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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

COMME LES AUTRES, de Vincent Garenq

18961618_w434_h_q80Manu aimerait un enfant, Philippe refuse, il ne se sent pas prêt et parce que Manu a entrepris une demande d’adoption, Philippe décide le quitter. Manu et Philippe sont un couple presque « comme les autres », ce sont deux hommes qui s’aiment depuis quinze ans.

Lorsque l’assistante sociale vient questionner Manu, tout semble se passer très bien jusqu’à ce qu’elle réalise, par une photo, qu’il est homosexuel. Pourtant comme il le lui dit si bien, il est pédiatre et serait un très bon père. Oui, mais la loi c’est loi. Dura lex sed lex.

18965777_w434_h_q80Le médecin est, un soir, contacté par la police parce qu’une certaine Fina a donné ses coordonnées comme son futur époux ; ils se sont accrochés la veille de Noel et la jeune femme est en fait en situation  illégale ; de fil en aiguille, ils se racontent leurs vies et réalisant à quel point Manu est un type bien, Fina lui propose de lui faire cet enfant dont il rêve tant puisque même sa meilleure copine à Manu a refusé.

Après tous les tests médicaux nécessaires, il s’avère que Manu est stérile ; pour lui c’est la catastrophe et en désespoir de cause, il demande l’aide de Philippe pour concrétiser son rêve ; ce dernier accepte malgré ses réticences et voilà notre Josefina enceinte. Manu est aux anges, au point qu’ils passent la nuit ensemble, dans un moment de tendresse.

Au mariage de Manu et Fina arrive Philippe que Manu aime toujours ; c’est là que la jeune femme réalise qu’elle est tombée amoureuse de l’homme qui l’a aidée et elle prend la décision de le quitter et de ne pas garder l’enfant, ce qu’il comprend. Lui aussi réalise qu’ils se sont fourvoyés dans une relation d’amitié qui n’était pas très claire.

18965780_w434_h_q80Les deux hommes ayant renoué et revivant ensemble, ils rencontrent régulièrement des jeunes femmes homosexuelles elles aussi qui comprennent leur problème et sont prêtes à accepter les compromis nécessaires pour ce type de projet. Jusqu’à ce qu’un coup de téléphone de Fina les prévient qu’elle est en train d’accoucher !

Leur bonheur à eux est complet malgré le désarroi de la jeune femme qui disparaît à nouveau. Mais Manu et Philippe sont vraiment des types biens  et ils n’ont pas dit leur dernière mot.

18963902_w434_h_q80« Comme les autres » m’a particulièrement touchée à double titre : d’abord, parce que j’ai connu la situation de l’envie de bébé non partagée qui met un couple presque au bord de la rupture. Ensuite, parce que j’ai parmi mes copains un couple d’homosexuels qui auraient bien aimé adopter un enfant et qui ont vu toutes les portes se refermer devant eux, qui ont aussi envisagé d’éventuellement s’adresser à des copines lesbiennes pour devenir « mère porteuse » et puis ont renoncé. Après les difficultés qu’ils avaient déjà rencontrées pour se marier (heureusement la loi est passée et ils se sont précipités à la maison communale), mais il leur restera toujours l’immense regret de ne pas pouvoir rendre un enfant heureux.

Que ceux qui sont choqués en lisant cela passent leur chemin, car Raoul et Henry (mes copains) auraient été des parents aussi merveilleux que les protagonistes de ce film. Eux aussi sont des personnes tendres, intelligentes, cultivées et à l’aise financièrement.

Parce que cela étonnera peut-être ceux qui me lisent, mais il y a des gens que cette situation choque réellement, qui ont l’air de se sentir personnellement attaqués parce que des homosexuels ont envie de se marier et d’avoir un enfant, j’en connais, je me suis même disputée avec eux tellement j’étais outrée de cette étroitesse d’esprit. Mais bon, on me l’a toujours reproché : je passe ma vie à me battre contre des moulins à vent.

L’interprétation est à la hauteur de ce sujet aussi délicat qu’émouvant.

18963899_w434_h_q80Lambert Wilson  est un Manu réellement émouvant et fort charmant ; c’est un plaisir de voir l’acteur enfin dans un rôle à la hauteur de son talent, car ses dernières apparitions à l’écran ont quand même été fort limite – je pense à « Babylon A.D. », « Jet Set ». Il faut dire que les derniers sujets où il apparut furent des films de science-fiction. Heureusement il y eut « Le Grand Alibi ».

En tout cas, c’est un acteur qui vieillit merveilleusement bien, la maturité lui va réellement fort bien.

Je lisais sur un site ami que le sujet du film de Vincent Garenq entretient une certaine ambiguïté sur le comédien qui étant fort discret sur sa vie privée, cela alimenterait les chroniqueurs qui le pensent homosexuel.

Mais on s’en fout complètement, ce qui compte ce sont ses talents de comédien ; cela a déjà dû être lourd à porter d’être le fils de ce monument qu’était Georges Wilson. Il est un formidable comédien de théâtre, il enregistre des livres audio de poésie et grands textes classiques, il a participé à une campagne publicitaire en faveur de l’Abbé Pierre (dont il interpréta la bio au cinéma), il ne faut rien savoir de plus, si ce n’est qu’il est comédien depuis l’âge de 19 ans, ayant interprété des pièces du répertoire classique et moderne.

18949715_w434_h_q80Pascal Erbé est très vrai aussi en Philippe, un homme qui a encore envie de « vivre sa vie », sans être empêtré d’un bébé.

18949716_w434_h_q80Quant à celle qui va accepter de faire le bébé pour Manu, elle est interprétée par un nouveau visage cinématographique en France, qui est un pur bonheur tant elle est jolie, pleine de fraîcheur qui se nomme Pilar Lopez de Alaya, qui est déjà fort célèbre en Espagne où elle a remporté un « Goya », récompense que l’on peut comparer aux césars ou oscars.

18976796_w434_h_q80« Comme les autres » est l’histoire d’un triangle amoureux peu conventionnel et même si la fin est prévisible, c’est un très joli moment de cinéma intimiste sur le désir d’enfant et sur l’homosexualité, et également sur le problème d’une jeune femme face à un amour qui n’est pas possible.

18965790_w434_h_q80La famille est très joliment représentée aussi, on y explique suubtilement les difficultés d'avoir eu à accepter en son sein un couple homosexuel et puis, soudain, ce nouveau grand chambardement.

Florence Darel interprète très justement la soeur de Manu; Anne Brochet est l'amie gynécologue qui ne sait soudain plus trop où elle en est.

Ce n’est pas un « grand » film, cela ne fera probablement pas bouger les choses, mais si seulement cela pouvait déjà faire comprendre quelque chose aux spectateurs, ce sera bien. Il y a quelques fameux clichés, bien sûr, tels : littérature et art "gay", mais comme je l'ai dit, le film n'est pas très original.

Quel plaisir aussi de voir enfin un film où les homosexuels se comportent comme ils le sont dans la vie et non pas comme dans « La Cage aux Folles » ; ce n’est pas que je reproche quelque chose au scénario et à la pièce de Jean Poiret, mais sincèrement, faut-il donc toujours montrer les homosexuels comme des « grandes folles » à caprices ? Non pas que j’aie des reproches à formuler au film de Molinaro dont les Américains firent un remake (comme c’est original !), mais personnellement, cela me peine un peu, c’est tout.

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