THE SOUL SLAYER, de Paul Doherty

12 novembre 2009

Elle aurait été bien jolie Rebecca Lennox, 17 ans, si elle n’avait pas ce bec de lièvre dont les gens du village disent que c’est la marque du diable ; pour eux elle serait sorcière que cela ne les étonnerait pas, d’ailleurs n’a-t-elle pas le don de double vue ?

Pour Rebecca, ces insultes sont monnaie courante, malgré l’affection de son père, ancien prêtre écossais, ayant renoncé à cette vie pour épouser la mère de Rebecca. Depuis la mort de celle-ci, Bartholomew Lennox a changé, mais l’affection pour sa fille est inconditionnelle.

Rebecca trouve une certaine consolation à parler à la statue de St-Michael, se trouvant dans l’ancienne petite église ; pendant la Dissolution, au moment où Henry VIII se sépara de l’église de Rome, tout fut saccagé dans l’église de Dunmow, sauf la belle statue.

Arrive un jour à l’auberge des Lennox un homme faisant partie de la police secrète de Francis Walsingham ; cet homme, Cowper, est à la recherche d’un jésuite : Michael de St-Clair. Mais en réalité, il poursuit St-Clair dans le but d’être mis sur la piste du « Tueur d’âmes », Henry Frogmore, un ancien moine ayant signé un pacte avec les forces du Mal. Partout où passe Frogmore, il laisse une piste de morts et de sang. Il a le don d’accaparer temporairement la forme de ses victimes et il est très recherché pour sa puissance. Tant les polices de Suleiman le Magnifique, que les chevaliers de Malte et la police secrète d’Elizabeth Ière sont à sa recherche.

St-Clair qui est sur la piste de Frogmore pour le détruire arrive aussi à l’auberge des Lennox, mais se cache dans l’écurie, où Rebecca le découvre. La jeune fille tombe immédiatement amoureuse de cet homme qui semble être la statue de « Son » archange, comme si elle avait soudain pris vie.

Lorsque Frogmore arrive également à Dunmow afin d’y remplacer le vieux pasteur, la boucle est bouclée ; le magicien aux forces noires veut la mort ou du moins la souillure de Rebecca, il veut la mort de Michael St-Clair et de préférence échapper à la police de Walsingham. Il va tuer le père de Rebecca et comploter afin qu'elle soit accusée de sorcellerie et mise au bûcher.

Rebecca sera sauvée in-extremis, de multiples péripéties vont la remettre sur le chemin de Michael St-Clair et Andrew Cowper ; tous trois doivent unir leurs forces et faire taire leur animosité afin de détruire le « Tueur d’âmes ».

De Dunmow dans l’Essex jusqu’à Londres, puis au-delà de la mer vers les plaines gelées de la Russie d’Ivan le Terrible, leur sort sera lié contre les forces du Mal mais Frogmore est un adversaire puissant et plein d’astuces, leur tâche sera particulièrement périlleuse.

Avec cette métaphore tout droit issue de la bible, c'est-à-dire = les forces du Mal qui ne peuvent être vaincue que par une vierge (voir ce que dieu dit à satan à propos des filles d’Eve), Paul Doherty a écrit une passionnante histoire teintée d’aventures, de cape et d’épée, de fantasy et de fantastique.

Rebecca Lennox, pure et belle, amoureuse innocente de l’archange St-Michel, va s’avérer une magnifique guerrière lorsque la haine l’aura chassée de son village bien-aimé ; afin de rendre justice à son père lâchement assassiné par Henry Frogmore, elle deviendra une lutteuse sous son allure délicate.

Pas étonnant que l’homme de main de Walsingham soit irrémédiablement amoureux d’elle, heureux et fier d’avoir cette frêle mais déterminée jeune personne à ses côtés, bien qu’il ne se fasse pas d’illusion compte tenu de la présence du jésuite Michael St-Clair, aussi glorieux que celui dont il semble être le reflet humain.

L’ association de ces trois individus que tout sépare, teintée de respect mutuel, deviendra une belle histoire d’amour et d’amitié qui fera face à l’horreur que représente Henry Frogmore, le moine érudit qui rallia les forces du Mal par haine et vengeance.

Une aventure passionnante, très joliment écrite et bien documentée par l’historien qu’est Paul Doherty.

Un excellent délassement qui fait vibrer aux aventures d’une jeune fille à l’âme aussi bonne que belle.