SAND, de Françoise-Renée Jamet & Laurent Marocco
Sous-titre = George en mal d’Aurore
Avec la participation amicale de Lambert Wilson, pour le texte raconté
Adaptation, scénario, dialogues, direction d’acteurs de Françoise Renée Jamet.
Images, arrangements et mixage son : Laurent Marocco
Docu-fiction réalisée en 2004, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de George Sand. Le thème principal du film – selon les réalisateurs – est la construction psychologique de l’enfance et l’adolescence de celle qui deviendra l’égérie du mouvement romantique. Les auteurs ont voulu replacé son histoire dans le contexte historique des événements.
Nohant et George Sand sont indissociables, à jamais unis – mais avant d’en arriver à cela, que de péripéties, de drames dans une jeune vie. Parce que son père épousa une jeune femme, Sophie, fille d‘un oiseleur, cette mésalliance fut rejetée par Madame Dupin ; la petite Aurore Dupin ne découvrit Nohant qu’à la mort de son père car jusqu’alors elle était « l’enfant bannie ».
Elle a 4 ans alors, et cette mort arrive alors que tout le monde enfin semblait réconcilié – mais cette réconciliation fut étouffée dans l’œuf par la mort de Maurice – Sophie Dupin rejetta Aurore, qui resta à Nohant lorsque la jeune femme repartit pour Paris avec la promesse d’une rente.
Aurore découvre peu à peu que sa grand-mère est une femme de son temps, qui ne montre pas ses sentiments, qui se cloître dans les silences, dans la rigidité de son éducation, pour qui les règles de bonne conduite ne permettent pas à une petite fille « bien née » de jouer avec les enfants du personnel.
Même Julie, la gouvernante, sépare Aurore d’Hyppolite, son jeune compagnon de jeu. Ce seront pourtant les gens de la campagne qui lui apporteront l’amitié, l’apaisement, l’envie de vivre et s’amuser en plein air et lui apprendront les légendes fantastiques et paysannes qui comblaient son imagination.
Elle avait, par ailleurs pour précepteur, celui de son père Jean-François Deschartes, que George Sand surnommera « mon grand homme ».
Parce que ce type de vie ne correspondait guère à une enfant de son rang, sa grand-mère l’envoya au couvent à Paris, puis la reprit auprès d’elle ; l’enfant a alors fait place à une jolie adolescente ; elle retrouve Hippolyte qui a bien grandi lui aussi – et grâce à lui Aurore peut échapper quelque peu à l’ambiance devenue très pesante de par la maladie de sa grand-mère.
Bien que je n’ai pas trouvé inintéressant cette docu-fiction sur l’enfance et la jeunesse de George Sand, j’ai eu quelques difficultés à accepter le jeu de celle qui l’interprète petite fille, la petite Chloé Thoreau.
Par contre Joséphine Serre est une Aurore adolescente pleine de vie, de force et son jeu associé à sa beauté font merveille.
Ce qui m’a surtout plu est l’histoire contée par la voix de Lambert Wilson, aux inflexions douces et tendres quand il parle de la petite Aurore.
Les paysages sont très beaux, les décors et costumes bien reconstitués.
Un court téléfilm, sous forme de document fictionnalisé, basé sur l’autobiographie « L’Histoire de ma vie » de George Sand, mais qui ne m’a que partiellement convaincue ; je préfère de loin son autobiographie déjà mentionnée, ainsi que la biographie qu’écrivit André Maurois il y a longtemps déjà. Ou alors le livre de Joseph Barry, « George Sand ou le scandale de la liberté ».
Je n’irais certainement pas jusqu’à dire de ce téléfilm qu’il s’agit d’un documentaire incontournable sur la vie de George Sand, mais cela a au moins l’intérêt d’être inspiré par son autobiographie.
Le jeu des comédiens est assez théâtral dans leur ensemble – ils sont, en dehors des deux « Aurore » susmentionnées =
Madame Dupin, la grand-mère d’Aurore = Roselyne Raunier
Hyppolite = Christophe Vericel
Deschartres = Roger Rigaudeau (excellent)
Citons encore = Maurice Dupin = Jean François Delattre, Sophie = Françoise Delattre, Julie = Corinne Duchêne
La voix de George Sand âgée, écrivant son journal, est celle de Paulette Graux.