LA VRAIE DUCHESSE DU DEVONDHIRE

Georgiana Cavendish, duchesse du Devonshire, avait une personnalité et eut une existence telles que l’on comprend qu’elle ait inspiré un livre et un film, dont j’ai eu le plaisir de parler sur « dscinephile ».

Elle fut la première épouse du 5^ème duc du Devonshire, qui ne se maria avec elle que pour qu’elle lui donne un héritier mâle, ce qu’elle fera en 1790. Parmi ses descendants, il y a Lady Diana Spencer, qui devint l’épouse du prince Charles d’Angleterre et aura droit, elle aussi, à un ménage à trois comme son illustre ancêtre.

La duchesse de York, Sarah, ex-épouse du prince Andrew, connue sous le pseudo de « Fergie » (de son patronyme Ferguson), est également l’une des descendantes de la duchesse du Devonshire, par la fille illégitime de celle-ci, la jolie Eliza Courtney née des amours de Georgiana Cavendish avec Lord Charles Grey.

La duchesse du Devonshire était connue pour sa grande beauté et son intelligence, elle avait reçu une excellente éducation puisque fille d’une famille puissante, elle se devait en étant mariée de pouvoir tenir son rang en société, d’où étude du français, latin, italien, musique.

Elle tenait salon, où se réunissaient de nombreuses personnalités du monde politique et littéraire, étant en cela une pionnière car peu de femmes à son époque – 18^ème siècle –  se mêlaient  de ce type d’activités. Les suffragettes ne verront le jour qu’un siècle plus tard. 

Lady Georgina participa à de nombreuses campagnes pour le parti des Whigs. Ce parti se distinguait par une opposition formelle à l’absolutisme royal, souhaitant un parlement fort ; en ce sens, ils étaient opposés aux Tories (les conservateurs). Le parti changera de nom au 19^ème siècle, devant le « Liberal Party ». Le parti Whigs se sépara en deux groupes au moment de la révolution française dont Charles Fox fut un ardent défenseur, tout comme le parti prit la défense de la révolution américaine et pour l’abolition de l’esclavage.

La jeune Georgiana Spencer fut mariée au duc de Devonshire à la veille de son 17^ème anniversaire et pour cet arrogant aristocrate, la jeune fille n’était qu’une reproductrice, une manière de voir bien de cette époque d’ailleurs.

Les filles de l’aristocratie, comme celles de la royauté, n’étaient que des pions sur un échiquier politique. Le nom se devait d’être assuré, on faisait fi des sentiments.

Le couple aura d’abord deux filles avant d’avoir un fils.

Lorsqu’afin de lui venir en aide, elle introduisit son amie Lady Foster dans sa demeure, elle accepta la relation que son mari entama avec cette dernière ; elle-même entama une relation avec Charles Grey, deuxième baron Grey dont elle eut une petite fille ;  Lady Georgiana fut séparée de cette enfant illégitime qui fut adoptée par ses grands-parents paternels ; Georgiana Cavendish ne put jamais revoir la petite Eliza, même si dans le film on dit qu’elle visita souvent l’enfant en cachette.

La jolie duchesse n’avait pas que des qualités, elle était aussi connue pour ses goûts dispendieux et ses dettes de jeu.

Les peintres portraitistes Gainsborough et Reynolds ont couché sur la toile la grande beauté de cette jeune femme dont l’histoire est bien faite pour attiser les imaginations.  

Le film « The Duchess » réalisé par  Saul Dibb n’est pas le seul film où apparaît la personnalité de Georgiana Cavendish.

Son personnage apparaît dans « The Divine Lady » (1929), «

Berkeley Square 

» (1933), « The House in the Square » (1951).

Son histoire a inspiré une pièce de théâtre « School for Scandal » de Richard Brinsley Sheridan ; toujours, selon le film de Saul Dibb, la jolie duchesse aurait elle-même participé à l’écriture de cette caricature de son mariage. Fiction ? réalité ?