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mon bonheur est dans la ville
19 juillet 2009

PIERRE PALLARDY

pierre

 

Pierre Pallardy, le vétéran des «manitous de la forme», le kiné-ostéopathe-prof de gym-animateur de télé qui faisait transpirer la France mitterrandienne à l'heure des tartines beurrées, est de retour. Son dernier livre, Vaincre fatigue, stress, déprime et protéger son cœur (Robert Laffont), en librairies depuis un mois, s'est déjà vendu à 60 000 exemplaires. Son précédent opus, Et si ça venait du ventre? (Laffont), a dépassé, lui, les 200 000.

 

Pourtant, en

12 livres

et trente-cinq ans de carrière, Pierre Pallardy a toujours claironné le même credo, résumé dans La Grande Forme (Encre), son best-seller de 1979 (1 million d'exemplaires vendus): «La forme, la beauté, l'énergie viennent quand on travaille le corps en harmonie avec la tête et l'esprit.» La méthode de cet affable sexagénaire? Un précis d'hygiène corporelle et mentale à l'usage des citadins survoltés. Ses préceptes sont simples, frappés au coin du bon sens, forcément efficaces si l'on s'y tient: il faut manger mieux, en privilégiant certains aliments, se détendre, apprendre à respirer et à s'automasser; bouger, en pratiquant un sport à son rythme, outre de la gym douce; laisser vagabonder son âme, en méditant...

 

«On agit directement sur les troubles fonctionnels comme la fatigue ou la déprime en soignant le corps, et particulièrement le ventre, qui reçoit autant de messages émotionnels que le cerveau», assure Pierre Pallardy, qui insiste pour être présenté comme un «thérapeute manuel» doté d'une démarche «spirituelle». Le cancérologue Claude Jasmin, auteur de la préface de son dernier ouvrage, confirme: «Pierre Pallardy donne de l'importance à tous les petits actes de la vie, dit-il. Sa méthode prouve l'intérêt d'une approche plus globale des troubles alliant la médecine et la psychosomatique.»

 

Avec sa verve de bonimenteur et son empathie de guérisseur, le péremptoire Pierre Pallardy séduit les uns et exaspère les autres, les médecins surtout. «Un jour, raconte-t-il, une patiente m'a dit: "C'est dommage, vous êtes formidable, mais vous êtes un peu primaire." Je lui ai répondu: "C'est grâce à ça que j'avance!"» Pallardy emploie le pluriel de majesté, mais fond en larmes en plein bistrot dès qu'il évoque son enfance, digne d'un roman à la Zola: neuf frères et sœurs, une mère qui meurt en lui donnant naissance, un père foudroyé par la dépression.

 

Le gamin de Moulins échoue à l'orphelinat. Douze ans de désespoir, de fugues et de chapardages. «L'hiver, on dormait avec mon frère dans les trous de blaireau, raconte-t-il. Un jour, on avait tellement faim qu'on a mangé des chats.»

 

L'adolescent écorché enchaîne ensuite les petits boulots. A 23 ans, miracle: ses mains de guérisseur le propulsent dans la jungle dorée du Tout-Paris. Cristobal Balenciaga, Maria Carita, Joseph Kessel, tout le monde le veut. Les années 1980 sont celles de la consécration: Pallardy et sa femme, Florence, ex-top model, posent pour le magazine Elle, sous le titre «Le couple idéal de la santé». Paris Match consacre 15 pages à la méthode Pallardy. Puis tout s'effondre.

 

Assailli par les problèmes financiers, évincé du firmament médiatique, Pallardy plonge dans la déprime. Vingt ans après, il lui reste deux belles propriétés et sa méthode. Qui vaut de l'or.

 

 

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