PROMENADES NORMANDES - 4
Vous l’aurez sans doute compris =
second gros coup de cœur du voyage =
l’exposition temporaire BONNARD EN NORMANDIE,
au musée des impressionnistes de Giverny.
Le musée des impressionnistes de Giverny a une thématique très intéressante (à mes yeux) pour ses expositions = il ne se consacre qu’à des expositions sur la partie d’œuvres d’artistes étant passés, ayant séjourné en Normandie.
Cela m’a donné la possibilité de « faire la connaissance » de Pierre Bonnard (1867 – 1947), dont je connaissais le nom bien sûr, et une œuvre dont j’ai déjà eu l’occasion de « croquer » = Marthe au bain. Sans oublier son « Chat blanc », mais bon là vous le savez, pour moi s’il y a un chat, c’est une œuvre incontournable pour moi !
En dehors de cela, je ne connaissais vraiment rien de ce peintre-dessinateur, qui mérite pourtant que l’on s’y intéresse.
Afin de plaire à son père, le jeune homme entre à l’école de droit, mais bien vite son intérêt pour le dessin et la peinture l’emporte. Tout en poursuivant ses études pour l’obtention de sa licence, il s’inscrit à l’académie Julian où il devient l’ami de Vuillard.
Pierre Bonnard avait une nature très nomade ; il alterne séjours en Normandie et Midi de la France.
Il peint surtout des portraits – fortement influencé par Chardin, puis en 1909 décide de se tourner vers la nature. Sa période de portraits date d’ avant le séjour en Normandie.
On le surnomma longtemps le « nabi japonard » pour sa manière de peindre, fortement influencée alors par le japonisme à la mode chez les artistes. « La Maison de Misia » témoigne d’ailleurs de cet intérêt.
A 45 ans, Bonnard est assez connu et a envie d’aller vivre près de la mer, il achète une maison à Vernon, près de Giverny, qu’il nommera « La Roulotte ». Voisin de Claude Monet, les deux hommes deviendront des amis jusqu’au décès de Monet.
Pierre Bonnard est issu d’un milieu aisé et n’a pas vraiment de problèmes financiers ; il fera partie de la communauté artistique de George Besson, critique d’art, fondateur-directeur des Cahiers d’Aujourd’hui.
C’est grâce à Besson que Bonnard fut connu de son vivant et c’est également au contact des autres peintres de la communauté que son goût pour la couleur va évoluer. Ainsi en témoigne le portrait des frères Bernheim.
Comme on l’a dit, Bonnard est un homme qui a la bougeotte ; il peint donc sur toiles non mises sur châssis et de cette façon, les emporte partout avec lui, afin d’être complétée plus tard. Il aime aussi expérimenter les jeux de miroirs, ce qu’il s’interdit dans ses dessins. Pierre Bonnard aimait que ses toiles aient déjà l’air « usé » avant d’être terminée, ce qui se faisait naturellement vu qu’il les emmenait partout.
En même temps que son intérêt croissant pour la couleur, Pierre Bonnard va commencer à s’intéresser aux formes, et hésite toujours entre l’abstrait et le figuratif.
Comme il l’écrira = « La couleur m’a entraîné, je lui sacrifiais inconscient la forme… »
Pierre Bonnard aime les longues promenades quotidiennes, à pied ou en barque – « /a Roulotte » devient alors son sujet préféré, avec la campagne, les fleurs des champs, ainsi qu’en témoigne ce joli « Vase aux coquelicots ». Le peintre aime opposer les couleurs chaudes et les couleurs froides.
L’homme n’est pas seulement un peintre, qui ne respecte pas toujours la perspective et les règles établies par l’académie, il est aussi un dessinateur hors pair et toute une salle du musée témoigne de ses talents de graphiste et de dessinateur. Dans une vitrine sont exposés les livres illustrés par l’artiste.
En plus de ses talents-là, Pierre Bonnard est un fervent de la photographie qu’il pratique en amateur ; néanmoins, les professionnels de la photo considèrent que ses clichés montrent une grande sensibilité artistique. Les clichés qu’il a le plus réalisés sont des scènes de canotage.
L’excellente guide-conférencière (grâce à qui j’ai pu rédiger cette chronique) a aussi beaucoup parlé de la vie personnelle de Pierre Bonnard, mais je reconnais ne pas avoir prêté énormément d’attention à ce chapitre de la vie du peintre.
(les illustrations de ma chronique ont été trouvées via la bibliothèque d’images google)