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mon bonheur est dans la ville
21 février 2014

THE BOLEYN INHERITANCE, de Philippa Gregory

GREGORY

 Titre français = L’Héritage Boleyn

Inconsolable depuis la mort de Jane Seymour après la naissance de l’héritier mâle tant attendy, Henri VIII devrait se remarier afin d’assurer à la couronne d’Angleterre de nouveaux héritiers.
Ecoutant les conseils de Thomas Cromwell, il accepte de s’intéresser à la princesse Anne de Clèves dont Holbein a fait un très beau portrait. Comme c’est un roi à l’humour douteur, déjà très abîmé par la vie qu’il mène (trop de vins, de nourriture) – il se présente à sa fiancée dans l’auberge de Rochester sous la forme d’un homme de la taverne (pas loin d’un homme des cavernes d’ailleurs). La jeune femme est choquée par son geste (il l’embrasse à pleine bouche) et ne peu s’empêcher d’un regard et geste de dégoût – elle a scellé son sort !
Henri VIII est un tyran, qui ne tolère guère de résistance, le dégoût éprouvé par Anne lui  lui fait comprendre qu’il n’est plus du tout cet homme séduisant dont toutes les femmes étaient folles.
Il va prétendre qu’Anne de Clèves ne ressemble en rien à son portrait, que son apparence déplaisante ne lui permet pas de consommer la nuit de noces.
La nouvelle reine parle très mal l’anglais, mais a décidé d’apprendre, ne danse ni ne chante – ces occupations frivoles sont interdites dans le duché de Clèves au protestantisme rigoureux. Elle n’est pas très cultivée et peu versée dans les choses de l’amour.
Henri VIII va entamer une procédure de divorce au grand soulagement de la malheureuse jeune reine – qui cherche un peu de réconfort auprès de Jane Rochford, duchesse Boleyn.
Anne de Clèves n’est pas aveugle non plus – elle a rapidement capté à Rochester les regards admiratifs que le roi a posé sur la ravissante Katherine Howard.- 

Anne de Clèves aura la vie sauve, amoureuse de l’Angleterre elle sera ravie d’y rester puisqu’une rente et des terres lui sont offertes, mais elle sera en quelque sorte une prisonnière du roi tant que celui-ci restera en vie. Elle est appelée la « chère sœur du roi », mais ne sera vraiment libre qu’à la mort de ce dernier.
Jane  Rochford, lady Boleyn, se présente sous un jour relativement sympathique, désireuse d’aider la nouvelle reine, lui donnant des conseils assez advisés.

Néanmoins rien désormais ne peut arrêter la progression de la très jeune Katherine Howard – 16 ans – dont s’est épris le colosse de 100 kilos âgé de plus de 50 ans, dont un ulcère purulent l’empêche de vivre normalement et que la jeune femme devra nettoyer chaque jour.
Cela va lui donner envie de porter les yeux ailleurs et comme elle n’est préoccupée que de toilettes et bijoux et surtout rester la plus jolie dame de la cour d’Angleterre, l’imprudente donzelle va se jeter à la tête d’un secrétaire du roi – et y perdre la sienne, entraînant son amoureux et lady Boleyn dans sa chute.

Je suis nettement moins dérangée par les biographies romancées de rois et reines que par celles de peintres et autres artistes (la vie de Botticelli par Sophie Chauveau par exemple).

L’Histoire vue par le petit bout de la lorgnette m’a toujours beaucoup amusée et m’a donné ensuite envie d’en savoir plus sur le sujet, sous forme d’essais et/ou biographies non romancées.

Depuis son roman « The Other Boleyn Girl », je ne fais plus tellement confiance à Philippa Gregory quand à l’exactitude de ses biographies sur la royauté britannique – époque Tudor.

Son portrait d’Anne Boleyn – pour lequel je lui en veux particulièrement - ressemblait à celui d’une femme jalouse et vindicative d’une autre, intelligente, belle, cultivée, mais ayant un sacré caractère.

Ce roman est un témoignage à la première personne de chacune des trois protagonistes principales = Anne de Clèves, Jane Rochford, Katherine Howard. Les chapitres alternant les points de vue de chacune d’elles, en fonction de la situation vécue.
Il fait immédiatement suite à « The Other Boleyn Girl » - il est le 5ème cependant dans la série des Tudos que l’auteure a consacré à cette famille.

Dans les grandes lignes, ce « Boleyn Inheritance » est relativement exact, mais des détails ne collent pas  toujours.

Jane Rochford, lady Boleyn,  est présentée ici comme une « victime » de la situation dont elle fut pourtant la principale cause, ayant menti et témoigné contre son mari et sa belle-sœur.
Elle fut exilée, mais apparemment parvint par ses manigances à revenir en cour et être nommée dame d’honneur. Le ton qu’elle utilise pour raconter son histoire est passablement geignard.
Elle va aider Katherine Howard à rencontrer son amant, se fera passer pour folle afin d’échapper à l’échafaud le moment venu. C’est mal connaître Henci VIII qui change les lois comme il respire. 

Quant à Katherine Howard, « la rose sans épines », on a peine à croire qu’elle ait été aussi sotte qu’elle est montrée, mais hélas là tout semble  exact selon  les témoignages d’époque.
L’éducation de la jeune femme a été fort négligée par sa grand-mère Norfolk.
Par contre, que son oncle, Thomas Howard,  duc de Norfolk – qui fut aussi exilé après la chute de sa nièce Anne Boleyn, dont il se détournera complètement malgré les richesses qu’elle lui apporta – ait poussé sa  nièce Howard à prendre un amant pour avoir un héritier à présenter au roi, c’est réellement stupide comme argument – Norfolk n’était pas vraiment bien vu à la cour, il avait donc intérêt à plier dans le sens du vent et à montrer profil  bas.

La leçon sur les romans de Philippa Gregory ayant porté, je ne cherche plus  trop la vérité historique, le roman devient dès lors un moment de lecture divertissante sans prise de tête.

Parmi les quelques incohérences du roman on trouve =
La mère d’Anne de Clèves n’était pas cruelle ni indifférente à son égard, au contraire.
Le livre dépeint Katherine Howard comme une beauté à nulle autre pareille – or les témoignages d’époque la trouvent jolie, mais pas d’une beauté exceptionnelle. Par contre elle était d’un caractère joyeux et juvénile.

Lorsque Katherine est condamnée, Anne de Clèves, dans le roman, redoute de devoir à nouveau épouser le roi qui est revenu à de meilleurs sentiments à son égard – dans la réalité, il n’eut jamais l’intention de l’épouser à nouveau et Anne de Clèves sera assez jalouse de Katherine Parr, l’ultime épouse du roi.
Contrairement à ce qui est décrit dans le livre, Mary Tudor était toujours considérée comme illégitime à l’époque d’Anne de Clèves – le titre de « princesse Mary » n’est donc pas adéquat.
C’est Katherine Parr qui parvint à convaincre le tyran obèse de ramener ses 2 filles à la cour, leur redonnant leur légitimité et leur place dans la succession royale.

Comme je l’ai dit = ne cherchons pas la petite bête et profitons d’une lecture détente dont le style est assez simple, les tournures peu compliquées, le vocabulaire agréable.

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Commentaires
M
C'est tentant mais j'avoue que pour l'histoire, je préfère les essais du seuil que de lire l'histoire romancée...
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N
coucou Niki une sacrée famille ! le vrai Henri VIII est bien loin de la beauté diabolique du jeune comédien qui incarnait ce roi dans la série "les Tudor" lol quelle horreur je plains ces pauvres femmes mariées de force que ce soit aux rois ou aux autres personnes qui représentaient la société à l'époque. Combien de jeunes femmes mariées contre leur gré à des hommes qui avaient des vfois dans les 70 ans! beurk et encore beurk et elles n'avaient rien à dire; vive notre époque tout du moins dans nos pays je ne parle pas de certains pays horribles dominés par la religion, ou bien il n'y a pas encore si longtemps les femmes hindoues étaient tuées quand leurs maris mourraient.Enfin de compte tout bien réfléchit je ne sais pas si notre civilisation est si bien avancée que ça!!! ;)
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M
Tu sais quoi, je passe :-D
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T
Re Beurk alors ;)
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T
"un ulcère purulent "<br /> <br /> <br /> <br /> Beurk !! :lol:
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