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mon bonheur est dans la ville
26 décembre 2017

CHRISTO & JEANNE-CLAUDE, URBAN PROJECTS

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Christo_and_Jeanne-Claude_crop

Voilà déjà quelque temps que j’ai eu le grand plaisir de découvrir cette exposition sur les PROJETS URBAINS de ce couple mythique,  uni par l’art et l’imagination, mais que la mort a séparé, Jeanne-Claude ayant succombé à un anévrisme en novembre 2009 à New York.

L’exposition n’est pas une rétrospective – elle se limite aux projets urbains du couple, et croyez moi ce n’est déjà pas mal du tout.
(J’ai eu le plaisir de visiter l’exposition sous la conduite de Sarah Cordier, historienne d’art et guide – ma petite chronique est adaptée de ses explications – les photos illustrant le billet sont les miennes)

Quelques éléments de biographie concernant Christo = naissance en Bulgarie en 1935 – lorsque la Bulgarie est envahie par les nazis, Christo – de son vrai  nom Christo Vladimiroff Javacheff – voit amis et voisins assassinés par les nazis ; après la guerre, la Bulgarie est rattachée à l’URSS – le communisme installe sa dictature.

Christo_by_Erling_Mandelmann

Christo a fait des études à l’académie des beaux-aarts de Sofia (architecture), puis à Vienne. En 1958 il arrive à Paris, après avoir séjourné à Vienne et Genève – il a alors 22 ans.
Jeanne-Claude, née Denat de Guillebon, est issue de la haute bourgeoisie et fait la connaissance de Christo alors qu’il a été commandité par la mère de Jeanne-Claude afin de peindre son portrait en trois versions = impressionniste, cubiste et réaliste.
Bien qu’apprécié en qualité d’artiste, Christo a des difficultés à s’imposer comme beau-fils, néanmoins Jeanne-Claude et lui se marient.
Ils ont un fils, Cyril, très engagé avec son épouse dans la défense de l’environnement.
En 1964, le couple Christo & Jeanne-Claude s’installe à New York

Christo abandonne son patronyme de Javacheff, son prénom devient son nom. Il commence ses premiers « empaquetages » = bouteilles, chaises, objets de la vie courante sans réel intérêt ou beauté – emballés partiellement ou totalement.
A ses débuts il n’emballait pas encore, pour emballer une chaise il ne faut ni dessin ni esquisse, ce qui est le cas pour empaqueter un bâtiment.

Pour chaque projet, Christo établit un dossier de présentation comprenant des photomontages, des plans balistiques, des dessins, des collages – petit à petit les dossiers comprendront des caractérisques architecturales, qui ressemblent plus à un travail d’architecte qu’à un dessinateur (pour rappel le dessin était la passion de Christo depuis son enfance).
Il aime travailler au pastel, au fusain, au crayon sec ou gras pour dessiner ses projets.
Parfois il utilise aussi de la peinture émaillée indutrielle pour donner du volume et de la brillance au projet.

La photographie occupe également une place importante, le rapport d’échelle est généralement indiqué par un personnage ou une voiture dans le dessin. Les photographies sont aussi le support d’esquisses qui par la suite sont développées en grand ou moyen format. Photos et dessins sont fréquemment combinés, comportant aussi des annotations à la main, du tissu (pour indiquer celui qui sera utilisé pour empaqueter), de la ficelle, etc.

 Pour chaque projet majeur – comme l’emballage du Pont Neuf à Paris – Christo fait appel à des maquettistes projessionnels afin de réaliser une maquette à l’échelle – cet objet tridimentionnel permet aux artistes et ingénieurs à clarifier en miniature une série de questions.
Les encadrements des projets pour soumission sont également réalisés par Christo.
La forme de l’emballage est toujours dictée par l’architecture existante.

exemple d'une maquette

DSC00529 (1)

Tout projet exige les autorisations des autorités concernées ; en complément aux dessins, maquettes, collages, une grande part de la réussite vient du génie de la communication de Jeanne-Claude & Christo – ils ont affaire à des interlocuteurs fort différents, aucun artiste n’a probablement autant voyagé pour persuader les autorités réticentes à leur accorder les autorisations nécessaires.

Chaque projet est auto-financé. Les dépenses sont couvertes par la vente des dessins et collages préparatoires vendus directement à des collectionneurs.
Pourquoi l’autofinancement ? pour conserver la totale indépendance artistique, ainsi personne ne peut leur dicter ce qu’ils doivent faire.
Christo est aussi un collectionneur de ses propres œuvres ; il en garde afin de pouvoir les exposer (comme ici dans l’expo).
Par contre lorsqu’un projet est accepté, Christo refuse que l’on fasse payer les visiteurs, le couple estime que la beauté de l’art se partage.

Les matériaux sont à chaque fois recyclés – les interventions de Christo sont toujours réalisées dans le respect de l’environnement, le site retrouve toujours son état d’origine.

Avant d’emballer, les Christo souhaitaient « boucler » certaines rues temporairement par des barils de pétrole ; ces projets n’ont hélas pas pu être réalisés, les autorités ne souhaitant pas causer d’embouteillages !!!!

Toutefois, il y eut une première expérience d’un MUR DE BARILS DE PETROLE aka LE RIDEAU DE FER, rue Visconti à Paris 6 – la rue où vécurent Racine, Delacroix et Balzac.
La rue fut temporairement une impasse, les barils fermant l’un de ses côtés à la circulation. Double entendre évidemment pour ce projet, puisqu’il vit le jour en même temps que l’édification du mur de Berlin ; Christo et des amis édifièrent ce mur de barils pendant la nuit et furent sommés de le défaire le lendemain matin aux aurores ! (projet ci-dessous)

Bien des années plus tard, à New York, les Christo proposèrent de fermer la 53èmerue, mais les autorisations ne furent pas données.

 la "fermeture" de la rue Visconti

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Les derniers projets de Christo = il y eut l’édification du MASTABA à la Fondation Maeght à St-Paul-de-Vence.

image_preview

Il s’investit aussi actuellement à un projet de MASTABA pour Abou-Dhabi – un projet qui fut conçu avec Jeanne-Claude il y a 40 ans – la structure sera de 150 mètres de haut, constituée de milliers de barils au beau milieu du désert – ce sera aussi la première fois que l’œuvre sera permanente.

Je vous propose à présent quelques illustrations, qui en disent long sur ce formidable travail artistique, du street art avant la lettre.
(je n’ai pas noté ici les nombreux détails techniques des projets, bien que notre guide nous en fit part)

l'un des premiers emballages de monument public - la kunsthalle à Berne

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exemple de dessins et projet

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le projet "Pont Neuf"

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les îles encerclées - en floride (pour figurer des nénuphars)

 

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les arbres emballés de l'avenue des champs-élysées à paris
projet non abouti, les autorités préférèrent les illuminations de fin d'année
(le projet n'aurait porté aucun préjudice aux arbres, au contraire,
ils auraient été protégés du froid)

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le triomphal projet du reichstag
(la grande bande noire sous le 2ème dessin est le mur de berlin
masquant une partie du paysage)

DSC00547

DSC00550 - Copie

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les allées recouvertes - kansas city (missouri)

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DSC00554 - Copie

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 the gates (les portes) - central park à new york

DSC00555 - Copie

DSC00556 - Copie

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Commentaires
A
Je n'ai pas vu le Pont-Neuf emballé et je le regrette encore ! Il y a des artistes qui ont une démarche vraiment originale ; ils ont raison, l'art se partage ..
Répondre
T
Étonnant tout de même d'avoir réussi à financer ainsi leurs œuvres, sans même un denier public !!
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