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mon bonheur est dans la ville
3 juillet 2009

THE MAN WHO KNEW TOO MUCH, d'Alfred Hitchcock

th_5Alfred Hitchcock a effectué lui-même des remakes de ses propres films et cet “Homme qui en savait trop” est l’un d’entre eux. J’oserais dire que j’ai (presque) préféré cette version-ci pour son ton comico-dramatique.

J’ai aussi la nette impression que l’Alfred Hitchcock des années 30 était nettement moins puritain que celui des années 50.

Après tout, c’est juste après qu’il tournera « Mr & Mrs Smith », un petit bijou de comédie faussement romantique !

28mL’histoire de « The Man who knew too much » est inspirée paraît-il de deux faits divers authentiques, l’un lorsqu’un peintre tenta de commettre un attentat à l’Albert Hall au début du siècle, l’autre qu’on appela « le siège de Sidney Street » où la police, alors dirigée par le jeune Winston Churchill, investit un bâtiment dans lequel étaient réfugiés des anarchistes russes.

Donc, notre histoire :

Une famille anglaise est en vacances à St-Moritz ; elle est une championne de tir et participe à un concours, lui s’occupe de leur fille pendant ce temps, une gamine qui n’hésite pas à courir après son ridicule petit chien lorsqu’arrive le champion de ski, un Français appelé Louis Bernard, de toute évidence un bon ami de la famille et qui flirte (évidemment un Français ne peut que flirter avec la femme d’un ami !) avec Jill sous les yeux mêmes de Bob, le mari. Tout cela sur un ton délicieusement théâtral et frivole, avec leur horripilante gamine qui veut sans arrêt capter l’attention. Ils sont régulièrement abordés par un petit homme étrange, qui rit un peu trop fort à leurs remarques « si anglaises et drôles » ; il est accompagné d’une nurse au visage lugubre.

C’est le soir que l’incident va se produire qui va plonger Jill et Bob en plein cauchemar : Louis Bernard se fait tuer pendant qu’il danse avec la jeune femme ; avant de mourir il lui confie un secret, qu’ils vont respecter et dès lors, ils sont aussi menacés que le mort.

Afin d’exiger leur silence, leur fille se fait kidnapper.

Ce qui se trame est l’assassinat à Londres d’une personnalité politique importante pour la paix mondiale. Pour les Lawrences, repartis en Angleterre sur les traces des ravisseurs,  va commencer une course contre la montre pour retrouver leur enfant vivante et, si possible, empêcher l’assassinat prévu.

Dans cette version en noir et blanc, Alfred Hitchcock joue, en spécialiste du genre, sur les ombres et lumières, mais aussi sur le son, en utilisant par exemple l’harmonium afin de couvrir les bruits de lutte.

Mais même dans les moments les plus dramatiques, Hitchcock n’hésite pas à utiliser son célèbre humour noir et je ris encore à la scène dans l’église où, sur la musique d’un psaume, Bob Lawrence, ayant appelé un ami à la rescousse,  lui chante littéralement ce qui se trame exactement dans ce soi-disant lieu de culte.

Dans cette version de « L’Homme qui en savait trop », le méchant est interprété par Peter Lorre, ici apparaissant pour la première fois dans un film britannique, et volant pratiquement  la vedette aux acteurs anglais dans son rôle de méchant, contrarié comme un Anglais dans la réalisation de son plan machiavélique.

Le couple Lawrence est interprété par Leslie Banks et Edna Best ; quant à leur fille, c’était la jeune Nora Pilbeam qui a le rôle avec un manque parfait de naturel. Il faut dire qu’à part Peter Lorre jouant fort naturellement, tous les interprètes ont un jeu fort théâtral.

Le « Frenchie » de service dans le rôle du chevalier servant de la flirteuse Jill est joué par un  Pierre Fresnay assez  jeune, et n’ayant pas encore été recruté pour la « Trilogie Marseillaise » de Pagnol.

12mBref une version d’un film culte, qui m’a énormément divertie.

Il faut bien l’avouer, j’adore l’humour noir d’Hitchcock, les répliques drôles et impertinentes, souvent totalement décalées par rapport aux événements.

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