NEXT, de Lee Tamahori

scénario librement adapté d'une nouvelle de Philip K. Dick

Frank Cadillac se produit comme medium/illusioniste dans un cabaret de Las Vegas ; dans le civil, il s’appelle Cris Johnson et il a un don, qui est plutôt une malédiction. Il lui permet de savoir, deux minutes avant que l’événement ne se produit, ce qui va lui arriver. La seule exception a été la vision d’une ravissante jeune femme, qu’il a vue bien avant qu’il ne la rencontre, aussi se rend-il régulièrement dans le bar de ses visions dans l’espoir de la voir. Ce qui fait hausser les épaules de son vieux copain Irv, le seul à être au courant du  « don ». Depuis qu’il est enfant, Cris a dû subir des tests et des examens par le corps médical ; c’est fatigué de tout cela qu’il a échoué à Vegas, où il préfère l’anonymat de son métier.

Là,  personne ne lui pose de question et il gagne modestement sa vie. Il utilise cependant,  très raisonnablement,  son don pour jouer dans un casino concurrent ; il ne joue pas contre d’autres personnes, seulement contre le casino. Malheureusement il est pris dans le colimateur des videos de surveillance et du FBI qui voudrait l’utiliser dans la chasse à un groupe terroriste menaçant de faire exploser une bombe nucléaire sur Los Angeles.

C’est au moment où il rencontre enfin la ravissante Elizabeth – Liz – de ses visions que le FBI commence à le harceler, le menacer de prison. S’engage une course poursuite entre le jeune homme, le FBI et les terroristes qui ont décidé d’éliminer Cris puisqu’il pourrait les démasquer.

L’agent Callie Ferris du FBI, particulièrement déterminée, n’hésitera pas non plus à impliquer Liz et c’est la vision de celle-ci, enlevée par les terroristes, et menacée de mort qui va décider Cris à accepter de coopérer.

Le cinéma aime bien adapter les nouvelles de Philip K. Dick ; après « Blade Runner » et « Minority Report », c’est au tour de « Golden Man » à être porté àà l’écran et j’avoue avoir aimé le résultat.

La fin est épatante, une réelle surprise et laisse supposer (espérer ?) une suite.

Inutile de chercher la moindre vraisemblance; c’est de la science-fiction et tout comme dans « Déjà Vu », récemment sur les écrans, il s’agit d’une course contre la montre pour empêcher un cataclysme entraînant la mort de millions de personnes.

C’est dire si le scénario n’innove pas, cependant on marche à fond dans cette partie de cache-cache entre un homme fatigué d’être pourchassé pour un talent et les autorités qui n’ont guère d’états d’âme à l’utiliser.

Bien que beaucoup de critiques aient démoli l’histoire et Nicolas Cage, j’ai trouvé qu’il s’en tirait très honorablement dans ce rôle d’anti-héros, plein de lassitude de vivre, mais plein d’espoir face à la rencontre avec son élue. Celle-ci est interprétée par la jolie Jessica Biel, à qui on n’a pas demandé grand’chose si ce n’est d’être présente, ce qu’elle fait avec un charmant sourire.

Celle qui surprend, c’est Julianne Moore dans le rôle de Callie Ferris, agent du FBI, avec peu de scrupules et beaucoup de détermination  à coincer l’homme dont elle veut se servir. Elle est vraiment épatante, se la joue « dur à cuire » alors qu’on a plutôt l’habitude de la voir dans des rôles plus intériorisés ou plus tendres.

Et dans un rôle court mais très sympathique, on retrouve Peter Falk, l'oeil toujours aussi malicieux et le sourire ironique. Décidément, ces temps-ci, les anciens acteurs du cinéma n'apparaissent plus que dans de courtes apparitions - "guest star" - heureusement qu'on a encore ces moments là pour avoir le plaisir de les revoir.

Voilà un film que je n’avais pas l’intention d’aller voir à cause des critiques qui l’ont démoli et qui s’est finalement avéré un amusant film d’action, un bon divertissement, qui m’a en plus donné envie de lire Philip K. Dick.