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mon bonheur est dans la ville
29 août 2013

L'ETE SE LIVRE - LE MYSTERE SHERLOCK, de J.M. ERRE

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Lorsqu’arrivent les pompiers à l’hôtel Baker Street de Meiringen, en Suisse, ils doivent enfoncer la porte de l’hôtel  enseveli sous l’avalanche qui déboula 4 jours auparavant (tempête de neige en mai ? c'est logique ça ?) !
Pas de chance, en défonçant la porte pour entrer, ils écrasent sans le vouloir le dernier survivant des 11 participants au colloque holmésien, destiné à ce que le professeur Bobo, sur le point de prendre sa retraite, puisse choisir celui qui serait à même d’occuper la chaire Sherlock Holmes de la Sorbonne. En tout cas, sa retraite a été anticipée au cher vieux et gaga professeur !
Il fait partie des 11 victimes de cette infernale affaire – l’œuvre d’un tueur en série sûrement.

Pour en savoir plus, le commissaire Lestrade, déjà sur les lieux, va lire les notes prises par la jeune journaliste d’investigation, Audrey Marmouzin, venue étudier de près ce qu’elle nomme une bande de joyeux farfelus (ils n’ont pas apprécié, croyez-moi !).
De plus, Audrey avait l’intention d’écrire un « Sherlock pour les Nuls », dont nous avons la primeur – en partie seulement, puisque la mort frappa aussi cette charmante jeune femme. 

Ces 10 intellectuels, tous bien décidés à être « l’élu » du vieux professeur, ne vont reculer devant aucun coup bas, aucun persiflage, aucune indignité.
Chacun est convaincu d’avoir découvert un manuscrit apocryphe révélant la vérité sur le grand Sherlock.

Pour les amateurs de déjanté, de loufoque (dont je suis), voilà la lecture idéale.
Avec mon habitude d’attendre qu’un livre paraisse en version poche, j’arrive évidemment bien à la traîne des autres lectrices comme Cécile, chez qui j’avais découvert ce titre.
Parfaite mise en abyme également, puisque ce sont les notes de la journaliste d’investigation qui forment le contenu de ce roman strictement inracontable, mais à lire pour passer un excellent moment.
Par ailleurs, même si l'histoire est déjantée, les références aux romans et nouvelles du canon et celles à d'autres histoires sur le même sujet, sont parfaitement sérieuses.

Parfait mystère de chambre close, avec un gros clin d’œil à "And then there  were none » d’Agatha Christie", j’ai gloussé du début à la fin aux jeux de mots, aux situations comiques, malgré les crimes qui eux sont sérieux …. Quoique ….
Comme dans le thriller de Lady Agatha, tout le monde va soupçonner tout le monde au fur et à mesure que tombent les victimes ; l’assassin ne peut être que parmi eux puisqu’il est impossible de pénétrer dans l’hôtel bloqué par l’avalanche, sans électricité, sans plus de confort élémentaire comme le chauffage, et une marmotte inattendue.
Non seulement il n’y a pas d’eau chaude, mais en prime, on se fait refroidir littéralement.

Les personnages sont fameusement  typés, ça je peux vous le garantir = les 2 bonnes femmes (en dehors d’Audrey) se détestent cordialement, mais les hommes ne valent pas mieux – les joutes verbales volant bas.
Il y en  a même un qui discute avec « le maître » (alias Sherlock, mais vous aviez compris). 
Le gaga professeur Bobo vaut le déplacement lui aussi – le seul qui a l’air mignon et « normal » est le jeune Oscar Lecoq, celui a eu le malheur de se retrouver derrière la porte d’entrée au moment où les pompiers l’enfoncent. Et je ne vous parle pas de Dolores qui passe son temps  à écrire à son confesseur.

Je vous le dis, ces personnages sont des romans en soi. 

A part 2 petites astuces que j’avais devinées (oui je fais mon intéressante, comme toujours – que voulez-vous on ne me la fait plus à moi avec les polars =^-^=), je reconnais que le dénouement final  en forme de coup de théâtre m’a autant surprise qu’amusée.

Tout cela grâce au commissaire Lestrade – oui vous avez bien lu = l’enquêteur se nomme Lestrade, fume la pipe comme Sherlock, a exactement la même mentalité de logique que le grand détective.
Pas mal trouvé non ? une petite réhabilitation en quelque sorte de cet enquêteur du Yard souvent mis à mal par Holmes qui pourtant lui laisse souvent (presque toujours) la reconnaissance des solutions, vu que pour lui, Sherlock, avoir trouvé la solution est plus importante que les lauriers publics.
Il est vrai que le Lestrade créé par Watson/Conan Doyle mériterait régulièrement des claques tant il est déplaisant.
 

Plus parodie que pastiche, tout le roman de J.M. Erre est truffé de références au fameux « Canon holmésien », mais aussi aux différentes études, pastiches et parodies sur le sujet.
Pour les inconditionnels du plus grand détective de tous les temps, c’est idéal  (attention mon Hercule-chouchou brigue aussi ce titre du plus grand détective – comme je ne veux pas faire de jaloux, je les mettrai tous les deux sur le même pied même si cela fera hurler les puristes holmésiens).

d'autres billets sur le sujet = george, lepapou&lehibou, dasola,  eireannyvon, matilda, keisha, critiqueslibres, karine

ce roman n'a aucun rapport avec la pièce de théâtre de Thierry Janssen "Le Mystère de Sherlock Holmes" que j'ai eu le plaisir de découvrir en mai 2013 et qui était pas mal déjanté lui aussi - à croire que Sherlock Holmes titille le sens de l'humour des auteurs.

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Commentaires
M
Un auteur que j'ai très envie de lire et dont j'ai déjà un titre depuis belle lurette avec une histoire de chien.
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M
Qu'est-ce que j'avais pu rire avec ce roman ! Bon, j'avais trouvé l'humour un peu 'lourd' par moments, mais c'est drôle et finalement plus intelligent qu'il n'y parait.
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C
J'ai bien envie de découvrir cet auteur mais aucun titre dispo dans ma bibliothèque... Si c'est en poche je craquerai à l'occasion ;-)
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L
Bonjour Niki, ce roman a été un "essayé, pas pu" en ce qui me concerne, pourtant Cécile m'avait bien mis l'eau à la bouche.
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T
Mais à qui profite le crime ;)
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