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mon bonheur est dans la ville
7 octobre 2012

DANS LES BOIS ETERNELS, de Fred Vargas

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Qu’est ce qui pourrait bien relier la mort de deux minables petits malfrats, gorge tranchée, à la porte de la Chapelle à Paris, au massacre de deux beaux dix-corps (cerfs) près d’un village normand ? Pour le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, il ne s’agit nullement d’un hasard, ce qui amuse beaucoup la nouvelle légiste -  du moins, « nouvelle » dans son département car le docteur Ariane Lagarde avait déjà croisé sa route 25 ans auparavant.

Comme l’avait décrit un commissaire du Québec, le commissaire a la réputation d’être un « pelleteux de nuage », définition à laquelle adhère son équipe, mais la divise également.
Il y a les « pour » et les « contre » sa manière d’enquêter, mais tout le monde est d’accord pour reconnaître que la brigade obtient d’excellents résultats, même le chef Brézillon est obligé d’acquiescer (ce qui le dérange beaucoup, parce que franchement cet Adamsberg, qu’est ce qu’il peut bien l’énerver !).
Il y a bien sûr toujours le fidèle Danglard, d’accord ou non avec les manies de son supérieur, il défend Adamsberg bec et ongles.
Mais par contre que cherche exactement le « nouveau », alias l’inspecteur Veyrenc, monté à Paris de son Béarn natal et qui ne semble pas apprécier le commissaire ? et cette manie qu’il a de s’exprimer en vers.

Adamsberg va faire la navette entre la Normandie et Paris, afin de trouver un lien entre le peu d’éléments dont il dispose, parce qu’il « sent » que tout est mêlé. Un vieux grimoire va le mettre sur une piste. Ce qui ne signifie pas nécessairement que ce soit la bonne.
Le coup de théâtre final, à savoir la découverte du vrai tueur sera une totale surprise pour l’équipe, mais également pour moi, lectrice.

Résumer un roman policier de Fred Vargas, c’est  un peu un peu « mission impossible » car comme toujours la romancière multiplie les pistes, envoie ses lecteurs/trices se promener là où généralement ils/elles ne vont pas.
J’aime bien, mais ça ne facilite pas les choses pour en parler.

« Dans les bois éternels » n’échappe pas à cette règle et j'ai été  bien en peine de le résumer bien que j’aie beaucoup apprécié l’histoire – j’aime bien être trimballée par un/une auteur(e) quand c’est bien fait, et on peut faire confiance à Fred Vargas pour que ce soit fait en beauté – du vocabulaire et de la trame.

Comme dans sa précédente enquête au Québec où les choses faillirent très mal tourner, le commissaire Adamsberg est confronté à une partie de son passé = cette enquête est un défi pour le perdre, il le sent.
Comme la plupart des policiers dans les séries récurrentes, il a des relations difficiles, non seulement avec son équipe, mais surtout avec la femme de sa vie qui souhaite désormais des relations amicales; ça le désole évidemment le commissaire, mais il y a le petit Tom, leur enfant tout petit, à qui il raconte des tas d'histoires étranges.

Heureusement que Danglard, désormais commandant, est toujours là, avec sa présence rassurante, son scepticisme de bon aloi et surtout un savoir quasi encyclopédique – son érudition et son vocabulaire sont vraiment impressionnants. Et toujours aussi porté sur la boisson.

En dehors de Danglard, il y a  Violette Retancourt qui n’arrive toujours pas à apprécier son chef, mais fait tout ce qu’il faut pour le seconder ;  le jeune Estalère, aux questions souvent naïves, qui exprime tout haut ce que les autres pensent tout bas ; il y en a un qui roupille tout le temps, mais dès qu’il est réveillé, ça pète des flammes. Ainsi que l'inspecteur Noël aussi, qui s’accroche sans arrêt avec Adamsberg.

Puis il y a le « Nouveau », l’inspecteur Veyrenc, un Béarnais comme Adamsberg, mais d’un autre village et à l’attitude fort ambiguë, s’exprimant en vers de douze pieds, et qui suscite la jalousie de Danglard qui se méfie.
On retrouve également Mathias le préhistorien, l’un des archéologues de « Debout les morts », dans un petit rôle secondaire.
Finalement, il y a Froissy, l'inspectrice spécialiste de l'informatique et des écoutes, au casier garde-manger, où se servent sans vergogne ses collègues en cas de petit creux.

Mais surtout il y a « La Boule », le chat de la Brigade, ressemblant plus à une serpillère qu’à un chat – il vit totalement avachi aux pieds de Retancourt qui est son grand amour de félin ; en son absence il peut compter sur Danglard, qui lui refile souvent un peu de sa boisson.
« La Boule » va jouer un rôle prépondérant dans cette enquête.

De nombreuses touches d’humour, caustique, allègent un peu le drame qui couve puis explose ; l’intrigue est fort bien ficelée – comme toujours on a l’impression que rien ne relie les faits entre eux, jusqu’à ce que peu à peu le commissaire les recoupe avec ingéniosité (peut-être un peu « tirée par les cheveux » - expression qui trouve toute sa capacité dans cette enquête).

Je recommande donc cette lecture, à condition d’accepter le « style Vargas », qui n’est pas toujours évident mais que personnellement  j’apprécie.

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Commentaires
M
J'aime bien la façon dont tu nous parle des personnages. ca colle à leur personnalité: on les reconnait. De mon côté, autant j'aime profondément suivre ces personnages; je les trouve intéressants et attachants à leur manière; autant côté intrigues, j'ai jusque là toujours été déçue :/
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M
Merci, c'est gentil de penser aux liens mais sur les 6 ou 7 Vargas, je n'en ai chroniqué qu'un... heureusement que tu es là pour en parler :-)
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T
Hélas non ... ;)
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T
Très fan aussi de Fred Vargas et d'Adamsberg. C'est un style différents des polars habituels.<br /> <br /> Bon souvenirs de celui là aussi :)
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A
J'avais laissé un com. je ne sais pas où il est passé. J'ai lu les premiers, puis je me suis lassée. J'aimais bien Adamsberg, je pourrais peut-être reprendre.
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