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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

I MARRIED A WITCH, de René Clair

215px_I_Married_a_Witch_posterA Salem, au 16ème siècle, un sorcier et sa fille sont condamnés au bûcher. Celui qui les a dénoncé est un certain Jonathan Wooley.

Pour le punir, la jolie Jennifer avant de périr dans les flammes a jeté un sort sur lui et sa descendance : tous leurs mariages seront malheureux, mais comme le dit son père,  Daniel le sorcier =  « comme si on pouvait appeler cela un mauvais sort, tous les mariages sont voués à l’échec de toute façon ! ».

Et pendant plus de 270 ans, les mariages des fils Wooley sont maudits.

Même celui de Wallace Wooley au 20ème siècle ne se présente pas sous les plus heureux auspices.

Le jeune homme est candidat au poste de gouverneur et fiancé à la belle Estelle, fille du magnat de la presse locale. Estelle a bien l’intention de mettre son mari au pas et cela ne tardera guère puisqu’ils se marient bientôt.

Au cours d’une soirée avant élection, la foudre tombe sur un chêne dans la propriété de Wallace, ce même chêne planté sur les restes du bûcher afin d’emprisonner les cendres et les âmes maudites des sorciers.

Du coup, voilà Daniel et sa fille Jennifer enfin libres, bien que réduits à l’état de petites fumées.

Curieux, ils se rapprochent de la maison ; il est vrai qu’en 270 ans, les environs ont bien changé ; en apercevant Wallace Wooley, Jennifer croit revoir celui qui l’a dénoncé et elle rêve de le rendre encore plus malheureux qu’il ne l’est déjà, ce pour l’éternité cette fois-ci.

D’abord un peu réticent, son père met le feu à un hôtel et lui donne forme humaine ; Wally, ramenant Estelle à la maison, se précipite vers l’hôtel en flammes, car il entend un appel au secours. Un appel qu’il est seul à entendre et pourtant, il ressort de là en portant une ravissante blonde dans ses bras.

Estelle n’est pas ravie, surtout que Jennifer se comporte avec Wallace comme si elle le connaissait depuis toujours et ce ne sont pas ses dénégations qui vont améliorer le caractère irascible de sa future.

Jennifer s’installe donc chez Wallace Wooley, descendant de Jonathan Wooley, qu’elle veut absolument conquérir ; seulement voilà, Wooley est un gentleman, il va se marier et il est exclu qu’il s’intéresse à une autre femme. Du coup, la petite sorcière conconcte un brouet mais lorsqu’elle veut le lui donner, un cadre lui tombe dessus et pour la ranimer, Wally lui donne le breuvage qu’il allait boire ! Catastrophe pour les sorciers, c’est Jennifer qui tombe désespérément amoureuse de lui.

Mais comment conquérir un gars qui va se marier ? En sabordant la cérémonie du mariage pour commencer !

Du coup, Estelle s’en va furieuse, son père jurant que Wallace Wooley ne sera jamais élu gouverneur, sa gazette se chargera de raconter qui il est.

Wallace Wooley ne sait plus où donner de la tête, mais Jennifer a juré de faire son bonheur et elle fait tout pour le faire élire gouverneur, ensuite pour se faire épouser.

C’est compter sans son père qui ne l’entend pas de cette manière. Puisqu’elle a osé lui désobéir, elle perdra tous ses pouvoirs et il la ramène vers le chêne où elle sera emprisonnée à jamais puisque privée de sorcellerie. C’est oublier un peu vite que « l’amour est plus puissant que toutes les magies ».

On retrouve notre couple, marié, heureux et avec trois charmants bambins, dont la petite dernière aussi ravissante et blonde que sa maman, s’amuse à chevaucher un balai. La relève serait-elle assurée ? En tout cas, le grand-père, enfermé dans sa bouteille, ricane.

_35__ma_femme_est_une_sorciere1« I married a witch » est l’un des quatre films réalisés par René Clair pendant sa période d’exil forcé aux Etats-Unis. Comme il l’expliquait aux journalistes, « j’avais le choix entre Hitler  et les Etats-Unis ! »

Ce film est le deuxième de ses réalisations américaines et le Français n’était pas très emballé à recommencer l’expérience négative qu’il dut subir avec Marlène Dietrich qui fut, paraît-il, particulièrement difficile et désagréable à diriger.

Pourtant le choix de Veronica Lake – qui n’avait pas non plus la réputation d’être une actrice agréable – s’avéra excellent et la jeune femme est craquante dans le rôle de la jolie Jennifer.

_35__ma_femme_est_une_sorciereFredric March interprète toutes les générations des Wooley avec beaucoup d’humour et son habituel talent. Cet acteur fut l’un des meilleurs interprètes de « Death of a Salesman » d’Arthur Miller.

Il avait également obtenu un oscar pour son interprétation, en 1932, de « Dr. Jekyll & Mr. Hyde ».

Il est savoureux en jeune politicien, désireux de faire plaisir à tout le monde – et surtout à sa peste de fiancée – mais les événements se retournent sans cesse contre lui.

Son meilleur ami est joué par Robert Benchley, un acteur comique fort célèbre à Broadway dans les années 30.

Quant au père sorcier de Jennifer, qui aime se cacher dans des bouteilles de rhum, il est joué par Cecil Kellaway avec beaucoup de bonne humeur.

Ces acteurs ne sont connus que des amateurs de films de jadis.

Il faut évidemment mentionner Susan Hayward, l’une des plus jolies actrices hollywoodiennes, dont la performance dans « I want to live », la vie de Barbara Graham, injustement condamnée à mort, lui valut aussi un oscar.

Elle est parfaite en ravissante mais peste fiancée, qui a décidé de mettre son futur au pas ; la vraie « sorcière » ce serait plutôt elle que la jolie blonde.

Susan Hayward fut l’une des candidates au rôle de Scarlett O’Hara.

Bien que ce ne soit pas mentionné dans la distribution, Dalton Trumbo a participé au scénario, avec Robert Porish et Marc Connelly. Ceux-ci adaptèrent un roman de Thorne Smith, terminé par Norman Watson, publié un an avant l’adaptation cinématographique.

vign_a__35_affiche_8459__35« I married a witch » est un vrai « feelgood movie » avant la lettre, on s’y amuse du début à la fin ; une de ces délicieuses comédies dont Hollywood avait le secret et que l’on peut voir et revoir s’en jamais se lasser. Je dois l’avoir vu au moins dix fois et je m’amuse toujours autant car ce film n’a pas pris une ride.

On y égratigne au passage la politique et la presse, prompte – comme le public – à retourner sa veste.

Quant aux effets spéciaux, ils ne sont pas nombreux mais particulièrement efficaces si l’on tient compte de l’époque : 1942 ; ils n’ont pas un effet « dramatique » comme les effets spéciaux actuels, mais ils fonctionnent réellement bien.

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