THE PARIS WIFE, de Paula McLain
Titre français = Madame Hemingway
Voilà un livre pour lequel j’ai réellement un avis mitigé – une biographie romancée de la première épouse d’Ernest Hemingway, racontant sa vie auprès de lui depuis le premier moment de leur rencontre où elle tomba irrémédiablement amoureuse de lui jusqu’à leur divorce en 1927.
Lorsqu’en 1920, Hadley Richardson – 29 ans, timide voire timorée – fait la connaissance d’Ernest Hemingway, 21 ans, elle est rapidement charmée puis envoûtée par ce jeune homme revenu de la première guerre mondiale avec énormément de cicatrices à l’âme comme tous ceux qui reviennent du front.
Il est séduisant, charmeur, il est persuadé d’être amoureux fou d’Hadley et bien vite, à l’étonnement de tous, ils sont mariés.
Peu après, ils partent pour Paris, où Hemingway obtient un poste au Sun, mais où surtout et avant tout, il a l’intention de devenir un écrivain célèbre. Bientôt les voilà faisant partie de la « Lost Generation », les Américains à Paris comme Eza Pound et le couple Fitzgerald. L’alcool coule à flot, l’amour triomphe … Vraiment ?
Des petites failles vont pourtant faire se craqueler ce bel amour – la première lorsqu’Hemingway est envoyé en Turquie pour couvrir le conflit greco-turc. Hemingway ne supporte pas que sa femme pleure, qu’elle ne comprenne pas à quel point cela compte pour lui – et elle le reconnaît, elle ne comprend pas. La petite faille suivante sera lorsque Ernest est à Lausanne, pour y recevoir un prix ; le couple ayant un peu plus d’argent, Hadley rejoint son époux et se fait voler la valisette contenant absolument TOUS les papiers qu’elle devait lui apporter = adieu manuscrits et copies.
Puis il y eut la faille du diaphragme oublié, pour Hemingway se fut volontaire, malgré les dénégations de son épouse.
La naissance du petit John (Bumby) les rapprochera un moment, mais déjà Ernest est attiré par la flamboyante Duff Twysden, qui attire les hommes tel un papillon. Hadley a pris du poids, n'est plus cette attrayante jeune femme aux merveilleux cheveux (cela m'a fait penser à l'histoire du couple Christie).
Hadley ayant noué des relations amicales avec Kitty, une Américaine qu’Ernest ne supporte pas, entre dans leur vie Pauline Pfeiffer (Pfife) qui n’hésita pas un seul instant à séduire Hemingway – dès qu’elle porta les yeux sur lui, elle sut qu’il devait être à elle.
Comment la « simple » Hadley, qui n’avait pour talent que le piano et la lecture, allait-elle pouvoir lutter contre cette jeune femme, journaliste indépendante pour Vogue, ravissante, riche et pas gênée du tout de prendre le mari d’une amie.
C’est très simple, elle ne lutta pas – en mâle égoïste, Hemingway lui suggéra même un ménage à trois, puis avec une belle cruauté lui fit comprendre que si elle n’acceptait pas, c’est était fini d’eux deux.
A travers l’histoire d’un couple vu par les yeux de l’épouse, les lecteurs assistent aux événements de la vie d’Ernest Hemingway – tout comme le voyage à Pampelune et la passion pour la tauromachie qui conduira au formidable livre « the Sun also rises ».
J’ai aimé les passages dans le Paris des années folles, les soirées jazz, très arrosées – c’est fou ce que les gens arrivent à boire !!!
J’ai trouvé pénible ce couple qui se délite, avec cet écrivain de génie qui était malheureusement d’un égoïsme monstrueux.
J’ai aimé les Fitzgerald, la « folie » de Zelda, provoquant l’antagonisme d’Hemingway persuadé qu’elle empêchait Francis Scott de créer.
J’ai été amusée par les après-midis chez Gertrude Stein, où les épouses étaient reléguées dans un coin du salon avec Alice Toklas sa compagne, alors que Ms. Stein recevait les écrivains et artistes dans un autre coin.
Vu le succès de cette autobiographie romancée, je me demande ce qui m’a échappé pour n’avoir apprécié que modérément.
Peut-être le portrait, à la limite de la femme geignarde d’Hadley Richardson, m’a exaspérée – elle était naturellement bonne, ne voyait le mal nulle part et se sentait coupable pour tout.
Il est vrai qu’elle avait été élevée par une mère manipulatrice, qui ne la supportait pas, sauf quand elle était souffrante – alors elle devenait maternelle – mais il est évident qu’elle étouffa toute vivacité dans sa fille.
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hadley, ernest et bumby (john) hemingway
lors d'un séjour en autriche