Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
1 août 2009

GOOD NIGHT, Mr. HOLMES, de Carole Nelson Douglas

51YRCJ87MXL__SL500_AA240_

Titre français = Bonne Nuit Mr Holmes

 

Penelope Huxley, fille d’un brave révérend de campagne, a d’abord gagné son pain en qualité de gouvernante; ses élèves étant devenues trop âgées pour avoir une éducatrice, la charmante Miss Huxley est devenue vendeuse dans l’un des plus importants magasins de tissus londoniens. Hélas, une collègue jalouse l’a fait accuser d’un délit qu’elle n’a pas commis et voilà notre fille de révérend jetée à la rue comme une moins que rien.

Peu après, c’est sa logeuse qui lui fait comprendre que sa pension de famille n’est pas un hôtel de charité et la malheureuse Penelope se retrouve à la rue. Ce même soir, une superbe jeune femme parvient à éviter que Miss Huxley ne se fasse voler le peu qu’elle possède encore et dont un jeune apache des rues comptait l’en délester. Les rues de Whitechapel sont particulièrement peu sûres en ce 19ème siècle.

La jeune femme se présente à Penelope sous le nom d’Irene Adler, chanteuse d’opéra actuellement sans emploi mais non sans ressources ! Elle propose à Penelope Huxley – rebaptisée “Nell” – de partager son modeste logis; la jeune fille va de surprise en surprise car la belle Miss Adler a des idées à revendre, peu importe les moyens. D’ailleurs pour Irene Adler l’expression “la fin justifie les moyens” est parfaitement d’actualité.

Pour la jeune fille élevée dans les principes de l’église, ce n’est pas très facile de s’adapter au mode de vie et de penser farfelu de son amie, qui en dehors de se chercher un emploi de chanteuse d’opéra, se dit aussi enquêtrice.

Pieux mensonge ? Que nenni, Miss Adler s’est bel et bien mis en tête de rechercher la célèbre “ceinture de diamants” ayant appartenu à Marie Antoinette.

Nell de son côté a pris des cours de dactylographie et est très appréciée en tant que dactylo intérimaire à Temple Street; elle y travaille pour un certain Godfrey Norton, avocat. 

Elle est parfois un peu choquée par le milieu artistique que fréquente Irene, mais d’autre part, elle doit en convenir : ses idées préconçues sur des gens comme Bram Stocker ou Oscar Wilde ne sont pas justifiées face aux gens charmants et respectueux qu’ils sont.

 

Irene Adler est convaincue que le père de Godfrey Norton détient la fameuse “ceinture”; l’ennui c’est que le vieillard est mort. La piste s’arrête donc là.

Cet échec n’arrête pas nos détectives en corsets et jupons. Leur vie, où l’aventure remplace les biens matériels, est idéale pour Miss Adler, un peu moins pour Miss Huxley quoiqu’elle commence à apprécier également.

Après 5 ans de cohabitation et surtout d’une amitié réelle, fortifiée au fil des jours incertains avec quelques petites enquêtes pas toujours très gratifiantes, jours où vaches maigres alternent avec une certaine abondance, Irene Adler voit enfin son talent de chanteuse d’opéra récompensé.

Ayant littéralement enchanté Antonin Dvorzak tant par la “coloratura” de sa voix que par son talent de comédienne, Irene part pour l’Italie, à la Scala de Milan pendant que Nell poursuit sa carrière de dactylographe-secrétaire auprès de Godfrey Norton.

C’est le coeur gros qu’elle voit partir son amie, toutefois cette dernière lui fait ponctuellement parvenir des lettres où elle lui parle de sa vie. Deux ans après leur séparation, son talent l’a fait arriver en Bohême où elle a été remarquée par le prince héritier.

C’est alors que dans toute cette euphorie, Penelope Huxley reçoit une missive laconique où son amie lui dit avoir besoin d’elle de toute urgence. En principe une jeune fille de bonne éducation victorienne ne voyage pas seule, mais il y a bien longtemps que Miss Penelope Huxley, fille d’un révérend de campagne, a appris qu’il y a des principes d’un côté et Irene Adler de l’autre. 

Conclusion : en route pour la Bohême où leurs retrouvailles vont prendre un tour plus dramatique que prévu.

La “récupération” du personnage de Sherlock Holmes est à la mode apparemment; Fabrice Bourland l’a transformé en son “Fantôme de Baker Street” pour résoudre des crimes atroces bouleversant Londres, quant aux écrivains Laurie B. King, Caleb Carr, pour ne citer qu’eux, pastichent également les personnages d’Arthur Conan Doyle dans de nouvelles aventures.

 

51WJF02WFAL__SL500_AA240_Carol Nelson Douglas, pour sa part, récupère le personnage d’Irene Adler, la transformant en héroïne à part entière de ses propres aventures qui sont actuellement au nombre de neuf.

J’ai apprécié cette récupération du personnage, utilisant pour écrire ses aventures un ton nettement plus impertinent que les écrits de Sir Conan Doyle. 

Miss Adler est un personnage plein de panache, d’humour et de fantaisie, qui prend pas mal de libertés avec les conventions victoriennes.

Le tandem qu’elle forme avec la fille du révérend Huxley est fort amusante; à la sérieuse et quelque peu psycho-rigide Penelope s’oppose le caractère totalement imprévisible, insouciant et légèrement immoral de Miss Adler, artiste jusqu’au fond de l’âme, pour qui la vie est un jeu.

 

Si différentes qu’elles soient, les deux jeunes femmes s’estiment et se complètent.

Irene Adler est l’un des rares personnages féminins que Sherlock Holmes ait apprécié au cours de ses enquêtes; lorsqu’on lit l’opinion que le célèbre détective professe sur les femme, il y a de quoi grincer des dents, pourtant l’Américaine Miss Adler a légèrement entamé cette opinion bien arrêtée.

Miss Adler a croisé la route d’Holmes par 5 fois dans des nouvelles et la première fois fut dans “A Scandal in Bohemia”;  l’aventure qu’elle vit avec Penelope Huxley est la version de cette même histoire vue du point de vue d’Irene.
 

Carol Nelson Douglas a insufflé un ton bien à elle en donnant une nouvelle vie à Irene Adler.

On peut cependant établir un parallèle avec le mode d’écriture d’Arthur Conan Doyle = Nell, au mode de pensée très victorien, est en quelque sorte la Watson d’Irene et comme le brave docteur, elle tient une chronique précise de leurs aventures sous forme d’un journal.

Quatre des aventures d’Irene Adler écrites par Carole Nelson Douglas ont été traduites en français, mais comme dit plus haut, la sympathique aventurière en est déjà à neuf aventures. 

Cette version, du point de vue féminin, de “A Scandal in Bohemia” est ludique, très délassant à lire, les dialogues sont vivants, ironiques, jouant sur les contrastes des personnalités des deux principales protagonistes.

Publicité
Publicité
Commentaires
N
bienvenue, <br /> je pensais aussi avoir été la seule a avoir lu ce livre LOL<br /> je n'ai pas encore lu d'autres livres de la série, mais je les ai notés quelque part - j'aimerais bien les lire tous, mais en anglais la série est très longue ! ;)
Répondre
M
Ah :D Ravie de voir quelqu'un d'autre qui a lu ce livre ! Je l'ai découvert par hasard à la bibli. et j'ai adoré ! Ce qu'écrit Douglas est pertinent et pas anti canonique, les trois autres volumes sont tout aussi bien et j'aimerais beaucoup qu'on se décide à traduire la suite maintenant ...
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 226
Archives
Derniers commentaires
Publicité