THE QUIET AMERICAN, de Phillip Noyce
Je vous engage vivement à découvrir (ou redécouvrir comme moi) le très bon livre de Graham Green The Quiet American, et la nouvelle version cinématographique que l'on en a tiré.
J'avais déjà beaucoup aimé la première version en noir et blanc faite dans les années 50 avec l'excellent acteur Michael Redgrave et Audie Murphy, cette version accentuant plus l'effet "film noir" que la version actuelle.
Cependant, cette histoire d'amour/haine/jalousie, sur fond politique et tellement actuel encore, bien que l'on soit ici dans la guerre d'Indochine sur le point de devenir la guerre du Vietnam.
Il s'agit de l'histoire du journaliste britannique Thomas Fowler (Michael Caine, excellent), qui ressemble très fort au désabusé Greene (mêmes pérégrinations journalistiques, mêmes états d'âme d'homme trompant son épouse, troubles face aux situations politiques des pays visités).
La guerre d'Indochine bat son plein, les Français s'enlisent, et Ho Chi Minh a annexé le Nord. Fowler est chroniqueur de guerre, mais sur le point d'être rappelé. Là dessus, débarque un jeune docteur américain, Alden Pyle (très sobre et très convaincant Brendan Fraser !).
Ce Pyle a des airs bien naïfs et ne jure que par "La 3ème force" qui devrait s'installer au Vietnam pour lutter contre le communisme.
Pyle tombe amoureux de la compagne de Fowler, et là on se demande quel jeu joue ce dernier qui semble réellement pousser sa jeune compagne dans les bras de l'américain. C'est ce chassé-croisé un peu malsain qui va précipiter les choses lorsque Fowler se rendra compte qu'Alden Pyle n'est pas aussi naïf et innocent qu'il y paraît et que lui, Fowler, va devoir prendre ses responsabilités et choisir de quel côté il se trouve.
Ceux qui basent le film sur le triangle amoureux Fowler/Phuong/Pyle, et en font une espèce de mélo ne sont pas dans le vrai. Il est vrai que ces relations serviront de catalyseur dans l'histoire, mais la thématique est une allégorie d'un pays envahi par plusieurs nations et se cherchant.
J'aime beaucoup Graham Greene, c'est un auteur qui n'a pas pris beaucoup de rides et on sent bien que c'est un homme qui ne fut jamais fort en paix avec ses convictions religieuses et la vie qu'il mena.