ci voulait retrouver à l’écran la version du livre qui est passionnante de bout en bout. 
La « légende » veut qu’Alfred Hitchcock ne lisait jamais aucun roman,  c’était généralement son épouse, Alma Reville, qui s’en chargeait – le réalisateur se faisait alors raconter l’histoire et l’adaptait. Il ne restait  alors pas grand-chose  de l’histoire initiale si ce n’est l’idée générale.
Ce n’était  pas du tout ce que souhaite David O. Selznick.

Alfred Hitchcock n’a paraît il jamais apprécié cette version et l’ambiance qui n’était déjà pas très bonne entre O. Selznick et lui s’aggrava au point qu’Hitchcock honora son contrat avec le producteur américain  à contre-cœur  - ce dernier « prêta » (contre espèces sonnantes et trébuchantes ) le réalisateur britannique à d’autres studios (pratique courante et lucrative pour les studios américains, qui payaient leurs acteurs et réalisateurs au montant contractuel mais les « louaient » au prix le plus élevé – lorsque survint la crise du cinéma dans les années 1960, quelques acteurs décidèrent de devenir producteur afin de pouvoir décider de leur sort. Ceci est désormais très courant = beaucoup d’acteurs sont désormais devenus producteurs ou co-producteurs afin d’avoir le dernier mot sur leur projet).

Bien que ce soit un film produit aux Etats-Unis, il est  un film britannique = le réalisateur était britannique, l’acteur principal Laurence Olivier l’était, les lieux l’étaient.
L’atmosphère générale de l’histoire est celle d’un roman gothique – on a d’ailleurs dit, à propos du roman, qu’il possédait des similitudes avec Jane Eyre.
Bien que le producteur ait exigé d’être fidèle au roman, Hitchcock parvint tout de même à quelque peu adapter l’histoire à sa façon, mais  pas autant qu’il l’aurait voulu.
Et comme le producteur a tous les droits aux Etats-Unis (contrairement à l’Europe où c’est le réa qui a tout à dire), David O. Selznick visualisa le film et décida même de tourner à nouveau certaines séquences qui ne correspondaient pas à ce qu’il en attendait.

Laurence Olivier est un parfait Maxim de Winter, beau ténébreux, homme de peu de paroles avec sa nouvelle épouse, sauf lorsque le drame se déclenche.
La seconde Mrs. de Winter est interprétée par la jolie Joan Fontaine, qui fait un beau travail dans ce rôle de petite Cendrillon moderne.

La diabolique Mrs. Danvers est jouée avec maestria par Judith Anderson – elle est si magistrale dans le rôle, que lorsqu’elle paraît j’avais envie d’aller me cacher, tant son visage, son regard, sont méchants.
Son allié contre la seconde Mrs. de Winter est interprété par George Sanders, cynique, mielleux et déplaisant à souhait, comme seul Sanders pouvait l’être.

Dans les rôles secondaires, on trouve Gladys Cooper (Beatrice, la sœur de Maxim), Nigel Bruce, son mari et Reginald Denny, l’intendant du domaine de Manderley et le seul allié de la nouvelle épouse. Je regrette qu'Hitchcock ait fait jouer à Nigel Bruce le même rôle d'un brave benêt, comme le Watson de la série Sherlock Holmes avec Basil Rathbone.
Leo G. Carroill qui figura dans plusieurs films d’Hitchcock interprète le médecin de Rebecca. Quant au colonel qui enquête, il est joué par C. Aubrey Smith.

Quelles qu’aient été les dissensions entre réalisateur de génie et producteur tout puissant, Rebecca-le film, comme Rebecca-le livre, peut se voir / se lire plusieurs fois, sans s’en lasser un seul instant.
Pour ma part j’ai vu le film d’Alfred Hitchcock plusieurs fois et je suis à chaque fois sous le charme.

La chronique de ce  film sur le blog laplume&l'image

ma chronique sur le roman ici

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Commentaires
K
J'adore ce film. Rien de moins!
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M
J'adore le roman et j'adore le film ! C'est vrai que Mrs Danvers est assez angoissante. Effectivement, je pense que je reverrai avec plaisir le film et du Maurier...
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A
Je l'ai vu aussi plusieurs fois, même lorsque l'on connaît l'histoire par cœur, on ne s'en lasse pas. J'ai très envie de lire la nouvelle traduction du roman.
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