THE ADVENTURES OF ROBIN HOOD, de Michael Curtiz

En Angleterre, le prince Jean sans Terre a usurpé la régende du pays en l’absence de son frère, le roi Richard Coeur de Lion. Sous la férule des barons normands félons, le peuple saxon souffre particulièrement. Lorsque le roi Richard, en revenant des croisades,  est fait prisonnier par Leopold d’Autriche, Jean sans Terre voit là une opportunité de devenir roi d’Angleterre.

Sous prétexte de payer la rançon, Jean sans Terre lève encore plus d’impôts, les malheureux fermiers perdent leurs maigres biens, les femmes sont malmenées par la soldatesque, les hommes sont torturés ou pendus s’ils tentent de s’opposer aux hommes de Guy de Gisbourne, bras droit de Jean sans Terre, et du sheriff de Nottingham.

Un homme cependant leur résiste tant et plus, le jeune noble saxon, Robin de Locksley qui a été déclaré hors-la-loi et dont les terres ont été annexées par la couronne. Bien que sa tête soit mise à prix, tout le peuple se range derrière Robin Hood.

Lorsque Guy de Gisbourne, le sheriff de Nottingham et Lady Marian Fitzwalter, la pupille du roi Richard passent par la forêt de Sherwood, malgré la présence de leur escorte armée, Robin et ses hommes les arrêtent et les emmènent à leur camp. Ils prennent aussi l’argent des coffres (que Jean sans Terre comptait conserver par devers lui) et ce trésor servira à délivrer le roi Richard.

La jolie Marian comprend alors que l’homme qu’elle prenait pour un rustre en réalité un homme de cœur, loyal à son roi et son pays, prêt à tout pour aider le peuple qui souffre.

Entretemps, le roi Richard est revenu en Angleterre et loge dans une auberge de la forêt ; là il est malheureusement reconnu par l’évêque à la solde de Jean sans Terre. Averti, Gisbourne, le sheriff et le prince Jean concoctent un plan afin d’assassiner le roi avant qu’il n’arrive au château. Entendus par Marian, celle-ci veut écrire à Robin, hélas Guy de Gisbourne découvre le mot et le prince Jean enferme la jeune femme qui sera pendue pour trahison dès qu’il sera nommé roi. C’est Bess, la servante de Marian, qui court prévenir Robin et ses hommes. Le roi Richard se découvre alors et avec Robin, ils élaborent un plan afin d’empêcher le couronnement du prince Jean.

Avant de délivrer sa bien-aimée, Robin devra se battre en duel avec Gisbourne qui, comme le traître qu’il est, ne se bat pas très loyalement évidemment.

Heureusement « all is well that ends well » comme disait Shakespeare et Robin Hood redevient baron de Locksley et peut dès lors épouser la dame de ses pensées.

Qui n’a vu cette version des aventures de Robin des bois avec Errol Flynn n’a aucune idée de ce que faire du cinéma en s’amusant voulait dire. Car pour Errol Flynn, tourner était un grand jeu, et sous la direction de Michael Curtiz avec qui il tournera plusieurs films malgré leurs différends ; ceux-ci apparemment étaient nombreux car sur les sets de tournage, les deux hommes passaient leur temps à se quereller … ambiance, ambiance !

Il retrouve également ici la ravissante Olivia de Havilland, avec laquelle il ne tournera pas moins de 9 films ; l’alchimie entre les deux acteurs a l’air parfaite – le fut-elle ? ça je l’ignore, mais lorsqu’ils sont ensemble, l’écran s’illumine littéralement.

Il faut dire que l’actrice est alors âgée de 20 ans et est d’une grâce et d’une beauté sans pareilles. Quant à Flynn, faut il le dire, il a l’œil pétillant et séducteur, quelle femme lui résisterait ?

Basil Rathbone est Guy de Gisbourne, plein de morgue, de hauteur et de haine. Il se bat contre Errol Flynn avec panache et enthousiasme.

C’est Claude Rains qui interprète le prince Jean sans Terre et semble se régaler dans ce rôle de vrai méchant.

Melville Cooper est un sheriff de Nottingham particulièrement faux jeton, lâche comme il convient à ce  personnage prétentieux.

Chez les « Merry Men », on retrouve Alan Hale en Little John, Eugene Pallette en truculent frère Tuck, Patric Knowles est un sympathique Will Scarlet (personnage nettement moins agaçant que dans la version avec Kevin Kostner où Will Scarlet est supposé être le demi-frère de Robin de Locksley).

Una O’Connor interprète Bess, la coquine suivante un peu sur le retour de Lady Marian.

« The adventures of Robin Hood » est un véritable feu d’artifice de bonne humeur; on a refait bien des versions ultérieurement de cette légende sympathique, mais celle qui restera gravée dans les mémoires est celle-ci, bourrée de péripéties, de rebondissements, de traitrise, d’amitié et, bien sûr, d’amour.

Sans effets spéciaux, avec seulement le jeu des acteurs et l’aide des cascadeurs, Michael Curtiz parvient à enthousiasmer son public. Même en 2008, le public – jeune et plus âgé – était emballé.

Personnellement, j’ai déjà vu le film 10 fois, je crois que j’y retournerai encore !

1938 est encore une très bonne année aux Etats-Unis de Franklin Roosevelt ; la Warner Bros n’a donc pas lésiné sur les moyens pour réaliser le film et le budget fut colossal.

Le Technicolor semble avoir fonctionné à plein rendement car les couleurs sont vives, toniques.

Voilà un film qui a donc 70 ans, et presque pas une ride, avec quelques scènes cultes comme le tournoi de tir à l'arc ou le duel final entre Robin et Gisbourne.