A QUIET BELIEF IN ANGELS, de R.J. Ellory

 

Titre français = Seul le silence

Lorsque l’histoire commence, le jeune Joseph Vaughan, bientôt 14 ans, assiste aux funérailles de son père. Sa mère, une femme intelligente et tendre, se fait un point d’honneur à ce que son fils ait une bonne éducation, pleine de tolérance..
Il la reçoit grâce à l’institutrice de ce patelin d’Augusta, communauté rurale au fond de la Georgie. L’institutrice encourage le jeune garçon à écrire, sachant à quel point il aimerait devenir écrivain.  Elle lui dispense autant de conseils qu’elle le peut.
La fausse quiétude de la petite ville est rapidement rompue par les crimes abominables de petites filles. Aucune piste, rien qui ne mènerait à un éventuel suspect.
Joseph est terriblement affecté par ses meurtres, la plupart des petites filles étaient ses copines. Toujours encouragé par son institutrice, il tient un journal.
Et décide de créer un groupe qu’il nomme « the Guardians », afin de tenter autant que faire se peut de protéger les filles de la petite ville et alentours contre ce qui est à l'évidence un tueur en série.

Les abominables crimes demeurent non résolus et Joseph Vaughan, après le décès de sa mère, part vivre sa vie à New York, où le malheur l’attend encore.
Totalement obsédé par les drames de sa jeunesse, il n'a désormais plus qu'une obsession = retrouver le monstre qui a démoli sa vie.

Décidément, je tombe en ce moment sur des romans dont le personnage principal ne m’enchante guère – c’est frustrant.
Une fois encore, je n’ai pas éprouvé de sympathie pour  Joseph Vaughan à l’âge adulte.
Enfant il est touchant dans son envie de devenir écrivain et sa soif d’apprendre.
Adulte il devient fat, et geignard.

Les seuls personnages qui m’ont plu furent la mère et l’institutrice de Joseph.

Je reconnais que je prenais ce thriller pour un suspense où tout serait « révélé »  à la fin, mais je pense que pour une fois « le chemin était plus important que le but ».
La fin est unpoint d'interrogation, ou pas, c'est selon, elle a provoqué en moi un sentiment de frustration, c'était à la fois trop simple tout à coup. Plausible ? pas sûr ! peut-être l’auteur a-t-il eu envie de nous proposer une telle fin,  dans une histoire surtout focalisée  sur Joseph et ses malheurs.
Le lecteur n’obtiendra aucune réponse à ses attentes, ce qui se passera plus tard à New York est tout aussi   abracadabrant.

L'histoire commence à la veille de la deuxième guerre mondiale, pour se terminer environ 70 années plus tard, mais on ne fait qu’y suivre la vie de Vaughan.
Beaucoup trop de pages pour lui et ses malheurs redondants, pas assez de pages pour un roman historique.

C’est terriblement verbeux, avec  une réelle impression de tourner en rond.  Joseph Vaughan se complaît dans une certaine suffisance,  celle de son auteur, que je vois comme un alter ego.
Autre manque d’originalité = le tueur en série non attrapé. Mais ce que je peux en avoir marre des serial killers !

Je crois que je vais devoir me faire une raison, une partie de la littérature policière actuelle n’est plus pour moi.
Je sais qu’il faut évoluer dans la vie, mais là ce n’est plus une évolution, cela piétine lamentablement dans le même registre.
Il est  temps  je pense pour moi  de passer à autre chose sinon je finirai par ne plus avoir envie de lire. 

R.J. Ellory ne semble pas être une personne très scrupuleuse  vis à vis de ses lecteurs; en effet il a avoué récemment être l'auteur - sous divers pseudonymes - de plusieurs commentaires élogieux à l'égard de ses propres romans sur le site d'amazon !
Voir l'article du quotidien belge "le soir" à ce sujet (ici), ainsi que sur biblioObs d'où il appert que cette coutume soit relativement courante chez les auteurs (ici). L'article du Guardian ici.
Comme quoi, Woody Allen a raison = on peut être un génie de l'écriture ou de la musique, mais être un  type peu reluisant  dans la vie courante.
En ce qui me concerne, j'y regarderai désormais à deux fois concernant les commentaires positifs.
Bon, je sais qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même, mais cet auteur a poussé le manque d'élégance jusqu'à émettre des critiques négatives à l'égard de certains collègues romanciers (ici) - j'ai donc terminé ce roman parce qu'il figurait dans ma PAL mais je ne suis pas certaine de lire un autre roman de ce petit monsieur.
Il s’est excusé publiquement entretemps, il aurait mieux fait de ne pas agir comme il l’a fait, cela lui aurait évité l’humiliation.

Dire que cela s'intitule "Seul le silence" en français ... si seulement c'était vrai !

D'autres billets  sur le même roman =  dasola, lounima

Comments

[Anne]

J'ai adoré ce roman, le seul que j'ai lu de cet auteur jusqu'à présent (j'en ai encore dnas la PAL) Le seul bémol, c'est que vraiment, c'est beaucoup pour un seul homme,tout ce qui arrive à Joseph Vaughan, et j'avais deviné qui était le tueur (remarque, il n'y a vait pas 36 solutions). Cela dit, c'est vrai que Ellory semble avoir une personnalité... hors du commun. Il est aussi dans la scientologie, si je me souviens bien, un mauvais point pour lui de ma part !

[Teki]

Allez on en rajoute une couche sur cet "auteur"…



http://www.lexpress.fr/culture/livre/r-j-ellory-27-ans-dans-la-scientologie_1234842.html

[Aline1102]

J'ai entendu parler de ce comportement "auto-promotionnel" de R.J. Ellory et rien que pour ça, je n'ai absolument pas envie de découvrir ses romans... :-x

"Petit monsieur" : cela lui va particulièrement bien.

[Lounima]

Eh bien, voilà qui est clair !!

Pour ma part, je ne suis absolument pas du même avis que toi, puisque, comme Manu, j'ai adoré et dévoré les 3 romans que j'ai lus de cet auteur (dont "Seul le silence")... J'attends d'ailleurs avec impatience la sortie en poche de son dernier roman paru en français. :D

Bah, il est certain qu'un auteur ne puisse pas plaire à tout le monde ! Et, tout à fait d'accord avec toi, les agissements de l'auteur concernant les critiques faites sont totalement condamnables, je n'en avais pas entendu parler !!

[dasola]

Bonjour sheherazade2000, personnellement, je n'ai pas convaincue plus que cela par ce roman où j'ai trouvé qu'il y avait trop de malheurs pour un seul homme; au bout d'un moment, on se lasse. Ceci étant, je n'ai pas lu les romans suivants parus en français. Je passe mon tour volontiers. http://dasola.canalblog.com/archives/2009/10/23/15342925.html Bon dimanche.