Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
5 mai 2011

LES FORTINS DE VENISE, de Pierre Legrand & Claudine Cambier

51KmyuAY_OL__SL500_AA300_

titienamoursacrprofane

Premier tome du cycle  CINQUECENTO

 

Voilà un roman extrêmement difficile à résumer, car il s’agit en réalité d’un roman à multiples « tiroirs », chaque chapitre  ayant une importance particulière dans cette histoire très vaste de Venise, Padoue et la belle Laura Bagarotto, jeune femme noble née à Padoue, spoliée de tout son héritage, de sa fortune, mais surtout de son honneur.

 

C’est aussi le roman d’un tableau, celui de « L’Amour sacré et l’Amour profane », œuvre du Titien, dont une copie est acquise par le romancier au cours d’une vente de charité. Intrigué par le sujet et ayant du temps libre, après une vie très remplie de directeur de marketing, l’acquéreur de la toile décide de découvrir tout ce qui se « cache » derrière le tableau et en compagnie de Claire  sa compagne, il parcourt l’Italie et la France « à la rencontre du tableau, de son peintre et de l’Histoire ». Sur base des éléments trouvés, ils nous content alors l’histoire de Laura Bagarotto.

 

Accusée de trahison envers l’état de Venise, dont dépendait Padoue, Laura Bagarotto a vu son père, son mari et leurs meilleurs amis injustement suppliciés et pendus pour l’exemple pour avoir soi-disant fomenter un complot contre la Sérénissime et son doge. Or le père de Laura, professeur d’université n’était pas un comploteur, il ne trahit pas Venise, simplement il réunissait autour de lui des érudits qui comme lui n’appréciaient pas la manière dont Venise traite la ville de Padoue.

Laura assistera à l’exécution en compagnie de sa mère, qui mourra de froid cette même nuit d’hiver, quant à la malheureuse jeune femme, elle sera la « prise de guerre » du capitaine menant la troupe. Violence lui sera faite après tant d’autres humiliations.

 

Pendant cinq longues années, la jeune femme va se retrouver dans un bordel de luxe, où viennent hommes politiques, nobles de la ville, artistes comme le Titien et surtout l’ignoble Andrea Gritti à qui elle doit sa déchéance. Pourtant Laura Bagarotto va rapidement comprendre que le statut de « cortigiana onesta » ou prostituée de luxe va lui donner accès à non seulement beaucoup de culture, mais aussi à quelques secrets dont elle n’hésitera pas à se servir.

Un homme surtout est son ennemi juré, celui-là même qui prétendit que son père et ses amis fomentaient un complot, l’odieux Andrea Gritti qui la poursuit de sa vindicte.

 

L’amour qu’elle porte au chancelier de Venise, Nicoló Aurelio (l’homme qui pourtant condamna son père) lui donnera le courage de réclamer, exiger,  que justice lui soit rendue,  et que son honneur  injustement bafoué soit lavé de toutes accusations,  la trahison ne venant ni d’elle,  ni de sa famille.

Pour pouvoir épouser Nicoló Aurelio, elle veut être lavée de tout ce qui la retient prisonnière dans cette vie de courtisane qui l’enserre comme un cercueil.

 

Basé sur des faits historiques avérés, cette grande histoire de haines et passions en tous genres entraîne ses lecteurs dans les ramifications de la Renaissance.  Bien que le roman soit passionnant, je l’ai toutefois trouvé quelque peu trop long – il est  fort dense, riche de détails historiques sur Venise, sur la politique des cités d’Italie sans cesse en lutte. C’est un roman, qui comme tous les romans historiques, nous conte une histoire d’amours de jeunesse, de passions, de haine, de trahison et de violence. 

 

Le roman foisonne de détails,  non seulement sur la vie des Vénitiens, mais aussi vestimentaires, des descriptions de fêtes galantes, tables richement dressées, vêtements et décors somptueux – on se croirait dans une super-production cinématographique.

 

Ce premier opus n’est que le début d’une longue saga consacrée au Cinquecento et Venise. Il m’a été offert par une amie qui connaît mon engouement pour la peinture et les romans historiques, c’est donc un double cadeau qui m’a occupée pendant de nombreuses soirées, en alternance avec d’autres lectures plus légères car je ne suis pas capable de lire plus de 700 pages, sans avoir besoin de « prendre l’air » de temps en temps ; un phénomène identique s’était présenté lorsque je lisais « Pillars of the earth » de Ken Follett - « Cinquecento » n’est d’ailleurs pas sans rappeler le type de roman historique qu’écrit Follett.

Lorsque je reste trop longtemps dans une même histoire, je m’en lasse un peu, mais ce phénomène m’est personnel ; je connais des lectrices que cela ne rebute nullement et je les en envie quelque peu en toute sincérité.

 

Chaque volume du cycle « Cinquecento » peut se lire indépendamment des autres – le cycle est au nombre de trois tomes, jusqu’à présent et chacun d’eux a fait l’objet de recherches historiques rigoureuses de la part des auteurs =

 

Pierre Legrand, ingénieur chimiste, poursuivant sa carrière professionnelle à Bruxelles au sein de la commission européenne. Ses passions sont, entre autres, l’Histoire et la Littérature – il est doté d’un goût évident pour l’analyse « scientifique », qu’il a mis au service des bases des romans. Claudine Cambier est licenciée ès lettres romanes et agrégée professeur de lettres et d’histoire de l’art dans l’enseignement belge. Elle est aussi passionnée d’art et d’histoire, ainsi que de littérature ; elle est également sculptrice (terre, bois, métal, bronze). Elle s’est chargée de l’écriture des romans.

Publicité
Publicité
Commentaires
N
oh non ma petite amie, c'est moi qui reste toujours confinée dans mes polars ou romans historiques - tu lis des livres souvent nettement plus profonds dans leur contenu - n'oublie pas = tu es ma lectrice-modèle :D
Répondre
M
Tu lis tellement de genres différents. Je me rends compte que je reste souvent coltinée aux mêmes genres de romans. Mais tant pis, je passe celui-ci aussi.
Répondre
N
tu as raison et j'ai l'impression que c'est ce qui s'est produit ici :)
Répondre
T
Quand la recherche est longue et ardu, il devient difficile de faire le tri.
Répondre
N
oui, apparemment, cela a mis pas mal de temps pour réunir les éléments et ensuite les "mettre en musique" ;)<br /> mais par instant, je trouve que c'est un peu trop "touffu", c'est tellement rempli de détails, que l'on s'y perd un peu - d'après ce que je sais, les 2 autres romans de la série sont moins gros, il ne font que la moitié des pages
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 068
Archives
Derniers commentaires
Publicité