PHANTOM OF THE OPERA, de Rupert Julian
Version muette de 1925 avec intertitres en anglais
Adaptation du roman de Gaston Leroux, par pas moins de 8 scénaristes !!!
La nouvelle saison de l’opéra de Paris s’ouvre avec une version de Faust de Gounod. Dans la loge 5 se trouve paraît-il « le Fantôme », ce qui a bien fait rire les nouveaux acquéreurs. Les anciens propriétaires, eux, ont préféré partir sans demander leur reste.
Le comte et le vicomte de Charny assistent à la représentation, le vicomte Raoul espérant entendre chanter Christine Daaé, qui est devenue la doublure de la prima donna. Un mot est arrivé chez la mère de Carlotta, exigeant que Christine devienne la principale chanteuse en lieu et place de Carlotta, mais la mère refuse que sa fille soit remplacée.
Pendant ce temps, les petits rats de l’opéra, après leur ballet, ont aperçu un homme mystérieux dans les couloirs, qui se dirigeait vers les caves. Elles finissent par demander à Joseph, l’un des machinistes qui est ce fameux fantôme. Peu après, le frère de Joseph et son coéquipier découvrent une trappe mystérieuse, qui amuse beaucoup le collègue mais celui-ci le prie d’aller voir ailleurs.
Ce sera pourtant Christine qui chantera le rôle de Marguerite, avec tant de beauté que la salle se lève pour l’applaudir. Cependant, la mère de la prima donna revient à la charge et c’est sa fille Carlotta qui reprend le rôle. C’est alors du grand chandelier de cristal s’écroule sur la scène.
Dans sa loge, Christine a entendu une voix lui annonçant que bientôt son « maître » viendrait la chercher. Dans une séquence très onirique, elle est enlevée à cheval par l’homme masqué, qui l’emmène ensuite en gondole vers les souterrains qu’il occupe. C’est là qu’il lui dit s’appeler Erik et que désormais elle vivra avec lui.
La jeune fille plaide afin de pouvoir au moins une fois remonter pour expliquer à Raoul de Charny qu’ils ne se verront plus. Erik accepte, mais Christine profite du célèbre bal de l’opéra pour expliquer la situation à Raoul et lui demander de la sauver. Ce que le fantôme a entendu, perché sur une statue derrière eux.
Retour aux souterrains – Raoul veut suivre Christine et rencontre alors l’homme mystérieux, que l’on prenait pour le fantôme, mais qui est en fait l’inspecteur Ledoux de la Sûreté. Il a découvert qu’Erik le fantôme est en fait un évadé fou de l’île du Diable, recherché depuis 5 ans. On découvre également dans les coulisses, le corps pendu de Joseph, le machiniste.
Alors que Raoul et Ledoux sont dans les souterrains, Erik les coince dans une chambre de torture (les souterrains de l’opéra étant ceux d’une ancienne forteresse pour les prisonniers d’une révolution). Ils sont sur le point de suffoquer et le fantôme propose à Christine = m’épouser ou ils meurent. Mais le frère de Joseph veut venger son frère et Erik est poursuivi par une foule enragée, pendant que Raoul et Christine sont enfin réunis.
Avec un jeu particulièrement dramatique, typique du cinéma muet, il semblerait que cette version soit la plus proche du roman de Gaston Leroux.
Lon Chaney (père) et Mary Philbin interprètent respectivement Erik et Christine, avec force roulement d’yeux, de mouvements de bras, de mains qui se tordent – avec un maquillage typique du muet = visages très pâles, maquillage noir des yeux. Norman Kerry joue Raoul de Charny et Arthur Edmund Carew est Ledoux de la sûreté.
Je ne pense pas qu’il soit utile de citer d’autres noms, il s’agit d’acteurs célèbres au temps du cinéma muet.
J’ai été particulièrement déçue par la bande son, qui est un air de musique classique revenant en boucle, alors que l’un des charmes du cinéma muet est l’accompagnement musical au piano – bien sûr, cela se passait durant la projection du film, mais on aurait pu ajouter cela à l’enregistrement également.
Les décors comprennent la scène de l’opéra de Paris, complètement restituée en style du 19ème siècle, les souterrains sont filmés avec force ombres et lumières, très cinéma de l’expressionnisme allemand en noir et blanc.
Le maquillage de Lon Chaney est assez impressionnant – sous son masque il est vraiment horrible.
Quant aux petits rats de l'opéra, sincèrement la version hollywoodienne de ceux-ci est particulièrement grotesque, certains d'entre eux ressemblaient à des lanceuses de poids soviétiques.
Je ne suis pas plus convaincue par cette version-ci que les autres.
Le film peut se regarder en direct sur youtube – lien ici. (pas en très bon état)
Je poursuis ainsi mes découvertes du « Fantôme de l’Opéra » que je dois à meloe (la page spéciale "Fantôme" ici)
Il me manque encore la version très gore des années 1980, avec Robert « Freddie » Englund. Et lire le roman de Gaston Leroux, bien sûr.