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mon bonheur est dans la ville
30 juillet 2009

THE LONG RIDERS, de Walter Hill

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Des cavaliers galopent à l’horizon, dans l’aube calme. Peu après, dans une petite banque provinciale, ils remplissent des sacs avec le contenu des tiroirs caisse, tout en menaçant les rares clients présents. L’un des hommes, Ben Miller, est particulièrement nerveux et finit par tuer le caissier pendant que le jeune chef de bande s’est fait tirer dessus également. Le jeune chef est Jesse James, il mène une bande de bandits, tous anciens soldats du Sud qui ne sont pas parvenus à se réinsérer après la guerre de Sécession. Il y a là, en dehors de Jesse James et Frank, son frère aîné, les 3 frères Younger, Coleman, Jim et Bob, et les frères Miller Ben et Clell.

Jesse James est l’homme qui refuse qu’on lui désobéisse, aussi après cette tuerie inutile bannit-il Ben Miller du gang, avec l’assentiment des autres y compris du frère. Contrairement à ce que l’on pourrait croire après cela, Ben Miller conservera une certaine loyauté à leur égard.

Ensuite, la bande part se cacher chez Doc où Jesse retrouve la charmante Zee qui l’attend depus la guerre ; Zee  aimerait épouser Jesse James mais dans les règles, elle veut un vrai mariage où tout le village et les amis des environs seraient invités.

Cole Younger, de son côté, retrouve Belle, une tenancière de saloon et prostituée qui nourrit de tendres sentiments pour lui, même s’il est évident qu’il ne l’épousera jamais.

 

Pendant ce temps, la police locale s’étant révélée incompétente à attraper le gang James, l’agence Pinkerton est appelée à la rescousse et lors d’une visite à la mère des James, une « bavure » comme on dit actuellement tue le jeune frère handicapé mental de la famille et blesse la mère.

La vengeance des James ne se fera pas attendre et la guerre est désormais ouverte entre les agents de Pinkerton et le gang. Ceux-ci se cacheront pendant un certain nombre d’années, chacun tentant à sa façon de vivre le plus normalement du monde. Jesse a fondé une famille, de manière plus réussie que son frère Frank ; quant à Belle, elle a quitté le comté pour l’Ouest où elle a épousé Sam Starr;

On ne renie toutefois pas facilement un certain mode de vie, l’argent se fait rare et un jour, le gang se retrouve et décide d’aller écumer une banque dans le Minnesota ; le hold up sera un désastre car les agents de Pinkerton ont prévu le coup.

 

Tous les Younger et Miller sont gravement touchés, deux autres membres sont morts, seuls Frank et Jesse sont saufs et partent en laissant leurs hommes derrière eux. Selon Jesse pour qui’ls soient soignés par les Pinkerton, selon Cole Younger par lâcheté.

Ce sont les jeunes frères   qui feront une proposition à  Pinkerton afin de capturer les James morts ou vifs, moyennant un forte somme d’argent ; reçus chez dans le foyer de Jesse sous prétexte de reformer un nouveau gang,  le jeune Robert Ford tuera Jesse James d’une balle dans le dos.

Alors que sort sur les écrans une nouvelle version de la carrière de Jesse James et de son gang, les hasards de la programmation à la cinémathèque m’ont permis de revoir cette excellente version réalisée par le metteur en scène Walter Hill.

L’une des originalités du film de Hill est le fait qu’il a fait interpréter tous les frères du gang par des comédiens frères dans la vie. Tous étaient très jeunes au moment du tournage, c’est amusant de les retrouver ainsi tous ensemble.

La version de Walter Hill brise résolument l’image d’Epinal que l’on fait du « bandit bien-aimé », une espèce de Robin des Bois de l’Ouest américain. Le gang était effectivement apprécié au sein de la communauté rurale dont il était issu, tous étant cousins ou amis, où tous s’entraidaient. S’il est vrai aussi que le gang James/Younger ne tirait pas au tout venant, ils n’en étaient pas moins menaçants et dangereux pour la population et les employés de banque.

L’accent est aussi mis sur la  loyauté des épouses des frères James, de même que celle de leur mère.

 

Les James : Jesse et Frank sont interprétés respectivement par James et Stacey Keach ; James Keach,  entretemps devenu le producteur de la série « Docteur Quinn, femme médecin », est très juste en Jesse, un homme finalement loin de l’image d’Epinal qu’en donnait le film de Samuel Fuller dans les années 50.

Stacey Keach, qui est un acteur qui malheureusement n’a pas toujours eu les rôles à la hauteur de son talent, est ici un homme loyal à son frère, même s’il ne l’approuve pas toujours.

Les frères Keach ont également participé à l’écriture du scénario.

Les Younger : Cole, Jim et Bob sont interprétés respectivement par David, Keith et Robert Carradine.

Personnellement, je suis de l’avis unanime que la prestation de David Carradine a dépassé de loin le jeu des autres acteurs, pourtant tous très bons. Il se balade dans cette histoire avec la certitude que la mort les attend, et pourtant il conserve un petit air ironique, balançant les quatre vérités à qui veut, ou ne veut pas, les entendre.

Ce sont les frères Quaid, Dennis et Randy qui seront respectivement les Miller, Ben et Clell.

Et finalement c’est aux frères Guest, Christopher et Nicholas (jeunes héritiers de la noblesse anglaise) à qui l’on confiera le rôle des traîtres Ford, Charlie et Bob.

Si les frères Guest se sont plutôt tournés vers la réalisation ou la production, comme James Keach,  les autres comédiens ont tourné avec les plus grands réalisateurs (Altman, Tarentino, Scorsese, etc), confirmant le talent montré dans « The Long Riders ».

On retrouve encore dans la distribution, Pamela Reed en Belle Starr, la prostituée qui aurait aimer épouser Cole Younger et qui adorait qu’on se batte pour elle.

C’est James Remar, qui deviendra un habitué des séries télé qui interprète Sam Starr, le sang-mêlé, époux de la donzelle. 

Il est évident que de loin ou de près, Walter Hill semble avoir subi l’influence de Sam Pekinpah (The Wild Bunch, High Sierra) qui redonna au western ses lettres véritables de violence et brutalité. Hill ne fait pas non plus dans la dentelle, notamment lors du hold up raté.

On reproche au film une certaine froideur; j'avoue ne pas avoir compris ce commentaire car personnellement il n'y a pas vraiment de raison de mettre plus de chaleur qu'il n'en faut dans une histoire où tout le monde tente de tuer tout le monde ! Et Jesse James était connu pour être sans pitié, malgré la légende.

Superbement photographié en sepia pour la plupart du temps, les images du début du film sont très poétiques ; la beauté de la cavalcade au ralenti apporte un évident contraste avec la brutalité qui va suivre, de ce qui suivra, de la tragédie inexorable vers laquelle les cavaliers convergent. La mort est au bout ; le mouvement ralenti annonce la fatalité du destin des protagonistes.

Chaque fusillade ressemble un peu à une chorégraphie de sang et de mort.

Tout cela sur une formidable musique composée par Ry Cooder.

Le film est considéré par tous comme un western, alors qu’il pourrait en réalité être pris comme une page de l’histoire des Etats-Unis. Rappelons que la légende des frères James a fait l’objet depuis les années 20 de pas moins de 17 apparitions sur le grand et le petit écran.

10mL’une des versions les plus célèbres est bien certainement celle de Nicholas Ray « The True Story of Jesse James » avec Robert Wagner et Jeffrey Hunter ; l’un des membres de la dynastie Carradine, John, le père, jouait dans cette version-ci.

Mais Jesse James est apparu dans nombres d’épisodes de séries télé, lorsqu’il était question de retour dans le temps par exemple.

 

 

jamesIl ne faudrait cependant pas non plus oublier la "suite" que donna le grand Fritz Lang à la légende, à savoir "The Return of Frank James", où Henry Fonda interprète Frank James poursuivant ceux qui ont assassiné son frère.
On retrouve aussi John Carradine dans cette version, interprétant Bob Ford, le meurtrier de son frère, après que ce dernier ait été gracié par le tribunal. Comme l'autre western réalisé par Fritz Lang, "Rancho Notorious", ce film fait partie de l'histoire du cinéma et est considéré un exemple de western non conventionnel.

 

Une très bonne version en téléfilm fut celle avec notamment Kris Kristoffersen et Johnny Cash, où l'on retrouve déjà l'une des futures "Desperate Housewives", Marcia Cross. 

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