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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

DIRTY PRETTY THINGS, de Stephen Frears

46mOkme, jeune médecin nigérian, traînant le poids d'un secret, vit en situation illégale à Londres où il est réfugié. Il navigue entre un petit boulot de chauffeur durant le jour et un boulot à la réception d'un hôtel la nuit. Senay est demandeuse d'asile, n'est pas supposée travailler, cependant elle est femme de ménage dans le même hôtel. Elle permet à Okme d'utiliser son flat le matin afin qu'il puisse se reposer. Senay est turque et ne rêve que d'une seule chose : partir rejoindre sa cousine à New York.

Une nuit, Juliette, jeune prostituée, demande à Okme de se rendre dans la suite 510 afin d'y résoudre un problème de plombeire; la surprise est macabre : le jeune homme y trouve un coeur humain bloquant les toilettes.

Dès cet instant, Okme va tenter de savoir ce qui se passe dans cette suite particulière de l'hôtel, d'autant plus qu'il a soigné un homme noir ayant apparemment subi l'ablation d'un rein et qui commence une septicémie.
Le jeune médecin est plein de questions posées au peu scrupuleux Senor Juan (alias Sneaky) qui lui avoue cyniquement son petit trafic d'organes en échange de passeports. Il propose ce marché à Okme en exerçant un chantage à propos de sa situation et de celle de Senay. Celles-ci a des problèmes avec les services de l'immigration et sa vie bascule lorsqu'elle doit se trouver un autre emploi clandestin et subir les avances de son répugnant patron.
Les jeunes gens vont tenter de briser l'étau de perversité et de méchanceté qui risque de les broyer; ils recevront l'aide d'une jeune prostituée, de l'ami chinois d'Okme et même d'Ivan, le portier de l'hôtel. Cette union sera la force qui permettra aux jeunes gens d'entrevoir une petite lueur d'espoir.

Stephen Frears, comme tous les réalisateurs anglais (Mullan, Cattaneo, Ken Loach) aime bien montrer une certaine  réalité sordide de la vie sociale anglaise. Il est, entre autres, le réalisateur de l'excellent "The Snapper, "The Van", "My Beautiful Lauderette", ainsi que de l'une des multiples versions des "Liaisons Dangereuses".

Il nous propose ici un portrait de Londres sans maquillage, loin de Notting Hill et ses boutiques branchées; les services d'immigration, les sales petits patrons profitant de la misère humaine, sont montrés sans aucune complaisance, peu d'humanité chez ces nouveaux esclavagistes.
Le film pose aussi le problème de ceux qui dénués de tout sont prêts à tout pour récolter un petit peu d'argent, quitte à y perdre la vie.

L'acteur noir Chiwetel Ojiofor interprète très justement le jeune médecin au coeur noble, bourré de scrupules, refusant d'abord tout compromis mais décidant cependant de surmonter ses principes afin de sauver la jeune femme qu'il aime.

"Il n'y a pas plus dangereux qu'un homme vertueux" dit son ami chinois (interprété par Benedict Wong); pourtant ces vertus devront s'oublier devant les dangers.
Audrey Tautou tente de faire oublier "Amélie Poulain" dans un régistre réaliste et beaucoup moins drôle, dans cette histoire sur la face cachée de Londres, qui n'est pas sans rappeler les faces cachées de tous les pays dits démocratiques, terres d'accueil de ceux pourchassés pour leurs idées dans des pays en guerre ou écrasés par la dictature.

Sergi Lopez fait un "méchant" très convaincant en Sneaky, ce dont on se doutait un peu après "Harry, un ami qui vous veut du bien"; personnellement je le préfère dans des rôles comme ceux de "Western" ou "Les femmes... ou les enfants d'abord".
afte

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