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mon bonheur est dans la ville
29 mai 2016

ELOGE DE L'ORDINAIRE, de Sarah Ban Brethnach

eloge

Titre original = Romancing the ordinary

Ecrire est un acte d’amour, s’il ne l’est pas il n’est qu’écriture (Jean Cocteau)

A la suite d’un accident, au milieu des années 1980, l’auteure Sarah Ban Breathnach s’est retrouvée avec une blessure à la tête qui la laissa partiellement handicapée et elle dut garder le lit pendant un temps fort long ; pendant les premiers temps de sa convalescence, ses sens furent mis à très rude épreuve – elle compare cette période à ce que vécut toute sa vie Helen Keller = sa vision était trouble, la lumière lui faisait mal, de simples motifs sur sa couette li faisait perdre l’équilibre.
Elle ne pouvait plus écouter de la musique, ne parvenait même plus à tenir une conversation téléphonique. Ses aliments n’avaient plus aucun goût et son sens du toucher même rendait tout pénible. Pas de lecture, pas d’écriture possible, pas d’équilibre, coupée de tout, dans l’impossibilité de pratiquer son métier de journaliste. Ces séquelles durèrent plusieurs mois, bouleversant sa vie, se sentant isolée par ce handicap.
Avec une grande colère vers ce qu’elle nomme « l’esprit, le divin » - pourquoi elle ? Nous avons toujours un sens d’injustice quand la maladie ou la mort frappe, que ce soit nous ou un être cher.
Puis peu à peu le sens du goût lui revient, l’odorat également, puis les autres sens. Elle a donc désormais doublement apprécié ce don formidable qu’est la vie. C’est là que s’est imposé à elle l’idée de ce livre, pour partager avec les lecteurs ce plaisir de vivre et d’apprécier les choses les plus simples, comme croquer un fruit, s’asseoir dans son jardin si on en a un, ou dans un parc.
Ecouter le chant d’un oiseau, un air musical.

Bref découvrir et redécouvrir quotidiennement la vie qui nous entoure. Son livre se présente comme le dit le sous-titre comme « Une année de Splendeur dans la Simplicité ». 

Pour chaque mois de l’année, l’auteure nous offre des citations, nous parle de certains auteurs, comme Katherine Mansfield, elle propose quelques recettes savoureuses, et des recettes de sagesse universelle, des choses que l’on sait mais qu’il n’est jamais mauvais de se rappeler, comme la longue liste en juillet des choses ou des gens qui peuvent nous gâcher l’existence, parfois à commencer par nous-mêmes et un certain négativisme.
J’avais trouvé ce livre en occasion, après en avoir lu quelques extraits sur le blog lamaisondemilly – les extraits que Milly partageait m’intéressaient.
Dire que je suis entièrement conquise par le livre serait exagéré, mais comme je l’ai dit, il n’est jamais mauvais de se rappeler que si une relation ne fonctionne pas, on ne doit pas la poursuivre, mais on ne doit blâmer personne, cette liste figure dans le mois de juillet.
A côté de cela, apprécier le goût d’un fruit va tellement de soi pour moi, tout comme apprécier l’arôme d’une sauce, d’un agréable repas, d’un morceau de musique classique ou autre, que cela m’amuse toujours (un peu ironiquement je l’avoue) de lire cela imprimé noir sur blanc.
Mais après tout, n’est ce pas ce que prône la philosophie bouddhiste = apprécier chaque journée comme elle vient.

Le ton général du livre est fort naïf, du moins à mes yeux – c’est un ton gentil qui manque toutefois d’un véritable humour caustique comme je l’aime – les écrits du dalaï lama sont parfois nettement plus amusants.
J’ai lu quelque part que c’était du niveau d’un blog – ce n’est pas faux.
Je reconnais que comme souvent je mets ce ton fade sur le compte de la traduction, j’ai l’impression que le ton de l’auteure passe mieux en anglais.

Ceci dit, bien que je garde le livre dans ma collection que j’appelle « mes livres positifs » - ces livres qui m’accompagnent tout au long de l’année parce qu’ils m’aident souvent à travers certains moments difficiles, comme la perte de quelqu’un que l’on pensait être un ou une amie, ou simplement quand la perte de mon époux redevient soudain terriblement vivace au point de parfois m’empêcher de respirer – je n’achèterai certainement plus, même en seconde main, un livre de Sarah Ban Brethnach, qui semble avoir réécrit plusieurs fois le même livre.

Dans le même registre, je préfère le ton d’écriture de Dominique Loreau, je sens cette auteure là plus proche de moi.

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Commentaires
T
Etre capable de savourer l'ordinaire est d'une grande sagesse, il suffit d'un accroc de santé pour en prendre conscience. Mais le texte semble décevant, à te lire.<br /> <br /> ("du niveau d'un blog", oh ! ça sonne un peu méprisant, non ?)
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A
C'est assez terrible ce que tu décris au début de ton billet, je comprends qu'elle ait tout apprécié doublement après. Le risque de ce genre de littérature, c'est en effet un peu trop de nunucherie, je trouve dommage d'en passer par un tel cap pour se dire qu'il faut être attentif à la vie, qu'elle est précieuse ..
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C
On ne se sent pas mieux après avoir lu ce livre ? En tout cas, je note que je dois lire l'histoire d'Helen Keller et regarder les livres de Dominique Loreau. J'en ai entendu parler sur la chaine YouTube de Margaud Liseuse mais cela ne semblait pas correspondre à mon problème ; par contre j'aime beaucoup son Kakebo.
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K
Helen Keller... Quelle femme extraordinaire ! Quelle vie ! Quelle persévérance !
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