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mon bonheur est dans la ville
3 juillet 2009

THE LADY VANISHES, d'Alfred Hitchcock

ladyA la gare de Bandrika, une mini république d’Europe centrale, un train aura du retard forçant les voyageurs à loger dans l’unique auberge du lieu, au grand déplaisir de plusieurs personnages bien typés : un couple extra conjugal, dont il est évident que l’homme aimerait rentrer à Londres le plus rapidement possible ; deux Anglais mordus de cricket et qui ont très peur de manquer la finale d’un match important. Bien vite, les quelques chambres de la miniscule auberge sont pleines à craquer à tel point que nos amateurs de cricket doivent occuper la chambre de la bonne, qui y entre et sort tout à l’aise pour prendre ses effets.  Dans la plus belle chambre se trouve la ravissante héritière Iris Henderson qui doit rentrer à Londres pour épouser un fiancé noble, pauvre mais surtout fort ennuyeux. Au-dessus de cette chambre loge le musicologue Gilbert, qui l’empêche de dormir par sa flûte et les personnes dansant dans la chambre. Leur première rencontre est plus qu’explosive !

A la fenêtre de sa chambre, une gouvernante rentrant aussi à Londres écoute un musicien jouant de l’accordéon avant que son ombre nous montre qu’il est en train de se faire étrangler … peut-être par quelqu’un n’appréciant pas son chant ?

Le lendemain, les voies sont libres et nos passagers peuvent embarquer ! En aidant la gouvernante, Iris reçoit un pot de fleurs sur le crâne et s’évanouit. La vieille dame la prend sous son aile protectrice et lui propose un thé au wagon-restaurant et lui explique qu’elle se nomme Froy – Miss Froy. Un peu après, Iris somnole dans le compartiment et lorsqu’elle se réveille, plus de Miss Froy. Dans le compartiment tout le monde nie l’existence de la vieille dame, aussi bien la prétentieuse comtesse au lorgnon que le couple italien, de même que le garçon du wagon-restaurant ayant préparé le thé même de Miss Froy, un thé bu par des milliers de Mexicains !

Iris n’est pas du genre à se laisser passer pour folle aussi parcourt-elle le train pour trouver son amie ; dans un compartiment de 3ème classe, elle tombe sur l’insupportable musicologue, qui la trouve d’ailleurs tout aussi agaçante, mais est intrigué par son histoire, aussi décide-t-il de l’aider. Mais tout le monde continue à nier l’existence de Miss Froy, que ce soient les amateurs de cricket qui redoutent d’être en retard que l’homme du couple illégitime qui redoute d’être reconnu. Même Iris se demande si elle n’a pas rêvé tout cela, surtout lorsque le docteur Hartz, un spécialiste du cerveau, explique que le coup sur la tête provoque probablement des légères hallucinations.

Mais lorsqu’Iris, découragée, se repose à nouveau, Gilbert le musicologue découvre qu’elle dit probablement la vérité lorsque l’emballage du thé des Mexicains lui passe devant le nez !

Le train ne s’étant pas arrêté encore, Miss Froy ne peut qu’être encore à bord ! Et nos deux détectives amateurs de se remettre à la recherche de la vieille dame.

Non seulement la retrouver ne sera pas une mince affaire, mais tous les passagers du train  vont  se retrouver mêlés à un complot qui déviera même le train sur une autre voie, ce qui est quand même fort gênant lorsqu’on doit être à l’heure à un match de cricket ! Et tout ça pour une espionne vieillissante !

Je l’avoue « The Lady Vanishes » est probablement avec « Rear Window »  « mon » Hitchcock préféré ; bien que présenté comme un film au suspense angoissant (ce qui est tout de même fort exagéré même si c’est un excellent suspense !), c’est l’une de ces comédies burlesques où l’on rit du début à la fin, même la scène où le train est arrêté en plein bois (ah le décor en papier mâché, un régal !) et où tout le monde se canarde parvient à faire sourire par l’humour des dialogues.

Il faut d’ailleurs voir plusieurs fois « The Lady Vanishes » pour savourer pleinement l’humour du texte car les protagonistes se renvoient sans cesse la balle et il faut les suivre de très près.

200px_Lady_moviepLe film est le dernier de la période anglaise d’Alfred Hitchcock et fut paraît-il un immense succès en Angleterre, ce qui n’a rien de surprenant tant il est drôle et plein d’un suspense politico-criminel fort ingénieux. Il est considéré, avec « 39 Steps » comme le meilleur Hitchcock de la période anglaise, tourné à une époque où le metteur en scène est encore relativement jeune (38 ans).     hitch1

Rebondissements, coups de théâtre, action s’entremêlent pour le plus grand plaisir du spectateur. Sans oublier l’humour qui surgit au moment où l’on s’y attend le moins ; je recommande particulièrement la scène dans le wagon des coffres et autres animaux. L'action du film se situe d'ailleurs essentiellement à bord du train, pratiquement en huis-clos, ce qui n'est pas le moindre de son intérêt.

Finalement, le seul point faible du film est le dernier quart d’heure, lorsque le train est bloqué dans un bois et où tout le monde se canarde.

5C’est aussi le film qui rendit l’actrice Margaret Lockwood célèbre et cela n’a rien de surprenant non plus car elle est absolument éblouissante dans le rôle de la capricieuse héritière que tout le monde finit par prendre pour une folle.

lady4Le couple qu’elle forme avec Michael Redgrave est épatant, ces deux là ont une alchimie presque « magique ».

Elle est formidable en jeune peste,  lui restant d’un flegme absolu devant les remarques acerbes à son encontre.

Dame May Whitty, en gouvernante probablement porteuse d’un secret, est une espionne bien loin des habituels clichés du genre et James Bond peut aller se rhabiller !

Les savoureux amateurs de cricket, Charters et Caldicott , prêts à toutes les mauvaises fois possibles afin de ne pas rater le match du siècle, sont interprétés par Basil Radford et Naunton Wayne ; les noms de ces deux acteurs furent paraît-il définitivement liés après leur prestation dans « Lady Vanishes » à tel point qu’ils furent régulièrement engagés pour de similaires interprétations dans d’autres réalisations ainsi qu’à la radio britannique. C’est la mort prématurée de Basil Radford qui mettra malheureusement fin à un tandem des plus réussis d’humour britannique.

Il faut tout de même bien avouer qu’ils sont tellement drôles dans le film qu’ils volent pratiquement la vedette au couple principal. Leurs têtes dans la chambre de bonne à l’auberge valent leur pesant de rires.

Le docteur Hartz est joué par Paul Lukas (qui fut le professeur Aronax dans « 20.000 Lieues sous les mers ») ; quant au couple illégitime, il est interprété par Cecil Parker, un acteur qui trimballait systématiquement un air de dédain à travers tous ses rôles, et Linden Travers qui, plus tard, préféra la carrière de psychothérapeute à celle d’actrice.

Emile Boreo propose également une hilarante interprétation du directeur de l’auberge, totalement dépassé par les événements.

18847799_w434_h_q80Bref, quelles que soient les petites faiblesses du film (car il y en a malgré tout), il faut réellement voir et revoir « The Lady Vanishes », version 1938, de très loin supérieure à celle de 1979.

D’ailleurs, on ne devrait même pas perdre son temps à les comparer.

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