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mon bonheur est dans la ville
23 juillet 2009

NO ORCHIDS FOR MISS BLANDISH, de James Hadley Chase

41PCGRT0TXL__AA240_Dans un roman “noir” tout va de mal en pis du début à la fin... et c’est exactement le sort de la malheureuse Miss Blandish, jeune et jolie fille de milliardaire, enlevée, torturée moralement et violentée.

Sa soirée avait pourtant bien commencé : une soirée de bienfaisance où elle devait littéralement briller de mille feux grâce au magnifique collier de diamants offert par son riche papa. Vous pensez bien qu’un collier comme cela ne peut qu’attiser les convoitises et dans l’Amérique des gangs des années 30, des fripouilles il y en a et pas un peu !

Lorsque la jolie demoiselle et son boyfriend s’arrêtent pour faire le plein, les problèmes commencent : un malfrat et son boss décident de dérober les diamants, le boyfriend s’interpose et se fait refroidir, du coup le gang décide de garder la jouvencelle pour obtenir une rançon.

Seulement, un autre gang beaucoup plus dangereux, mené par la terrible « Ma » Grisson, intercepte le gang Riley et enlève à son tour la malheureuse Miss Blandish.

Le gang Grisson a bien l’intention de faire monter les enchères de la rançon ; oui mais, car il y a un « mais » et de taille : Slim Grisson, le fils totalement fêlé et drogué de la monstrueuse « Ma » qui le dorlote et lui passe tous ses caprices, veut la jolie petite milliardaire comme jouet personnel. Et là, le sort de la mignonne Miss Blandish est définitivement scellé dans l’horreur. Elle devient la victime d’une fatalité pire que la mort.

La première version de « No Orchids for Miss Blandish » a été écrite en 1939 (en l’espace de 6 week-ends !) par un Anglais s’étant inspiré d’un article relatant les aventures criminelles de « Ma » Baker et ses fils.

Les Américains n’ont pas toujours apprécié cette vision des Etats-Unis de la guerre des gangs, de la drogue, de l’alcool. Certains détails leur semblent aussi assez invraisemblables : qui aurait l’intention de porter un collier hors de prix pour faire le plein d’essence ? pourquoi ne pas avoir parlé de la corruption politique, stupidité totale de tous les protagonistes, etc.

Soyons clairs : dans l’Amérique profonde du Midwest, à l’époque de la guerre des gangs, c’étaient des petites fripouilles locales sans éducation aucune qui sombraient dans le vice. Depuis les choses ont évolué, maintenant les universitaires et les hommes d’affaires participent aussi à la noirceur ambiante.

Le reproche majeur des critiques US étaient que la vision que l’écrivain britannique avait des Etats-Unis était réellement une vision européenne de leur pays. So what ? En tout cas, George Orwell trouvait ce roman absolument extraordinaire et génial !

James Hadley Chase, pseudonyme de René Raymond, a réécrit une autre version en 1961, l’année où j’ai lu ce roman noir pour la première fois. J’avoue avoir été horrifiée à l’époque, faut dire que j’étais fort jeune et surtout « accroc » à Agatha Christie, c’est dire si j’ai subi un choc à la lecture de ce ramassis de turpitudes, de toute cette cruauté, de ces hécatombes sanglantes et de personnages sadiques et sordides !

On a largement dépassé ce stade depuis lors, c’est pourquoi j’en ai fait une relecture avec un bagage de lectrice un peu plus élaboré désormais, suivant en cela un conseil du merveilleux écrivain Italo Calviso qui considérait que tout lecteur devrait relire certains livres une bonne vingtaine d’années après la première fois parce que la vision des choses changent avec le temps.

A l’époque Mr Raymond gagnait péniblement sa vie en faisant du porte à porte et il en avait considérablement assez ; il écrivit donc ce premier roman dont le succès fut foudroyant en Angleterre. Il prit alors un pseudonyme, car à l’époque de la guerre, le papier était distribué avec parcimonie et tout pseudo signifiait donc une rentrée supplémentaire de papier, une manne pour un écrivain bien évidemment.

Une grande partie des romans écrits par James Hadley Chase a fait l’objet d’adaptations cinématographiques, à la grande déception de l’auteur qui les trouva toutes mauvaises, estimant que les gens de cinéma n’aient jamais vraiment réussi à rendre l’atmosphère de ses romans.

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