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mon bonheur est dans la ville
30 juillet 2009

LA GRANDE SEDUCTION, de Jean-François Pouliot

coe14

3034_thumbAu nord du Canada, Sainte-Marie-la-Mauderne était un village où la vie n’était pas facile, mais on l’où était heureux ; Germain, le maire, s’en souvient parfaitement à chaque nouvelle lune il en rêve. Ste-Marie est désormais un village où il n’y a plus de travail, chaque mois les hommes vont la file au comptoir postal afin de recevoir un chèque de chômage qu’ils vont alors convertir en espèces à la banque du coin, dont le directeur redoute d’être remplacé par un guichet automatique.

Pourtant il y a une solution au problème, solution sous la forme d’une usine de bouts de plastique mais pour qu’elle vienne s’implanter chez eux, ils devraient être un village d’au moins 200 habitants et  avoir un médecin résident.

 

A Montréal, Christopher Lewis, jeune chirurgien plasticien, rentre chez lui en roulant trop vite, en ayant consommé un peu trop de cocaïne ; celui qui l’arrête est un policier, originaire de Sainte-Marie.

Sanction : travaux d’utilité publique à Sainte-Marie-la Mauderne, où toute la population est mobilisée afin de le « séduire » ; il faut que le jeune docteur accepte de rester chez eux, c’est vital, aussi tous les habitants jouent le jeu des petits mensonges concoctés par Germain. Un système d’écoute sur sa ligne téléphoniquea même été installé dans le clocher de l’église.  

Ils font croire que le village a une équipe de cricket, alors qu’ils n’ont absolument aucune idée de ce que ce sport peut être ; bref, que ne feraient ils pas pour que Lewis reste chez eux et qu’ils puissent enfin retrouver une vie de dignité dans le travail.

Mais un village peut il vivre pendant au moins cinq ans dans les mensonges (si petits soient-ils), même pour la bonne cause ? C’est Eve, la jolie employée du comptoir postal qui viendra au secours de tous.

Lorsqu’une de mes amies me proposa d’aller voir « La Grande Séduction », je me suis forcée à l’accompagner car je me demandais sincèrement ce que pouvait donner cette histoire d’un village au bord de la ruine, où tout le monde ou presque est au chômage, etc. Bref je craignais le glauque, la sinistrose, le borderline social. J’avais fameusement tort.
 

Jean-François Pouilot prouve avec l’histoire de Sainte-Marie-la Mauderne que l’on peut très bien raconter une histoire avec un fond social et humain très sérieux en s’amusant beaucoup et en faisant réfléchir le spectateur. 

J’applaudis des deux mains, et cela quatre ans encore après avoir vu le film. D’ailleurs, comme il est disponible à la médiathèque, les jours de grisaille – qui sont assez nombreux en Belgique – je n’hésite pas à le louer afin de me remonter le moral, ce que le film réussit parfaitement. Non seulement par la gentillesse d’absolument tous les personnages, par les situations qui font sourire tout au long du film avec une pointe d’émotion.

 

Tous les acteurs sont sympathiques, pas du tout « glamour »  comme on le verrait dans une production hollywoodienne ; ici on nous montre des personnages vrais, plus très jeunes pour la plupart, pas toujours très soignés, mal rasés, sauf pour le docteur et la jolie Eve.  

Celle-ci est interprétée par Lucie Laurier et c’est David Boutin qui est le médecin.

C’est le comédien Raymond Bouchard qui est Germain Lesage, l’initiateur du projet de séduction et vraiment prêt à toutes les ficelles pour faire en sorte que le médecin reste chez eux; il a pour complices Yvon et le banquier, respectivement joués par Pierre Collin et Benoit Brière.
 

On aimerait bien aller faire un tour sur cette île, où il ne se passe peut être pas grand-chose, mais où les gens sont gentils, où l’air est sain et on ne se retrouve pas dans le tourbillon des grandes villes. Et faut-il l'ajouter, le petit accent québecois est l'un des multiples charmes de cette histoire.
 

Ce film est la première réalisation de Jean-François Pouilot qui fut assistant notamment de Sergio Leone et Tony Richardson, des grandes pointures s’il en fût.
 

poster_seduction« La Grande Séduction » est aussi l’un des plus grands succès commerciaux du cinéma québecois en 2003, au même titre que le troisième volet du « Seigneur des Anneaux »  et de « Matrix Reloaded » , sans en avoir les effets spéciaux ni les grandes vedettes à l’affiche. Comme quoi le cinéma d’auteur a encore de beaux jours devant lui.

Le film a également obtenu le Prix du Public au Festival de Sundance en 2004, l’un des nombreux prix qu’il a décroché.

 

 

 

Ce film est aussi le préféré de mon copain québécois, grand cinéphile, ceci est une référence et probablement le plus beau prix que l'on puisse accorder.

 

Fichier:HarringtonHarbour.jpg

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