PARDONNEZ NOS OFFENSES, de Romain Sardou
En 1290, l’évêque Bérulle de Noy, représentant le tribunal de l’inquisition de Foix, fait consigner les interrogatoires de deux jeunes paysannes venues témoigner de ce qu’elles découvrirent un jour de 1283 en se promenant et jouant le long du cours Montayou =
Près du petit barrage, elles virent l’eau charrier un bras humain ; choquées les deux fillettes se turent, toutefois quelques jours plus tard, ce furent bien d’autres parties de corps qui arrivèrent jusqu’au barrage. Comme la pluie gonflait le cours d’eau, la plus âgée des deux décida d’en parler car sinon le courant entraînerait « tout cela » plus loin.
Cette commune misérable, dépend de l’évêque Haquin, qui fait venir un médecin qui pendant de longues journées réunit les diverses parties des corps – à la fin de ce pénible travail, on distingua le corps d’un homme et deux enfants. Un duc et ses deux enfants disparus depuis quelque temps.
Il n’en faut pas plus pour que les superstitieux habitants du village se mettent à parler de démoneries, car les corps semblaient venir de la direction d’Heurteloup, un village qui semblait abandonné depuis un demi-siècle.
Un an plus tard, l’évêque Haquin sera tué alors qu’il attendait un nouveau prêtre pour le village d’Heurteloup où les événements semblaient avoir pris leur origine. Son vicaire, le frère Chuquet, décide d’emmener le corps de son supérieur à Paris – son voyage le mènera à Rome où lui seront dévoilés des faits très inquiétants concernant Heurteloup.
Le prêtre qu’attendait l’évêque Haquin se nomme Henno Gui ; il est accompagne de son sacristain, du jeune Floris et d’un autre personnage laid et fort. Parallèlement à ces personnages, Aymard de Grand-Cellier, fraîchement sorti de prison est endoctriné par les armées papales pour se rendre à Heurteloup également et y mener à bien la tâche qu’on lui a confiée.
Si on supporte les histoires où les victimes sont démembrées, égorgées, suppliciées avant de mourir, pas de souci, ce livre devrait plaire. J’ai eu, pour ma part, l’impression que l’auteur Romain Sardou – dont « Pardonnez nos offenses » était le tout premier roman – se complaisait dans les détails horribles, mais bon, le moyen-âge n’était pas une époque de tout repos si l’on en croit les polars historiques.
J’ai lu quelque part que l’on ne pouvait considérer ce roman-ci comme un thriller « historique » car tout est inventé ?????? qu’est ce que c’est que ce charabia ! un roman historique, qu’il soit polar ou non, n’a pas besoin d’être basé sur des faits avérés. Un roman historique est tout simplement une histoire qui ne se situe pas dans notre époque.
En dehors des détails particulièrement « hard core », j’ai suivi cette enquête religieuse avec intérêt. L’écriture est assez simple, facile à lire et je ne vais pas me faire plus intello que je ne suis, loin s’en faut, c’est amusant à lire, j’évite un peu les termes « délassant » ou « divertissant », car les détails ne sont pas toujours très ragoûtants. Mais l’histoire est suffisamment palpitante pour que l’on ait envie de savoir ce qui s’est réellement passé dans le comté de Toulouse au 13ème siècle.
J’ai acheté ce roman par pure curiosité considérant le patronyme célèbre de l’auteur, issu d’une famille de comédiens et artistes.
Après s’être intéressé à l’opéra, avec une certaine fascination pour Richard Wagner, Romain Sardou s’est dirigé vers le théâtre et la littérature.
Celle-ci prendra le pas sur sa passion pour la musique et il nourrissait la ferme intention de devenir dramaturge. Pour cette raison, il s’engagea dans des classes théâtrales afin de bien ressentir l’ambiance du théâtre.
Apparemment il ne fut pas convaincu par les ateliers d’écriture et, déçu, s’en alla à Los Angeles où il écrivit des scénarios pour enfants après avoir dévoré moultes romans historiques. Revenu en France, il décida de se lancer définitivement dans l’écriture de romans.
Françoise Delbecq du magazine « Elle » compare ce roman au « Nom de la Rose » d’Umberto Eco – je me demande si Mme Delbecq a lu le roman d’Eco, parce que sincèrement, les styles d’écriture sont tellement différents que la seule comparaison éventuelle est qu’il s’agit dans les deux cas de « thriller moyenâgeux » ; en dehors de cela j’éviterais de comparer car comme le dit le dicton = « Comparaison n’est pas raison ».
« Pardonnez nos offenses » sera le premier opus d’une série qui en comprendra 9 au total. Le roman suivant s’intitule « Délivrez nous du mal » ; chaque roman portera le titre d’un extrait du « Pater Noster ».
A savoir si je poursuivrai la série, ce n’est pas sûr, j’ai assez de romans / polars historiques dans ma PAL, pour ne pas encore y ajouter 8 autres romans.
La couverture du livre de poche représente une partie du tableau du peintre hollandais Hieronymus Bosch, et s’intitule « La Vision de Tondal » (d’après un manuscrit ancien relatant les aventures du chevalier de Tondal, au seuil de la mort) – et non « Le Voyage de Tondal », comme imprimé en 4ème de couverture.
D'autres avis sur le livre = Lystig, livres on-line, babelio, ainsi que au fil de mes lectures et biblioblog (qui parlent du 2ème volet "Délivrez nous du mal").