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mon bonheur est dans la ville
14 juin 2016

CRAIG RICE

rice

Pseudonyme de Georgiana Ann Randolph CraigCraig Rice ( 1908-1957 ) fit la "une" de Time Magazine en janvier 1946, pour un numéro spécial consacré au polar. C’est l’un des rares hommages que reçut cet excellent auteur féminin de romans policiers, actuellement tombée dans l’oubli dont je vous recommande cependant les romans avec enthousiasme.
J’ai découvert Craig Rice dans les années 60, lorsque les éditions du Masque eurent la bonne idée de rééditer une partie de son oeuvre mettant en scène John J. Malone, petit avocat adorant les belles blondes et le whisky sec, extrêmement fûté mais aux méthodes peu orthodoxes.

Craig Rice a été surnommée "The Queen of the Screwball Mystery", ce qui pourrait se traduire par "La Reine du Polar loufoque" et de fait, lorsqu’on commence à lire les aventures de John J. Malone, avocat à Chicago dans les années 30, faisant équipe avec les loufoques et inefficaces Jake et Helene Justus, aussi amateurs de whisky et de virées en boîte que lui, o­n rit du début à la fin tout en participant à des enquêtes policières drôlement bien ficelées.

L’ écriture de Rice a été comparée à des créateurs tels que Buster Keaton et Chuck Jones (le créateur de Bugs Bunny et ses compères) ; en tant qu’écrivain de polars, elle s’inspirait notamment du style d’Ellery Queen, l’un de ses auteurs préférés qui, comme elle, aimait à ponctuer ses histoires de rebondissements et de personnages surprenant le lecteur.
Effectivement le style de Craig Rice est plus dans la lignée de ces créateurs-là, plutôt que de ses contemporains tels Dashiell Hammett et Raymond Chandler.

L’alcool joua un grand rôle dans la vie de Craig Rice et pas seulement dans le cas de ses personnages. Elle-même en consomma une grande quantité et fut souvent maltraitée au cours de ses multiples et désastreux mariages (dont l’un avec quelqu’un rencontré à l’asile psychiatrique où, un temps, elle résida), ce qui la conduisit vers une mort prématurée en 1957 à l’âge de 49 ans, après avoir avalé "accidentellement" un trop grand nombre de médicaments avec de l’alcool.
La vie de Craig Rice fut un roman noir, bien loin de l’humour et de la drôlerie de ses polars.
Son enfance fut assez ballotée compte tenu des fréquents voyages de ses parents. Le seul moment stable et heureux de sa vie furent probablement les moments où elle séjournait chez sa tante, Mrs. Elton Rice, dont elle prit le patronyme lorsque Georgiana se trouva un nom de plume.
N’ayant pas eu des modèles parentaux très valables, Craig Rice ne fut pas exactement une mère affectueuse et présente pour ses propres enfants, dont elle s’éloigna en même temps qu’elle sombrait dans une forme de folie.

C’est le savoureux "Maman n'aime pas la police" (Home Sweet Homicide) qui la fit connaître du grand public. Il s’agit de l’histoire d’une veuve encore jeune, avec 3 enfants à élever et qui essaie avec acharnement d’écrire afin de nouer les deux bouts ; pendant ce temps, ses 3 enfants très délurés et bourrés d’impertinence écument le quartier afin de résoudre un crime, dont leur mère semble détenir certaines clés.
On a voulu voir dans cette histoire un semblant d’autobiographie de l’auteur, mais elle-même expliquait que la réalité était assez éloignée de ce polar.

Craig Rice était une travailleuse acharnée ; elle écrivit non seulement un grand nombre de polars, mais collaborait à divers journaux et scénarios pour la radio, tout en collaborant à de la publicité.
Son premier roman, "8 Faces at 3", parut en 1939.
Puis apparut John J. Malone et ses copains, les Justus, mais elle écrivit aussi bon nombre de courtes nouvelles en collaboration avec l’auteur, Stuart Palmer, créateur de Miss Hildegarde Withers, institutrice-détective amateur. Malone et Miss Withers travaillent ensemble sur quelques affaires et leurs aventures sont réunies dans le recueil "People vs. Withers and Malone" qui parut en 1963.
Un autre personnage célèbre de ses romans est le photographe Bingo Riggs et son associé, Handsome Kusak, qui tout en voyageant pour leur travail, résolvent quelques meurtres bien ficelés, quanrd Riggs se décide à se taire un peu. C’est Ed McBain, autre auteur de polars, qui acheva la dernière aventure de Riggs et Kusak : The April Robin Murders.
Et en plus d’écrire ses propres romans, elle collabora en tant que "nègre" à d’autres oeuvres et notamment aux deux polars écrits par la strip-teaseuse, Gipsy Rose Lee.

Craig Rice n’aimait pas trop la réalité, pour elle il s’agissait là d’un concept simpliste, voire simplet, alors que son imagination débordante la menait à inventer des situations hilarantes, totalement absurdes pleines d’humour et de piquant.
A une certaine époque, elle fut aussi célèbre qu’Agatha Christie et je regrette très sincèrement que l’on n’ait pas continué à éditer ses ouvrages au même titre que ceux de la Reine du Crime.

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Commentaires
A
Je ne la connais pas, je ne suis pas sûre de me lancer ... il y a en a trop qui m'attendent déjà.
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L
Lu il y a longtemps; il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
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