INTERVIEW, de Steve Buscemi

Un journaliste est chargé de faire un reportage sur une jeune actrice, star montante des sitcoms, un croisement entre la gourde Paris Hilton et la poupée Barbie.

Peu intéressé par ce sujet – il est un reporter politique et il voudrait être à Washington où un événement important a lieu – il attend la demoiselle en question, qui arrive en retard, entourée de l’admiration de tous ; lorsqu’elle réalise qu’il n’a pas la moindre idée de qui elle est, ou quel rôle elle interprète, elle le plante là. Son chauffeur de taxi à lui étant tellement subjugué par la belle qu’il freine dans l’arrière d’un camion et voilà notre journaliste politique blessé au front. La greluche lui propose alors de monter à son loft pour le soigner un peu.

Là, il lui présente ses excuses et demande de finalement poursuivre l’interview ; commence alors un curieux petit jeu de rôle, chaque protagoniste étant tour à tour le piégeur et le piégé. Chacun se met à boire avec un bel enthousiasme et petit à petit l’interview va déraper. Chacun d’eux est mal dans sa peau, elle a des moments d’hystérie, elle joue le jeu de la séduction, lui se rend compte qu’il pourrait être son père.

Chacun manipule l’autre au gré de sa fantaisie, avec cynisme, avec méchanceté, parfois avec une certaine tendresse. Tous les deux mentent avec aplomb comme le fond acteurs et journalistes.

Ils sont profondément pathétiques.

Je voudrais dire beaucoup de bien d’ « Interview », une histoire d’occasion manquée de la rencontre à la rupture en une seule nuit, d’abord parce qu’il est réalisé et interprété par Steve Buscemi, qui est non seulement un excellent acteur mais qui réalise souvent de très bons petits films indépendants, peu commerciaux.

Ici, une fois encore, il est excellent et la jeune actrice Sienna Miller (qui défraie aussi régulièrement la chronique "people" ) n'est pas mal en  jeune étoile montante - son rôle dans la vie probablement, mais j'ai des difficultés de voir en elle une grande star du futur.

« Interview » paraît long malgré ses seulement 83 minutes. Ce chassé-croisé de paroles sarcastiques, cruelles, devient finalement assez contraignant. De plus, on a vraiment l'impression que les acteurs ne croient pas à leur rôle et s'ennuient.

Le film est un remake d’un film du réalisateur néerlandais Theo Van Gogh, assassiné.