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mon bonheur est dans la ville
19 octobre 2009

SALOME, de Carlos Saura

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1

Comment parler avec simplicité et néanmoins chaleur de quelque chose qui vous a littéralement ébloui ?

Dans le cadre de la rétrospective des documentaires que le réalisateur espagnol Carlos Saura a consacré à la danse et la musique, je viens d’avoir la surprise d’une découverte réellement éblouissante = le ballet créé par la ballerine-chorégraphe Aida Gomez.

Rappelons brièvement l’histoire de Salomé

Jeune princesse juive, elle est la fille d’Herode-Philippe et d’Herodiade. Son prénom signifie « Paix ». Sa mère a quitté son père lorsque la fillette a 10 ans, a divorcé et épousé Antipas qui est nettement plus riche ; ce mariage est déclaré incestueux par Jean le baptiste, qui par ailleurs annonce la venue d’un messie, qui sera le véritable roi des Juifs. Hérode l’a fait emprisonner pour cette raison, mais aussi sur l’insistance d’Hérodiade qui en a marre d’être traitée de femme adultère.

Cependant, Herode n’a pas vraiment envie de zigouiller le Baptiste car il est fort populaire et Hérode par contre pas vraiment, ce geste risque de ne pas améliorer la situation.

Toutefois influencée par sa mère, la toute jeune fille accepte de danser pour son beau-père, mais néanmoins oncle ; tout émoustillé, il lui accorde tout ce qu’elle demande et, sur l’insistance de sa mère, elle demande la tête de Jean le baptiste ; ça embête un peu le roi mais puisqu’il a promis, Jean perd la tête et on l’apporte à Salomé sur un plateau ; cette dernière la donne alors à sa maman. L’histoire ne dit pas ce qu’elle en fit ultérieurement.

Salomé, elle, épousa son cousin Philippe (c’est dingue, mais tous ces gens portaient les mêmes noms, comment voulez-vous qu’on s’y retrouve !)

2La merveilleuse version d’Aida Gomez et de son metteur en scène – plutôt que d’accentuer l’insistance de la reine, propose une passion de la princesse pour l’homme emprisonné – une passion à laquelle il semble répondre et pourtant la refuse car il refuse le charnel. Pour se venger, elle danse devant son beau-père (qui est aussi son oncle), puis demande la tête de Jean. Lorsqu’on la lui amène, la princesse meurt de chagrin.

Le documentaire nous fait assister à une partie des répétitions, nous fait entrer dans les coulisses du spectacle, le « directeur »  posant également des questions à certains membres de la troupe comme  Paco Mora (HERODE), Aida Gomez (SALOME), Javier Toca (JEAN BAPTISTE), Carmen Villena (HERODIADE).

On apprend ainsi la passion qui toute jeune anima Aida Gomez, malgré la scoliose qui lui déforma le dos lorsqu’elle avait 12 ans, faisant décider les docteurs qu’elle ne pourrait plus danser. Ceci était impensable pour l’enfant, et avec une volonté de fer, ainsi qu’un corset du même métal, elle poursuivit ses études de danseuse, portant ce corset pendant 5 années, du matin au soir, et même la nuit.

Chaque danseur étoile de la troupe raconte ainsi quelques anecdotes de sa vocation de danseur, certaines difficultés rencontrées au passage.

En qualité de chorégraphe, Aida Gomez a créé avec sa troupe cette petite merveille qu’est sa version de « Salomé » ; le ballet est un harmonieux mélange de danses classique et moderne, de flamenco et de danse arabe. La gestuelle sensuelle des corps, la grâce des mains qui suivent tous les mouvements, font de ce ballet un spectacle empli de sensualité et d’érotisme, sans aucune vulgarité.

D’un mythe antique, légendaire, déjà plusieurs fois utilisé tant à la scène qu’à l’écran, sans parler des peintres que la jeune séductrice inspira, Aida Gomez a fait un plaisir de chaque instant pour les yeux et les oreilles.

Costumes et décors n’étaient pas pour rien dans ce plaisir = la fluidité des tissus épousait à la perfection les corps des danseuses, véritables lianes gracieuses. Tous les danseurs étaient d’ailleurs parfaits, issus des grandes écoles de danse classique, tous les mouvements étaient très purs.

Le décor était d’une grande sobriété, un jeu de miroirs et de panneaux de verre, dans lesquels jouaient les lumières tantôt dans des tons chauds, tantôt dans des teintes froides.

Le montage du réalisateur Carlos Saura n’a en rien abîmé la chorégraphie. Du grand art, à tous les niveaux.

Je ne sais qu’ajouter, sinon que j’ai eu encore des frissons d’émotion et je crois que cette beauté va me rester longtemps en mémoire.

Pour finir, je propose quelques reproductions de Salomé, vue par les peintres.

herodias_und_salome bonnaud1 salome

salome_moreau_1874_76detail_salome titian15 cover_SalomePrisonMoreau

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Commentaires
T
C'est préférable je crois LOL
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S
n'est-ce-pas ? :o)<br /> je vais continuer à me contenter de bouquins, de dvd et de bisous
Répondre
T
Sympathique comme cadeau
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