CLAUDE DEBUSSY, MAURICE RAVEL & Youki BESSHO

(les Midis Minimes 2010)

De Maurice Ravel je connais surtout « le Boléro », de Claude Debussy je connais surtout « Le Clair de lune » - les  morceaux les plus célèbres de ces deux compositeurs pour les mélomanes non avertis dont je fais partie.

J’avais entendu d’autres œuvres de ces musiciens, mais sans réellement y accrocher.

Aujourd’hui, ayant une heure à « perdre », je me suis dit que peut-être la meilleure façon de « perdre du temps » est d’aller écouter une musique que l’on connait mal, se donnant ainsi la possibilité de mieux la connaître. Comme pour une exposition dont le peintre ne vous est pas connu, ce qui pousse à la découverte.

(D’autant plus que Ravel a tout de même consacré une composition à « Sheherazade ».)

Associer Ravel et Debussy en un Midi-Minimes n’est évidemment pas dû au hasard puisqu’ils furent deux des plus célèbres compositeurs du début du 20^ème siècle, représentants du courant impressionniste.

CLAUDE DEBUSSY (1862-1918)

Pour Debussy, peinture et littérature participent à son inspiration ; il puise ses sujets dans la nature, le vent, les sons, les parfums ; il préfère évoquer que décrire. Ses compositions ne sont pas une musique « vague » ou « informe », au contraire le compositeur en fait une analyse cérébrale, d’une très grande précision. Avec sensibilité.

L’œuvre jouée est une œuvre de maturité, qui n’a pas été incorporée dans un recueil. Cette « Isle joyeuse » évoque l’esprit de Verlaine, qui avait déjà inspiré Claude Debussy avec ses « Fêtes Galantes ». Cette « Isle » fut, pour moi, comme un tourbillon ; de là à la trouver « joyeuse »…

MAURICE RAVEL (1875-1837)

Pour Ravel, le piano est l’instrument même de sa pensée musicale ; pas une seule de ses compositions qui n’ait d’abord été essayée au clavier, la plus petite de ses harmonies fut d’abord pensée pour le piano.

Dans le « Tombeau de Couperin » qui nous est offert, on retrouve un cycle de six pièces s’enchaînant à la manière des suites de danses aux 17^ème et 18^ème siècles = Prélude, Fugue, Forlane, Rigaudon, Menuet, Toccata.

En référence aux clavecinistes du grand siècle et plus particulièrement à Couperin dont Ravel est un grand admirateur, son « Tombeau » est une pièce hommage au prédécesseur admiré. Ce « Tombeau » fut écrit et publié pendant la 1^ère guerre mondiale, c’est pour le compositeur également un hommage à ses amis tombés au champ d’honneur.

« La Valse » qui suivra les six pièces du « Tombeau » est une musique de ballet ; la partition fut écrite pour Diaguilev. Sa première version est une ébauche pour piano, puis sera une version pour deux pianos, pour finalement être orchestrée et avoir plus d’ampleur. C’est un tourbillon sans répit.

Un tourbillon qui, je dois le dire, ne m’a guère touchée ; accents trop sombres, parfois même fort durs.

YOUKI BEESHO - Piano

La brillante interprète des œuvres présentées de Debussy et Ravel se nomme Youki Beesho ; elle est Japonaise, née à Osaka. Son apprentissage du piano commence à 4 ans.

Youki Beesho a remporté de nombreux prix à travers le monde ; elle a étudié – entre autre au conservatoire royal de Bruxelles, dans la classe de Jean-Claude Vanden Eynde. A côté de ses apprentissages, la pianiste donne des concerts dans de nombreux pays, dont notamment le Japon et la Belgique.

Youki Bessho allie talent et beauté ; ses doigts virevoltent sur le clavier et vous vous surprenez à y voir une fée qui vous jette le plus beau des sorts : celui de vous apprendre à aimer la musique.

Je dois toutefois reconnaître que je n’ai pas totalement changé d’opinion quant à la musique de Debussy et Ravel, qui est très élaborée,  mais à laquelle je ne trouve que peu d’âme.

(librement adapté du programme des Midis-Minimes, édition 2010)