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mon bonheur est dans la ville
18 octobre 2009

LA SOURICIERE, d'Agatha Christie

photo

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Titre original  = THE MOUSETRAP

Dans une adaptation de Fabrice Gardin pour le théâtre des Galeries à Bruxelles

Un meurtre a été commis à Londres = une femme, sortant tout juste de prison, a été étranglée à son domicile ; d’après les témoins, on aurait vu un homme (ou une femme) portant un pardessus foncé, un chapeau mou et un cache-nez clair, s’exprimant d’une voix étouffée par le cache-col. Une description qui s’applique à n’importe qui.

Ceci est la dernière préoccupation du jeune couple Ralston = Mollie et Giles Ralston ont transformé le Monkswell Manor, hérité de sa tante, en une pension de famille qu’ils espèrent confortables. Les premiers locataires arrivent : un jeune architecte du nom très original de « Christopher Wren » (merci les parents !), de Mrs. Boyle, une veuve qui va rapidement s’avérer mécontente de tout, le major Metcalf, bon enfant. Puis arrive Miss Casewell, une jolie jeune femme, un peu mystérieuse et, finalement, l’hôte de dernière minute, celui que l’on attendant pas, l’étrange Mr. Paravicini. Chaque arrivant masculin porte le même attirail = pardessus foncé, chapeau mou, cache-col clair – même Miss Casewell !

Les nuages s’amoncellent sur le manoir, la neige bloquant toutes les issues. Mais ces nuages de neige ne seront pas les seuls à s’accumuler sur le manoir et ses sympathiques propriétaires = un coup de téléphone prévient Mollie qu’un policier va les rejoindre bientôt car l’assassin dont il est question à la radio a été vu dans la région. Arrive un jeune sergent – à skis ! le seul moyen finalement d’arriver au manoir. Immédiatement il met tout ce petit monde à l’aise : l’assassin a bien l’intention d’arriver dans la région, puisque Monkswell Manor est situé près de la ferme où un drame eu lieu dix ans auparavant. Ce drame est la clé de toute cette histoire = comme dans la comptine des souris aveugles, il semblerait que l’assassin ait entrepris une vengeance et décidé de tuer les acteurs du drame. Le fermier est mort en prison il est donc hors course ; sa femme a été étranglée à Londres, elle est la 1ère souris.

La suivante à mourir sera Mrs. Boyle, qui fut la juge qui confia les enfants aux fermiers-bourreaux. 2ème petite souris morte ! La 3ème suivra, qui sera-t-elle ? Bien plus grave cependant est la confirmation que l’assassin est parmi les personnes présentes. Cela pourrait être n’importe qui : le père des enfants, la fille ayant fuit la ferme à 17 ans et quitté l’Angleterre, bref le sergent Trotter soupçonne absolument tout le monde. Et ce manoir est plein de portes et d’escaliers qui communiquent … L’inquiétude est à son comble.

Le texte comporte quelques bonnes répliques pleines d’humour,  parfois noir, bien dans le ton qu’aimait particulièrement la reine du crime.

On peut y trouver aussi quelques clins d’œil lorsqu’on connaît bien les goûts d’Agatha Christie dans le domaine des boissons ou de la cuisine britannique = elle détestait la marmelade d’orange (comme Mrs. Boyle) et adorait le café (comme Christopher Wren).

Sans oublier les allusions à l’archéologie, Agatha Christie étant devenue entretemps Mrs. Max Mallowan, archéologue connu.

Cette adaptation  du metteur en scène Fabrice Gardin est très fidèle au texte, qui fut d’ailleurs « mis en roman » par l’auteur.

Le "décor" mis en scène par Lady Agatha est fidèle aussi à ce qu'elle aime particulièrement : une maison de campagne, où se retrouvent des personnages issus de divers milieux, dont l'un est assassiné dans l'équivalent de la "chambre close" devenue fameuse depuis Edgar Allan Poe. A cette restriction du lieu ne correspond toutefois pas une restriction dans l'action; celle-ci est riche en détails destinés à envoyer le lecteur (ici le spectateur) sur des voies faites pour le mystifier (souvenirs, mouvements des uns et des autres, etc.).

Les comédiens sont excellents : Stéphanie Van Vyve est une charmante Mollie, qui cache comme tous les autres, un lourd secret – elle devient très émouvante lorsque la comédie tourne en drame. Son mari est joué fort justement par David Leclercq.

2009_10_12_LaSouriciere2_323_iconLouise Rocco, comédienne du théâtre belge, souvent vue au théâtre des Galeries, est une Mrs. Boyle des plus vraies, coincée dans sa bonne conscience.

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Gwen Berrou en Lesley Casewell entretient son mystère jusqu’au bout, ainsi que le rigolo Monsieur Paravicini dont les remarques ne sont pas toujours du meilleur goût, tout comme celles d’ailleurs du railleur Christopher Wren, joué par Tristan Moreau. Mais est-ce bien son nom à ce jeune homme qui provoque des crises de jalousie chez Giles Ralston, compte tenu de sa familiarité avec Mollie.

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2009_10_12_LaSouriciere2_161_iconIl y a encore l’excellent Yves Claessens, que j’ai déjà eu très souvent l’occasion de voir au théâtre (du Parc notamment) et qui est un major Metcalf des plus crédibles.

Tout comme Frederik Haùgness en Sergent Trotter.

C’est la voix de Jean-Paul Dermont que l’on entend à la radio annoncer le meurtre londonien.

Quant au décor, je l’ai réellement beaucoup apprécié, tout comme les costumes, mais qui étaient finalement assez passe-partout bien que l’action de la pièce se situe dans les années 1950.

Les jeux de lumière à la fenêtre donnaient bien une impression de jour ou nuit ; leur conception est de Félicien Van Kriekinge.

J’avais vu assez récemment cette pièce tellement célèbre (il y a 6 mois environ), tout était donc frais dans ma mémoire, y compris qui était l’assassin. Cependant j’ai été absolument ravie de la découvrir par une troupe de comédiens professionnels, c’est là que j’ai pu constater qu’il existe tout de même un forte différence entre des comédiens amateurs et des pros ; même si cela n’enlève rien au talent et la bonne volonté des amateurs, les professionnels ont tout de même une approche très différente et naturelle des dialogues.

De plus, cerise sur le gâteau, j’ai été voir cette pièce en compagnie d’une amie très chère à mon cœur et son mari, ce qui change tout de même la perspective lorsqu’on sort du théâtre, partageant quelques agréables instants avec des amis.

Par ailleurs – bien que cela n’aie rien à voir avec la pièce - j’ai été gâtée par eux : un souvenir de New York, l’une de ces rigolotes petites boules touristiques avec de la « neige », à ajouter à ma petite collection ; New York figure désormais en bonne place à côté de la mouette du Zwin, du phare de Belle-île-en-mer, du dragon du Pays de Galles, et quelques autres. Plus des marque-pages magnétiques, qui ont déjà rejoints mes lectures en cours.

Voilà donc à tous points de vue un bien agréable dimanche après-midi.

Petit rappel pour ceux que cela pourrait intéresser

Cette « SOURICIERE » est l’une des pièces les plus célèbres d’Agatha Christie, qui tient l’affiche à Londres depuis 1952. Elle totalise plus de 23.000 représentations dans le célèbre « West End », le fameux « Theatreland » londonien.

Ce fut, au départ, une pièce radiophonique en l’honneur de la reine Mary, épouse de George V ; à partir de cette pièce, Agatha Christie en écrivit une nouvelle qui ne devait être diffusée qu’après la dernière représentation théâtrale de la pièce ! je ne comprends pas d’ailleurs que l’on écrive (sur Wikipedia) qu’elle est toujours inédite à ce jour en Grande-Bretagne alors qu’on peut la commander sans aucun problème sur le site d’Amazon (UK ou France, au choix !).

C’est aux Etats-Unis que le recueil de nouvelles comportant « Three Blind Mice » sera publié pour la première fois.

C’est le gendre de l’auteur qui suggéra le titre « The Mousetrap » car il existait déjà une pièce, mise en scène par un certain Emile Litter, intitulée « Three Blind Mice » ; cet dramaturge demanda donc à Mrs. Christie de modifier le titre de sa pièce.

Agatha Christie fit cadeau des droits d’auteur de cette pièce à son petit-fils Mathew Pritchard, à l’occasion de son anniversaire. Par ailleurs, il est stipulé par contrat qu’aucune adaptation cinématographique – et télévisée à présent -  ne pourra être réalisée tant que le spectacle n’aura pas quitté l’affiche.

Dans sa pièce « The Real Inspector Hound » que j’ai aussi eu le plaisir de découvrir  au TTO, l’auteur Tom Stoppard parodie plusieurs éléments de la pièce d’Agatha Christie, et notamment la fin totalement surprenante.

Parmi les créateurs de la pièce, à Londres, il y a Richard Attenborough et son épouse Sheila Sim.

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Commentaires
S
tiens ? pourquoi donc ?<br /> celui-ci était bien croquignolet.<br /> <br /> tu t'entraînes pour devenir schtroumpf-grognon ?
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L
... ... Moi j'aime pas les Major!
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M
Je m'en serais pas doutée tiens ;-)
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S
moi c'est pour l'acteur interprétant le major que j'ai un faible ;o)
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S
merci pour ton compliment sur le compte-rendu.<br /> <br /> Par contre, grrrrrrrrrrr pour ma présentation - je tente en vain de modifier la manière dont sont disposées les photos, pour que ce soit plus joli, mais non ce bête système de canalblog les refuse.<br /> Cela fait déjà trois fois que j'essaie, à présent j'abandonne. Tant pis, c'est pas joli mais ça restera comme ça ... <br /> l'ennui c'est que ça choque mon oeil d'artiste MOUARF
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