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mon bonheur est dans la ville
28 juillet 2009

I RACCONTI DI CANTERBURY, de Pier Paolo Pasolini

A0002641Deuxième volet de la Trilogie de la Vie, version Pasolini – d’après les célèbres Canterbury Tales du poète Geoffrey Chaucer.

Bien qu’écrits quelques quarante ans après « Il Decamerone » de Boccace, et bien que l’action se situe en Angleterre, il est facile – et évident – de trouver des similitudes entre les deux recueils de contes-fables moyenâgeux.

Ici encore, sexualité libre et parfois débridée se la dispute avec satire sociale. Les punitions infligées aux pauvres ne sont certes par les mêmes que celles infligées aux riches ; les vieux épousent des filles à peine pubères ;  les jeunes gens inventent moultes subterfuges pour cocufier les maris crédules, les gros bourgeois, etc. etc.

justine_canterbury03Dans « I racconti », Pasolini s’est donné le rôle du poète Chaucer, mais on reconnaît au passage quelques acteurs anglais tels Hugh Griffith, Josephine Chaplin, Vernon Dobtcheff, mais aussi certains des acteurs ayant joué dans « Il Decamerone », tels Franco Citti, dans le rôle du Diable ou Ninetto Davoli interprétant Perkins.

Aussi étrange que cela puisse sembler, ce sketch est un véritable hommage à Charlie Chaplin et son personnage du « Tramp » (alias Charlot) - Ninetto Davoli portant un chapeau ressemblant à celui de Charlot, ainsi qu’une canne, sans oublier la démarche ou la manière de courir lorsqu’il est poursuivit par les policiers.

C’est un instant bien savoureux.

justine_canterbury01Le « conte de la commère de Bath » est amusant également ; on y retrouve l’actrice italienne Laura Betti à l’époque où elle n’avait pas encore connu les ravages que causera la chirurgie esthétique à son visage.

Comme ce fut souvent le cas dans ses films – en tout cas c’était déjà le cas dans « Il Decamerone », pour représenter le peuple, Pasolini fait appel à des acteurs non professionnels, pas toujours très beaux, notamment pour représenter les vieillards qui sont franchement très laids.

Sinon, tout comme dans « Il Decamerone », certaines scènes font penser aux tableaux de Brueghel, mais l’une des scènes finales est sans conteste digne de la « Tentation de Saint-Antoine » par Hieronymus Bosch.

Dérision, moquerie, méchanceté, cupidité, fausse mauvaise conscience semblent être le point commun de tous ces personnages hauts en couleur.

Ceci dit, toujours dans son optique de ne pas céder aux tabous et à l’hypocrisie, Pasolini tombe parfois un peu trop facilement dans le scatologique.

180px_P_p_pasoliniJe continue à préférer Pasolini l’écrivain à Pasolini le réalisateur.

i_racconti_di_canterbury     fr_canterbury

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