SO LONG... A BIENTOT
Au TTO – Théâtre de la Toison d’Or
Mise en scène de Marc Weiss
Création collective de Marie-Noëlle Hebrant, Sébastien Hebrant, Pierre Poucet & Geoffrey Seron
Costumes de Noëlle Busana
Scénographie = Sophie Carlier
Bruitage Marie-Noëlle Hebrant (évidemment ! vous imaginez un cheval sur scène ?)
Le western de tous temps a fasciné les foules … enfin peut-être pas toutes les foules, mais les aficionados très certainement.
Moi, je les aime autant que les peplums – surtout lorsqu’ils sont traités – que dis-je malmenés – tournés en dérision par Marc Weiss et interprétés avec brio par les co-auteurs. D’ailleurs si vous m’avez fait le plaisir de lire cette petite chronique-ci, vous comprendrez pourquoi.
Du western à la John Wayne en passant par le western spaghetti, cette version burlesque du genre n’aurait pas déplu aux Marx Brothers. Jambes arquées, stetson vissé sur le crâne, colt prêt à être dégainé …
C’est bourré d’idées – peut-être aussi de bourbon, mais ça on ne le dit pas !
c’est un spectacle ludique, visuel – pas de texte, seulement de faux dialogues avec l’accent du Texas.
Tout réside dans la mise en scène ! (logique, les cow-boys sont des gens de peu de mots – ils préfèrent laisser parler la poudre.)
Et on vous y apprend plein de choses importantes à savoir = pourquoi les cow-boys mettent-ils les pieds sur la table ? pourquoi ont-ils souvent une brindille en bouche ? Vous allez briller en société lorsque vous les placerez dans une conversation celles-là.
Les cow-boys aiment jouer de l’harmonica, taper la carte, voler au secours de la jeune fille en détresse, ou alors être franchement d’horribles bonshommes pas lavés, mal rasés, qui veulent voler les troupeaux des autres. Bref tous les clichés du genre y sont passés à la moulinette.
Les trois cowboys sont interprétés par Sébastien Hébrant (il est le cowboy à la Dean Martin, amateur de chansons, alcoolique et cynique), Pierre Poucet (non il n’est pas petit ! – il aimerait être un cowboy genre Terence Hill) et Geoffrey Seron (il se veut le cowboy à la Clint Eastwood).
Dans le rôle de LA femme dans ce monde éminemment macho, il y a Marie-Noelle Hébrant (qui s’occupe aussi du bruitage) – elle est tour à tour la blanche et pure oiselle à sauver, la cowgirl délurée, la mormone dominatrice et l’aguicheuse tenancière de bar.
Entre chaque tableau, on a droit à l’apparition du fantôme de John Wayne – il entre et sort de scène dans un grand fracas de tonnerre et de brouillard – avec le bruit de ses éperons (joué par Marie-Noelle Hebrant).
La scénographie de Sophie Carlier est impressionnante, la nuit dans le désert est parfaitement rendue par les hurlements de coyote, les ululements de chouette, et autres bruits de la nuit.
Pan t’es mort ! … de rire ! dis la « punch line » du spectacle – c’est peut-être très légèrement exagéré, cependant on sourit tout le temps et on rit souvent, autrement dit, on passe une excellente soirée.
(les photos sont celles trouvées sur le site du TTO).