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mon bonheur est dans la ville
25 juillet 2009

BALL OF FIRE, d'Howard Hawks

Ball_of_Fire_movie_posterVersion de 1941 – connue aussi sous le titre : « The Professor & the burlesque queen »

Qui eut cru qu’il fût possible de refaire une version totalement hilarante avec personnages réels du conte de « Blanche-Neige & les 7 nains » ?

Katherine O’Shea, surnommée « Sugarpuss » est chanteuse dans une boîte de nuit à la mode et la petite amie du gangster Joe Lilac, recherché par la police newyorkaise pour meurtre. Lui se dit innocent, évidemment.

C’est pour cette raison que la police newyorkaise souhaite retrouver Sugarpuss.

Bertram Potts est professeur de linguistique.  Avec ses 7 collègues, tous vieux et éminents professeurs spécialisés dans une branche bien particulière (mathématique, histoire, littérature, physique, botanique, lois) ; ils sont réunis dans une grande demeure de la fondation Totten, afin d’écrire une encyclopédie. Leur mécène est Miss Totten, fille du milliardaire Totten qui commandita l’ouvrage.

Leur gouvernante est Miss Bragg qui les surveille de près : main de fer dans gant de cuisine !

Entendant parler un jour un employé de la voirie, Potts réalise que ses notes et références sur l’argot ne sont nullement à jour. Il part donc « sur le terrain » et c’est ainsi qu’il aboutit un soir dans la boîte où chante Sugarpuss. Impressionné par son débit argotique, il lui laisse sa carte de visite car il aimerait qu’elle participe à sa réunion de travail avec d’autres personnes.

Comme la police s’acharne à retrouver Sugarpuss, Joe Lilac et ses sbires lui conseillent de se cacher quelque temps ; par ailleurs, l’avocat de Lilac lui a confirmé qu’une épouse ne peut pas témoigner contre son mari et qu’il aurait tout intérêt à museler sa petite amie en l’épousant.

8310__boule_de_feuSugarpuss se retrouve donc, à son corps défendant, à venir se cacher chez Potts et ses potes, qui tombent tous complètement amoureux d’elle ; comme elle doit séjourner plusieurs jours chez eux, ils la chouchoutent et cela vexe profondément la gouvernante. Sugarpuss leur apprend même à danser la conga ! on n’a jamais vu ça dans cette maison respectable où seul le travail avait sa place.

Ce qui est sûr c’est que la ravissante reine des nuits newyorkaises soulève la poussière de ces vieux dossiers.

Et ce qui devait arriver, arriva : le très sérieux et surtout fort timide Professeur Potts tombe amoureux de la charmante, qui s’amuse d’abord de cette timidité.

Lorsque Joe Lilac a pu trouver un juge pour les marier dans l’état du New Jersey où il se planque, Sugazpuss et lui imaginent un stratagème afin qu’elle vienne le rejoindre : il se fait passer pour son père auprès de Bertram et lui propose que le mariage se passe chez eux. Et sans scrupule, il rigole avec ses sbires en pensant à la tête que fera Potts quand il découvrira le pot aux roses.

C’est oublier un peu vite que notre Sugarpuss, dans le fond, est une très brave fille, qui a aussi un cœur et qui commence à entrevoir la différence entre les manières courtoises et tendres de Bertram et la désinvolture avec laquelle la traite Lilac. Evidemment, Cupidon lance parfois ses flèches un peu n’importe comment et il faudra encore quelques péripéties avant que les amoureux ne soient réellement réunis.

200px_Barbara_Stanwyck_and_Gary_Cooper_in_Ball_of_Fire_trailer_2« Ball of Fire » est une savoureuse réécriture du conte de Blanche-Neige et des 7 nains, où la marâtre est remplacée par un gangster, tout aussi méchant que la sorcière d’ailleurs et qui remplace la pomme empoisonnée par des 7.65 !

Ici la jolie princesse n’est pas vraiment stylée et plutôt opportuniste ; elle voit dans cette maison de vieux profs célibataires une bonne planque.

Quant à prince charmant, il est passablement benêt malgré toutes ses connaissances intellectuelles.

Et les 7 nains ne sont rien de moins que de vieux érudits sympathiques, célibataires sauf un qui est veuf depuis 20 ans. Ils sont vraiment gentils et tout contents de pouvoir enfin se sortir de leurs gros bouquins maintenant qu’il y a de l’animation et du piment dans leurs existences de bûcheurs.

215px_BarbaraStanwyckLadyofBurlesque16croppedBarbara Stanwyck est parfaite en chanteuse de music-hall, à la plastique impeccable, au vocabulaire argotique et un brin opportuniste jusqu’à ce qu’elle soit frappée par Cupidon et qu’elle finisse par s’attendrir au contact de ces braves profs, qui sont prêts à la défendre becs et ongles, au point qu’elle finira par avoir des scrupules de les mener en bateau.

Barbara Stanwyck est surtout connue pour son rôle sulfureux de femme fatale dans « Double Indemnity » ; sa carrière s’orientera plutôt vers des rôles sérieux, mais dans les rôles comiques elle était tout aussi sensationnelle.

8310__boule_de_feu__1941___5Tout aussi excellent est Gary Cooper en prince charmant trop sérieux, qui tout à coup réalise qu’il doit régulièrement se mettre un essuie d’eau froide sur la nuque !

Il est totalement à l’aise en jeune homme timide, fascine par le langage de la belle… et ensuite par la belle en personne !

180px_Dana_Andrews_in_Best_Years_of_Our_Lives_trailerDana Andrews, le séduisant détective dans ce grand classique du film noir qu’était « Laura »,  campe ici un bien antipathique gangster. Il est bien malheureux que cet talentueux acteur vit sa carrière mise entre parenthèses à cause de son problème d’alcoolisme ;

Quant aux 7 « nains », alias les professeurs émérites dans leur catégorie mais pas dans les affaires de cœur, leur nom ne dira probablement rien à la jeune génération de cinéphiles, mais pour moi qui suis accro au cinéma depuis l’âge de 6 ans, cela m’a fait très plaisir de les revoir car ils apparaissaient dans pas mal de seconds rôles des « vieux machins » que j’adore voir ou revoir :

Oskar Homolka (il fut « Kutusov » dans « War & Peace »), Henry Travers, S.Z. Sakall (que l’on retrouvera dans « No No Nanette » et « Casablanca », Tully Marshall, Leonid Kinskey, Aubrey Mather et Richard Haydn qui est quasi méconnaissable, caché par un maquillage de vieux monsieur (ce qu’il n’était pas du tout à l’époque du tournage), il est vraiment formidable en doux hurluberlu botaniste pour qui tout s’exprime par les fleurs. Y compris l’amour ! Ceux qui ont vu « The Sound of Music » le connaissent en tant qu’ « oncle Max » ; il fut aussi la voix de la chenille dans le dessin animé « Alice in Wonderland ».

Je n’ai qu’un seul regret : ce film n’est pas édité en dvd-zone 2, contrairement à d’autres comédies loufoques comme « Arsenic & Old Lace », ces films hilarants remplis de bons mots et quelques situations bien drôles dont on sort le fou-rire au cœur.

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