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mon bonheur est dans la ville
30 juin 2010

LA DERNIERE CUVEE DE MARIANNE, de Nicole Provence

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« La Vengeance est un verre qui se boit froid »

Deux jeunes gens, Camille et Dominique - le hasard d’une véritable ressemblance qui les fait jouer à « frère et sœur », pourtant l’un des deux disparaît sans laisser de trace, jusqu’à la découverte d’un corps dans la source de Jouvence.

Puis Dominique se met en route vers le domaine Maurin, là où l’attend un destin qu’il n’a pas choisi, pour accomplir la mission confiée par sa mère décédée, la belle Marianne victime des hommes et de leurs turpitudes ; Jacques Maurin, viticulteur, et ceux qui travaillent avec lui ignorent encore qu’on ne tue pas impunément. Quinze ans plus tard, le destin frappera à leur porte.

Serge, le fils de Maurin, se sent attiré par la nouvelle comptable de son père, un père pour lequel il n’a guère de sympathie, qui n’accepte pas sa nature homosexuelle, qui refuse son talent réel de photographe. Pour le père Maurin, seul compte son vignoble, le domaine pour lequel il ferait n’importe quoi, même le malheur des autres.

Lorsqu’un premier cadavre, anonyme est découvert dans la source de Jouvence, l’adjudant Bernard Di Nazzo et son coéquipier Barathon n’ont aucun moyen de l’identifier ; ils lancent un appel, publient une photo du corps. Et piétinent comme c’est souvent le cas dans une enquête de ce type. Jusqu’à ce qu’une jeune femme vienne jeter un tout petit éclairage dans leur « brouillard ».

Un nouveau crime va alors secouer le domaine, jetant le trouble dans la région – la vengeance a commencé. Et commence pour les enquêteurs un long travail de patience pour arriver à la capture du criminel.

Voici un roman pour lequel j’ai des sentiments mitigés.

Il est vraiment très difficile de dire que l’on n’a pas totalement aimé un sujet, surtout lorsque l’auteure vous honore de son amitié.

Je n’ai strictement rien à reprocher au ton du livre, car  - comme toujours chez Nicole Provence – l’écriture est soignée, fluide, élégante, le vocabulaire choisi, le ton naturel.

Comme toujours, l’auteure partage avec ses lectrices/teurs son amour de la nature, que l’on sent très présent lorsqu’elle décrit les lieux où évoluent ses personnages.

Là où cela coince pour moi réside dans le sujet : « La Dernière Cuvée de Marianne » est l’histoire d’une implacable vengeance, et je pense que j’ai pris cela un peu trop personnellement  car je n’ai absolument pas une nature vindicative, j’ai horreur de la rancune et de ses conséquences – j’ai cette réaction à l’égard de toute rancune, qu’elle soit de fiction ou dans la réalité.

Le problème vient donc de moi et non du talent et de l’imagination de la romancière (et ceci n’a pas été ajouté pour lui donner de la pommade, je le pense très sincèrement après avoir lu 3 autres de ses romans qui m’avaient emballée).

Néanmoins, il y a quelques similitudes également dans le choix du sujet avec "La Pierre du Diable", peut-être faut-il aussi chercher là, la raison de mon malaise à la lecture de la "Cuvée", une petite impression de déjà-lu.

Malgré la mise en application de sa vengeance par Dominique le conduisant à des actes affreux, on parvient à ressentir de la pitié pour cet être dont la mère a pourri la vie parce qu'elle-même était en souffrance grave, l’entraînant dans sa folie ; là aussi réside le talent d’écrivain, parvenir à faire aimer un assassin n’est pas facile du tout et il faut énormément d’empathie de la part de l’auteur pour arriver à communiquer cette empathie aux lecteurs/trices.

D'autre part, soyons réalistes : un polar traite forcément de ce que l'âme humaine a de plus sombre, des meurtres ne sont pas des contes pour enfants, les assassins (même ceux qui souffrent) ne sont pas des êtres simples et les situations dans lesquelles ils évoluent sont forcément complexes.

Ce qui m’étonne un peu dans ma réaction, est que je suis nettement plus détachée lorsque je lis des polars anglais, américains ou italiens, comme si le fait de lire cela dans une langue étrangère me « détachait » du phénomène ; on doit aussi voir dans cette réaction le talent de l'écrivain  qui parvient à communiquer un malaise au lecteur.

Les autres personnages se partagent en 2 groupes bien distincts : les représentants de la loi et leurs amis – le propriétaire du vignoble et les siens ; parmi ceux-ci, pas un pour rattraper les autres. Au milieu de cela un être sans avenir recherché par les uns (après qu’ils aient piétiné) et les autres qui s’étaient pris d’affection pour cette Camille qui les trompera, comme l’auteure trompe ses lecteurs pendant les tout premiers chapitres du roman, tour de force car parvenir à rendre crédible une double personnalité n’est pas simple.

Comme je le disais, c’est le sujet qui m’a mise mal à l’aise pour des raisons personnelles et non l’écriture de Nicole Provence.

Heureusement, il y a tout au long de ce polar situé dans un vignoble de Gevrey-Chambertin (pas de la petite bière tout ça !), un félin tellement indépendant, beau et sympathique, que la lecture se poursuit à sa recherche au creux des pages afin de savoir si Marcel, surveillant du refuge SPA, arrivera à le faire adopter ou non. Je vous encourage à découvrir « La Dernière Cuvée de Marianne » et les pérégrinations de Charlie, qui tient un rôle à part entière comme d’autres félins dans les romans de Nicole Provence.

Un autre avis sur ce livre sur le site Book en Stock

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Commentaires
N
J'avais oublié de préciser que l'adjudant Bernard Di Nazzo est le héros récurrent de ma " série". Il me suit dans mes déménagements. On le retrouvera donc dans mes polars régionaux mais il aura de nouveaux partenaires.<br /> <br /> Reste à savoir jusqu'à quand durera cette série!
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N
oui, on retrouve même Di Nazzo et Rachel, les protagonistes de "La Pierre..."
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N
Merci Niki d'avoir partagé ton avis sur "La dernière cuvée de Marianne". Moi je la trouve très bonne cette critique! :-))...puisqu'elle donne envie à P G de découvrir mon écriture<br /> ( oui, oui P G , vas-y! )!<br /> <br /> J'essaie de ne pas m'offusquer d'un avis " mitigé", voire même comme cela m'est arrivé, d'affronter une critique violente qui me lessive complètement, comme je te le confiais, si on refuse la réaction des lecteurs, alors autant laisser son manuscrit dans un tiroir. <br /> MAis crois-moi, il faut du courage pour s'exposer aux critiques, et parfois cela a du bon.<br /> <br /> Tu as raison quand tu dis que La Pierre du diable et La dernière cuvée de Marianne se ressemblent...ce n'est pas du tout la même histoire mais la base est similaire, des crimes, une vengeance.<br /> <br /> Mon autre roman "Sur les traces du quartanier" traîte aussi de la vengeance, mais avec d'autres bases..J'espère qu'il te distraira quand même.
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N
à toi aussi si tu es sage le père nono t'en apportera un :o)<br /> mais faudra être TRRRRRRES sage
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L
Il va falloir que je me décide à m'en procurer un ou deux! bout d'ciarge!
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