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mon bonheur est dans la ville
29 juillet 2009

A PRAYER FOR THE DAMNED, de Peter Tremayne

510Qejm_q6L__SL500_AA240_Nous y voilà : après quelques hesitations et mésaventures, Fidelma de Cashel et Eadulf de Seaxmund’s Ham vont se marier officiellement après leur mariage à l’essai d’un an et un jour. Des cinq royaumes d’Eirann arrivent les invités, même le Haut Roi a décidé d’honorer de sa présence la fête de la sœur du roi de Cashel, cette jeune religieuse-avocate de talent, brillamment secondée par le jeune moine saxon, dont les réputations désormais vont bien au-delà du royaume de Cashel.

Evidemment, comme toujours, il y a des empêcheurs de se marier en rond et notamment un certain abbé Ultan, en accord avec  les nouvelles règles imposées par Rome concernant le mariage des religieux ; cet abbé venu du nord d’Eirann, où l’église de Rome prévaut désormais sur celle d’Irlande nettement plus progressiste, a bien l’intention d’exprimer devant tous sa totale désapprobation à ce mariage, sœur de roi ou pas.

Avec une mentalité de ce type, ce qui devait arriver arriva : l’abbé se fait assassiner la veille même de la cérémonie officielle ! Le frère Conchobar, le sympathique apothicaire et astrologue de la cour du roi Colgù les avait pourtant prévenus : les astres n’étaient pas favorables à un mariage ce jour-là.

Le principal suspect – clame son innocence évidemment – a été vu sortant de la chambre de l’abbé, il est l’un des nombreux petits rois venus à Cashel ; il choisit Fidelma pour le défendre compte tenu de sa réputation, il faudra donc à tous de la patience avant que Fidelma et Eadulf puissent se marier.

Toujours soucieuse de rassembler un maximum d’indices et de preuves, la jeune dalaigh et son futur époux réalisent bien vite que le pieux abbé était un homme tellement obtus dans sa foi, rigide, intolérant jusqu’à la violence, sévère et dur avec tous (sauf peut-être avec lui-même d’après certains témoignages).

En bref, pratiquement tout le monde avait une bonne raison d’assassiner l’abbé en question, les suspects ne manquent pas à nos enquêteurs ; pourtant il ne faudrait point trop tarder car pour le frère de Fidelma, il y va de sa réputation d’hôte et il faut loger, nourrir et occuper tous les hôtes.

C’est d’ailleurs dans ce but qu’il organise une chasse au sanglier, un animal très prisé chez les Celtes qui le considèrent comme un noble adversaire dans la chasse, le sanglier ne se laisse pas facilement tuer et il charge sans hésiter les chasseurs qui le poursuivent. Le roi suspect de la mort de l’abbé participe à cette chasse en raison de son noble statut et comme il n’y a guère de preuve qu’il soit l’auteur du crime, le roi est obligé de faire honneur au rang de l’invité. Qui se fait tuer !

Voilà nos deux amis avec un autre crime à élucider car ici aussi il s’agit d’un invité du roi de Cashel et sa réputation d’hôte commence à sérieusement souffrir de tous ces meurtres. Ici encore, il apparaît rapidement que ce roi n’était pas aussi net qu’il y paraissait tout d’abord, pour la jeune avocate il ne peut s’agir que de vengeance.

Comme le dira Sœur Fidelma après avoir dévoilé le meurtrier des deux hommes, ce cas fut pour elle le plus frustrant vu le nombre de personnes ayant eu des raisons d’assassiner l’abbé. Heureusement, tout est bien qui finit bien et cette fois, le frère Conchobar l’annonce : les augures ont changé, l’alignement des planètes est positif. Que la fête commence !

Cette enquête de Sœur Fidelma et Frère Eadulf met particulièrement l’accent sur les mésententes entre les principes rigides de l’église de Rome, que respectent une secte nommée les « Penitents », qui se sont retirés dans le royaume d’Irlande du Nord et tentent par tous les moyens,  y compris la corruption (la fin justifiant les moyens), d’affaiblir la progressiste église d’Irlande, acceptant non seulement le mariage des religieux, mais également qu’un femme lise la messe. A cette époque, en Irlande, les femmes sont encore plus ou moins sur un pied d’égalité avec les hommes, mais le vent tourne à cause des principes de Rome, adaptant à sa manière les épîtres de l’apôtre Paul. Il est vrai que l’on peut faire dire aux textes ce que l’on veut, en fonction de ses intérêts, ce fut toujours l’une des tactiques principales des religions.
Ceci reste vrai encore de nos jours, rien n’a évolué de ce côté-là, il suffit de voir comment les intégristes tournent les textes en leur faveur dans n’importe quel type de religion.

L’ambiance du roman est parfois tendue, notamment entre les membres de la suite de l’abbé venu protester contre le mariage et ceux qui restent fidèle à l’église d’Irlande.

Fidelma est particulièrement visée par les émissaires de Rome et défend les principes de l’église irlandaise avec force et conviction, n’étant jamais à court d’arguments – elle n’est pas avocate pour rien.

Sinon, il y a quelques scènes sympathiques et familiales allégeant les moments plus dramatiques, plus complexes. Comme toujours, Fidelma de Cashel réunit tout le monde dans la salle du grand conseil et dévoile brillamment toutes les théories qui l’ont menée avec Eadulf à la vérité, révélant le nom du meurtrier auquel on ne s’attendait nullement.

Un agréable moment de lecture, rendu intéressant par le fond historique sur le débat des deux églises antagonistes.

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