RICHARD III, de William Shakespeare
Mise en scène = Isabelle Pousseur
Scénographie = Sophie Carlier
Costumes = Natacha Belova
Lumières & chorégraphie = Laurent Kaye, Filipa Silveira Cardoso
Je l’ai déjà dit et répété = pour moi, Shakespeare en français ça ne passe pas !
Pourquoi dès lors aller voir cette pièce, pour laquelle j’ai déjà un a priori vu la manière dont Shakespeare a montré Richard III au point de nuire à ce roi pour le reste des temps ?
Tout simplement parce que cela faisait partie de mon abonnement au théâtre du Parc à Bruxelles – et par curiosité évidemment. Pouvais-je savoir que ce serait aussi mauvais ....
Même en ne supportant pas la version shakespearienne, j’ai tout de même toujours envie de voir ce que cela donne. J’ai vu … et j’ai été vaincue !
Décors minimalistes, ça je peux l’accepter – c’est tendance = un plateau rond au centre de la scène, entouré de grands rideaux que l’on ouvre ou ferme à l’envi, jeux de lumières, le plateau parfois recouvert d’un drap pour en faire un lit, ou des chaises érigées sur ledit plateau (le trône).
Les costumes n’avaient aucune originalité = cela oscillait entre les années 1950 pour les dames, leurs chapeaux semblaient à peine tenir sur leurs perruques mochissimes.
Costumes militaires ou trois-pièces pour les hommes.
Tunique rouge pour le roi.
Et l’interprétation me direz vous ? alors là c’était à pleurer ! jamais je n’ai entendu des comédiens jouer aussi faux – le texte était mal dit, mais bon comme je l’ai dit plus haut = Shakespeare, ça ne passe pas la barre de la traduction.
Guy Pion est un sournois Richard III, dégoûtant de méchanceté, il manipule, trahit autant que faire se peut dans les plus mauvaises intentions du monde, afin de paver son chemin vers le trône. Shakepeare a réellement fait de ce roi un monstre hideux et le comédien rend bien cette image, l’ennui c’est qu’il ânonne le texte.
De plus il est beaucoup trop vieux pour le rôle.
Tous les autres sont encore plus à côté de la plaque si j’ose dire, il n’y en avait pas un seul qui interprétait son rôle naturellement – les femmes surtout jouent faux, archi-faux, j’en aurais pleuré.
J'ai vu des pièces de théâtre interprétées par des amateurs qui étaient mieux jouées.
Il ne me restera donc plus qu’à revoir pour la nième fois « Looking for Richard » de et avec Al Pacino, docu-fiction sur la pièce – Shakepeare étant l’idole théâtrale d’Al Pacino.
Et surtout la version avec le grand acteur shakespearien qu’est Ian McKellen.
Je ne trouve rien de plus triste que devoir dire du mal d’une pièce de théâtre, sachant à quel point c’est un métier difficile. Mais je ne peux pas non plus dire du bien de quelque chose que j’ai trouvé détestable.
La metteuse en scène Isabelle Pousseur a voulu montrer à quel point Richard III est l’histoire d’une solitude.
Max Gallo l’avait déjà prouvé dans sa biographie de Maximilien Robespierre.
On le sait = le pouvoir isole et lorsque le roi est un tyran, forcément il fait le vide autour de lui jusqu’à ce qu’il tombe à son tour, frappé par ceux qu’il manipulait, qui étaient corrompu.
Ici non plus, rien d’original.
Richard III est réellement le roi le plus malmené de l'histoire d'Angleterre - il est vrai que Shakespeare était payé par Elizabeth Ière Tudor, il avait donc intérêt à en faire un portrait odieux, puisque la maison d'York était l'ennemie des Tudor.