UN BLUES DE COYOTE, de Christopher Moore

Titre anglais =  Coyote Blue

Sam Hunter, 35 ans,  boy wonder  d’une société d’agents d’assurances, adore sa vie = il habite dans un quartier des plus huppés de Santa Barbara, Californie. Il roule dans une voiture qui fait saliver tout le monde, il porte des costumes Armani, bref les affaires marchent tellement bien que tout le monde l’envie, mais personne ne l’aime vraiment.

Ça, Sam Hunter s’en fiche un peu, jusqu’au jour où un grain de sable va mettre une série d’événements en mouvement  qui vont complètement ébranler la vie de luxe de Sam et se dire qu'un ami, c'est parfois utile.
Cela commença par la rencontre de la jolie Calliope – Sam qui, jusque là, n’était jamais tombé amoureux, se sent tellement ému qu’il a l’impression qu’il ne pourra plus vivre sans Calliope.
C’est ce jour-là qu’arrive aussi dans la vie « le Coyote », l’un des totems protecteurs de sa tribu Crow. 

Car ce que tout le monde ignore, c’est que Sam Hunter s’appelle en réalité « Samson Chasseur Solitaire », de la tribu des « Chasseurs Solitaires » dont son oncle Pokey – un chaman, ou se disant chaman, lui a toujours vanté les qualités. A 15 ans, vous pensez si Samson s’en fichait comme de sa première chemise ! Pourtant, il a vécu sa première expérience vision/chamanique après être passé par la tente de sudation et le jeûne imposé à tout jeune guerrier.
Lui, Samson, ce qu’il aime c’est glander avec ses potes dans la réserve et éventuellement, transgresser certaines des ses règles. C’est au cours de l’une de ses transgressions qu’il provoque un accident en défendant une jeune fille embêtée par un métis au service des autorités blanches.
Il ne reste à Sam que de fuir, le plus loin possible. Et ce « plus loin possible » sera la Californie où il tombe sur un courtier d’assurances qui fait son éducation dans ce milieu. 

A partir du moment où le Vieux Bonhomme Coyote va entrer dans sa vie, lui qui en tant que trickster peut adopter n’importe quel déguisement, que ce soit celui d’un Indien ou d’un corbeau,  la vie de Sam Hunter va être un véritable enfer dans Santa Barbara.
Ramener Sam à ses racines, peut-il encore y arriver au bout de 20 années passées dans la soi-disant civilisation et sauver ce qui lui reste d’intégrité ?
Il sera aidé dans sa quête par un colosse afroaméricain, répondant au nom de Fresher Menthol (!!!) qui l’aidera à lutter contre une bande de Hell’s Angels. Entre autres. 

Parler du « Blues du Coyote » est une entreprise hasardeuse, le livre est tellement loufoque, j’ai l’impression que je le desservirais plutôt que d’en communiquer toutes les finesses … « finesse » n’est peut-être pas non plus le terme qui s’impose, car l’humour du Coyote est très lourd !
La manière dont il s’incruste dans la vie de Sam Hunter fait tout d’abord un peu froid dans le dos, vu toutes les bêtises qu’il concocte …

Se basant sur les légendes indiennes, et plus particulièrement celles du Peuple Crow, le romancier Christopher Moore, fait partager son amour de la nature et d’une vie autre que celle prônée par l’establishment US, mais d’une manière fort drôle., tout en mettant le doigt sur la açon dont les Amerindiens sont désormais traités dans leurs réserves, comment ils tentent autant que faire se peu de se rattacher à leurs coutumes afin de ne pas se perdre totalement dans un monde qu’ils n’ont pas choisi.

Le Coyote est un emblème mythologique, anthropomorphe, commun à beaucoup de cultures amérindiennes, il est généralement du sexe masculin et partage la plupart de ses qualités et défauts avec Corbeau, un autre personnage important des mythologies amérindiennes.
Le terme de « trickster » se traduit parfois en français par « farceur », mais aussi « décepteur » (celui qui trompe, qui trahit).
Pour Carl-Gustav Jung, il est un « grand enfant » qui correspond à celui que nous avons en nous et qui a envie de s’amuser aux dépens des autres. Son  humour est souvent cruel.
Chez les Indiens Crow il est aussi un des avatar du Grand Créateur, le bouffon du roi en quelque sorte.

J’avoue que sous la plume de Christopher Moore, il m’a souvent exaspérée car il n’y a pas beaucoup de limites à ses frasques. Qui se retournent systématiquement contre Sam ; lorsqu’on réalise qu’il s’agit surtout de faire réfléchir ce dernier au mode de vie qu’il a choisi, on comprend mieux.

 

Christopher Moore est un auteur de thrillers imprégnés de fantasy, sur un mode comique. Depuis très jeune il a laissé son imagination l’emporter ; il s’est mis à écrire à l’âge de 12 ans – se rendant compte que c’était là ce qu’il préférait faire, il décida de devenir écrivain à 16 ans.
Ses univers sont des univers parallèles à notre monde « bien » ordonné, où les personnages se retrouvent dans des situations invraisemblables où ils sont parfois confrontés à des phénomènes paranormaux, ou en tout cas très exceptionnels.
Il paraîtrait que les studios Disney se soient intéressés à son premier roman « Practical Demonkeeping », avant même que celui-ci ne soit publié. Toutefois, rien ne s’est produit de concret.
A la demande de ses fans de savoir si un jour ses romans deviendront des films, Christopher Moore répond avec humour « qu’il n’y a pas de danger immédiat à ce que ses livres deviennent des films » !

Lu en français car il s’agit d’un prêt, et bien que j’aie eu quelque difficulté à entrer dedans, dès que j’ai été accrochée, j’ai savouré cette histoire qui m'a souvent fait glousser.

Comments

[Le Baudet]

Je l'ai presque fini ...

[Manu]

J'avais aimé Le lézard lubrique de Melancholy Cove mais c'est vrai que c'était parfois too much !

[lewerentz]

Ce n'est pas mon style mais tu en parles bien.

[Teki]

"décepteur" voilà un mot très explicite mais que je ne connaissais pas.



Encore appris quelque chose grâce à toi Niki ! Merci :)

[Le Baudet]

Il me faut en trouver un, absolument!

Moi les déjantés, les frappadingues sont ma brioche quotidienne ( J'ai pas de pain )

Je veux devenir, moi même, frappadingue quand je serais grand!

;OE))