WHAT JUST HAPPENED, de Barry Levinson

Titre français = PANIQUE A HOLLYWOOD

D’après le livre autobiographique d’Art Linson, producteur hollywoodien

Ça ne va pas très fort dans la vie de Ben, producteur hollywoodien ; non seulement sa dernière production n’a pas plu au « test screening », une sorte de première vision avec un panel de personnes choisies dans le public, mais en plus il n’arrive pas à accepter son 2^ème divorce et ne rêve que de reconquérir sa jolie épouse. Qu’il soupçonne d’ailleurs d’avoir un nouvel homme dans sa vie et en plus, elle a fait recouvrir son vieux fauteuil vert préféré !

De plus, sa fille aînée, d’un premier mariage, a constamment les yeux rouges comme si elle pleurait beaucoup ; aurait-elle un chagrin d’amour sans en parler à son petit papa ?

En plus des problèmes avec le film « Fiercely » - qui doit être retravaillé par le réalisateur qui n’en a absolument pas l’intention, qui redevient complètement alcoolique après sa rencontre avec Lou, une productrice-femme d’affaires qui ne rigole pas avec les sous de la compagnie – Ben voudrait commencer le tournage de sa nouvelle production, un film avec Bruce Willis, qui n’a rien trouvé mieux que de se laisser pousser une barbe énorme sous son crâne boule de billard, et en plus il a pris du poids. Alors, disons-le tout de suite, discuter avec Willis, c’est de l’ordre de « mission impossible » ; il se met tellement en colère que le mobilier vole dans le studio ! Son agent n’ose même plus aborder la question.

Les choses paraissent toutefois s’arranger avec « Fiercely » ; Jeremy Brunell, le metteur en scène, accepte de retravailler la fin qui était tellement controversée. Il y a donc de fortes chances pour que le film parte au festival de Cannes.

Ce qui ne s’arrange pas par contre, c’est que sa 2^ème ex-femme sort effectivement avec un scénariste à qui il a refusé un script.

Et Bruce Willis refuse encore et toujours de se raser la barbe. Tout le mobilier des studios y est passé.

Il y a encore les rendez-vous chez le thérapeute avec sa 2^ème ex-femme, afin de régler au mieux les relations post-divorce, mais lui Ben il ne veut pas se séparer de Kelly ; mais apparemment il n’arrive pas non plus à se séparer de son téléphone portable qui sonne aux moments les plus inopportuns. Même lorsqu’il passe quelques instants au salon de massage pour se détendre aux côtés d’un agent des studios souffrant de problèmes d’estomac dus au stress.

Cette satire du monde hollywoodien, tiré du livre autobiographique d’Art Linson, n’est même pas passée sur nos écrans ; en fait, le film a été immédiatement réalisé pour sortir en dvd. Alors là, j’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi = tant de navets passent sur les écrans, mais lorsqu’on tient un sujet pas trop mauvais, interprété par une panoplie de grands noms du cinéma hollywoodien, comme par hasard ça ne passe pas sur grand écran. Pourquoi ? parce que cela critique le système hollywoodien ? croyez-moi, ce n’est pas vraiment décapant comme satire, c’est plein d’humour, cela égratigne le monde du cinéma de quelques coups de griffes.

L’interprétation est formidable : Robert De Niro est Ben, qui ne sait vraiment plus où il va ; Bruce Willis dans son propre rôle d’acteur, limite psychopathe, est fort drôle ; John Turturro en agent souffrant de maux d’estomac ne fait que passer, mais à chaque fois, fait bien rire tout comme Stanley Tucci en scénariste amoureux de l’ex-femme de Ben.

Celle-ci est interprétée par la jolie Robin Wright Penn, pendant que la femme productrice qui ne rigole pas avec l’argent est jouée par Catherine Keener.

On retrouve aussi Sean Penn, dans son propre rôle.

 

Celui que je me suis gardée pour la fin parce qu’il est, pour moi, le meilleur du lot est Michael Wincott dans le rôle du réalisateur britannique, complètement allumé, persuadé d’être un créateur mal compris et mal aimé. Il est hilarant. Et son accent anglais est vraiment craquant.

Wincott est un acteur canadien à la voix grave, très particulière, très sexy d’ailleurs ; il est un spécialiste du cinéma indépendant ; dans le cinéma grand public, on le retrouve souvent dans des rôles de méchant. Par ailleurs, il est également escrimeur et musicien.

Le producteur Art Linson a produit pas mal de films très connus comme « Black Dahlia », « The Untouchables » de De Palma, « Casualties of War », « We’re No Angels » (avec De Niro et Sean Penn), « Heat » de Michael Mann, et beaucoup d’autres comme « Car Wash » en 1975, et « Fight Club ».

Et également « Into the Wild » réalisé par Sean Penn.

Parmi les films produits par Art Linson, plusieurs furent nominés aux oscars.

J’ai d’ailleurs un peu eu l’impression en lisant la distribution de « What just happened » d’avoir une série de bons copains s’étant amusé à une pochade sur leur petit monde. Et pourquoi pas après tout, on a fait des films bien pires que celui-là et qui sont passés sur grand écran ! Même si dans la satire se retrouve une certaine amertume, qui est paraît-il nettement plus évidente dans son autobiographie.

Le réalisateur Barry Levinson est, entre autres, l’homme de « Rain Man », « Good Morning Vietnam », « Wag the dog » (une autre satire hollywoodienne), « Sleepers », etc.

Dans « Wag the dog », Dustin Hoffman interprète également un producteur hollywoodien du genre mégalo Robert Evans (Rosemany’s Baby, The Godfather, Chinatown, etc).