LA BIODIVERSITE SELON LAGAFFE, de Franquin

Un grand moment de tendresse dans ce monde de brutes

J’ai plusieurs chouchous littéraires, à commencer par celui toutes catégories à savoir le seul l’unique le merveilleux Hercule Poirot.

Mais à côté de mon Hercule, il y a Gaston Lagaffe, celui-là aussi je l’aime grave depuis longtemps, depuis ma jeunesse en fait (oui, ça commence à faire longtemps, mais bon ce n’est pas l’objet de ma chronique !).

« Gaston » du grand Franquin, c’est l’apologie de la paresse et de l’amour de la nature. Franquin était né dans une famille où l’on aimait les animaux, ce qui fait que ce dessinateur de génie fut, dès son plus jeune âge, intéressé par toutes les petites et grosses bêtes à poils et à plumes et vous pouvez m’en croire, moi qui possède tous les albums de Gaston, Monsieur Franquin est un grand monsieur du dessin animalier au sein de la BD.

Il les a non seulement observé mais a été capable de reproduire toutes leurs attitudes et autres mimiques.

Que ce soit la mouette rieuse, le chat dingue (ah le chat de Gaston !), « Cheese » la petite souris, « Kissifrot » le hérisson, « Bubulle » le poisson rouge ou encore les animaux du zoo dont Gaston aime à s’occuper (partie de bras de fer  avec l’éléphant, l'embrasse de la girafe) – sans oublier le Marsupilami. Et si son petit appeau attire les taupes, un plus grand format attire les baleines. Et quel coup de crayon, mes amis !

Gaston, c’est un peu l’alter ego bédé de Franquin, un gentil, un doux qui travaille chez des excités qui ne le comprennent pas ; à l’époque de son travail aux éditions Dupuis, n’existaient pas encore téléphones portables et autres ordinateurs.

Gaston, c’est le garçon de course, préposé au classement et aux archives – qui passe son temps à adopter les animaux et à les loger au bureau, ce qui rend fou Fantasio et ensuite Prunelle, ses supérieurs directs. Pa rfois ses collègues-dessinateurs râlent un peu aussi, mais heureusement il y a Moiselle Jeanne, amoureuse de lui depuis le premier jour. Sans oublier son nemesis, le client Mr Demesmaeker qui arrive toujours au plus mauvais moment possible pour la signatue des contrats !
C’est un grand tendre, mais oui il est aussi plutôt gaffeur, on n’est pas parfait n’est-ce-pas, seulement à travers lui Franquin est tout de même parvenu à nous faire réfléchir.

« La Biodiversité selon Lagaffe » est un merveilleux florilège de certains dessins parus au fil des pages dans les différents albums « Gaston ». J’aurais donc pu m’abstenir de cet achat, mais non ! pas du tout ! c’est un plaisir sans mélange que de feuilleter cet album et retrouver ainsi en un seul volume quelques merveilleux moments connus – et qui me donnent envie de relire toute la série d’ailleurs.

La biodiversité, comme l’écologie, sont à la mode – il n’y en a plus que pour elles dans la publicité. Désormais tout le monde fait du vert ! auraient-ils commencé plus tôt avant de saccager la planète que ce n’aurait pas été plus mal, plutôt que de se réveiller à présent quand il est (presque) trop tard. Ou alors il n’est pas encore trop tard, mais il est grand temps.

Le livre reprend quelques conseils, quelques chiffres aussi d’animaux en voie de disparition – achetez-le, empruntez-le, surtout lisez-le !

M’enfin !