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mon bonheur est dans la ville
22 août 2012

CARMINA BURANA (XIIIème SIECLE), par l'ENSEMBLE OBSIDIENNE

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CARMINA BURANA DU 13ème siècle = LES POESIES MORALES & SATIRIQUES - LES CHANSONS D'AMOUR - LES POEMES DU VIN & DU JEU - MESSE DES JOUEURS

(chronique adaptée/résumée de l’article de Claude-Henry Jourbert) pour le programme des midis-minimes)

Un peu d’histoire = le nom de « Carmina Burana » fut donné par un linguiste allemand (Johann Andreas Schmeller) à un document découvert au début du 19ème siècle.
Dans le langage du 13ème siècle un goliard est – entre autres – un goulu, un débauché, ou une femme impudique. (je me suis d'ailleurs demandé si de ce terme ne proviendrait pas l'expression "goulue" - La Goulue, chanteuse rendue célèbre par Toulouse-Lautrec)
Mais c’est aussi un terme par lequel on désigne des étudiants, des clercs tapageurs et turbulents.
On leur doit une poésie libre et libertine à tel point qu’en 1223, le concile de Sens ordonne la tonte immédiate de ces clercs ribauds. 4 ans plus tard, le concile de Trêves leur interdit carrément de chanter la messe tant ils en étaient peu dignes (aux yeux du clergé, s’entend !).

La poésie de ces fameux Goliards, en latin, parfois aussi en allemand ou en français, est connue par des recueils (Cambridge, Bâle …) mais le plus célèbre fut découvert à la bibliothèque de l’abbaye Benediktbeuern en Haute-Bavière. Ils sont actuellement conservés à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich.
Ce manuscrit, copié au 13ème siècle, fut publié au 19ème siècle sous le nom de Carmina Burana (=> chants de Beuern).
Les Carmina Burana ne sont pas tous composés de chants licencieux ; beaucoup de Goliards étaient des clercs savants et virtuoses de la langue.
Les 55 premiers poèmes sont moraux, traitent de l’avarice, de l’amélioration de l’homme, etc. Puis suivent des poèmes d’amour et des éloges du vin et du jeu ; le recueil se termine sur deux drames religieux consacrés à Noël.
Le recueil des Carmina Burana est une compilation de 228 poèmes, d’auteurs inconnus.
40 chansons sont consacrées au vin et au jeu. On y boit beaucoup, on y lutine les dames, on mange et on joue.
Dans la messe des joueurs, on n’hésite pas à lire l’évangile de saint Mark (d’argent).
Les poèmes moraux sont aussi extrêmement satiriques, on y exhorte le clergé à la vertu !
L’amour consiste en 131 poèmes – il est chanté selon les 3 règles chères aux troubadours = domination, perfection de la dame, loyauté, service de l’amant, désespoir, mort par l’amour.

Mon avis = un véritable régal que ce dernier midi-minimes auquel j’aurai eu l’occasion d’assister – dernier pour cause d’activités, car les midi-minimes se poursuivent jusqu’à la fin du mois d’août 2012.
J’ai absolument TOUT apprécié, surtout la harangue satirique concernant l’argent … cela date du 13ème siècle et l’on croirait que c’est écrit pour aujourd’hui ! La polyphonie était réellement formidable, avec parfois un accompagnement musical = flûtes, cornemuse, psaltérion, rebec, vièle. Mais aussi beaucoup de chants a cappella.
Le (trop) court récital se terminera d’ailleurs sur une explication des instruments, plus particulièrement sur leur reconstitution grâce aux pièces dans les musées (notamment notre musée des instruments de musique), à quelques documents d’époque et surtout aux peintures.

Un court instant, j’ai été déconcertée par la « mise en mouvement » du récital = 3 des 4 interprètes masculins,  se tenant à divers points de la salle, récitaient un des poèmes à la manière d’un « canon musical » = chaque interprète commence son texte en léger décalage avec l’interprète précédent. C’était un peu cacophonique, difficile de distinguer les paroles.
Ce fut le seul petit « accro » pour moi, mais très rapidement oublié grâce à l’humour des textes et de l’interprétation à la fois musicale et gestuelle.

L’Ensemble OBSIDIENNE – sous la direction d’Emmanuel Bonnardot (chant, vièlr, rebec) – Florence Jacquemart (chant, flûtes, cornemuse) – Hélène Moreau (chant, psaltérion, percussions) – Barnabé Janin (chant, vièle, rebec) – Raphael Picazos (chant) – Pierre Tessier (chant, récitant)
Depuis une quinzaine d’années, les artistes de cet ensemble musical s’attachent à faire découvrir les répertoires inédits et méconnus du moyen-âge et de la renaissance.
L’ensemble est remarquable pour la finesse et la poésie de son jeu instrumental et vocal, leurs exécutions mêles interprétation et improvisation.

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Commentaires
N
j'aime bien partager mes découvertes :D
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C
On en apprend des choses passionnantes chez toi !!!
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T
Oui mais tu as transmis l'histoire et ça c'est important :)
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N
je n'y suis pour rien ;)<br /> <br /> c'est adapté du programme
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T
Merci pour la leçon d'histoire
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