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mon bonheur est dans la ville
31 mars 2013

STYX & STONES, de Carola Dunn

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6ème enquête de l’Honorable Daisy Dalrymple et l’inspecteur en chef Alec Fletcher

L’Honorable Miss Dalrymple a été invitée à déjeuner par son beau-frère, Lord John Frobisher  – comme l’installation du téléphone dans le petit appartement de Chelsea qu’elle partage avec son amie Lucy leur a coûté un œil, elles n’ont plus trop les moyens de se nourrir d'autre chose que de sardines et cheddar et biscuits salés, donc toute invitation est la bienvenue !
Elle ne s’attendait toutefois pas à ce que John lui demande d’investiguer un problème sérieux = il a reçu plusieurs lettres anonymes parlant d’un « faux pas » qu’il a commis en revenant des tranchées – une seule nuit avec une femme dont le joli cottage était en bordure du grand domaine familial.Frobisher est convaincu que d’autres personnes dans le village ont aussi reçu des « poison pens » - ces lettres anonymes donnent l’impression d’avoir été écrites par quelqu’un de peu éduqué compte tenu des fautes, mais Daisy pense qu’en fait ce sont des lettres écrites par quelqu’un de bonne éducation ayant mis des fautes volontairement.Comme son beau-frère ne tient pas à ce que la police soit mêlée à cette histoire, de plus il tient à ménager son épouse  qu’il aime sincèrement  malgré ce faux pas commis dans un moment d’intense  détresse, Daisy accete de s’en occuper. Comme tous les hommes revenus des tranchées en Flandres, Frobisher est profondément affecté.

Miss Dalrymple se rend à  Oakhurst dans le Kent, où elle est accueillie à bras ouverts par sa sœur et ses neveux ; de plus Belinda Fletcher l’accompagne.
L’air frais du Kent leur fera du bien,  la canicule étant insupportable à Londres. Alec les rejoindra pour le week end.
Dans le village, les langues vont bon train à son sujet = quoi ! une « Honorable », titre d’une fille de lignage qui travaille, et comme journaliste encore bien ! Le comité des femmes du village, sous la houlette de l’épouse du pasteur, lui demande néanmoins de parler de ce travail, bien que toutes ces modernités ne soient pas bonnes pour la morale !

Daisy, qui a le don de provoquer les confidences, réalise que d’autres personnes ont effectivement reçu des lettres, à commencer par la dame avec qui Frobisher eut sa brève aventure – une femme extrêmement sympathique qui n’hésite pas à confirmer ce qui s’est passé 6 ans auparavant. 

La jeune femme fait la connaissance du pasteur et son frère, un athée convaincu, qui adore les blagues de mauvais goût.
Le jour où elle doit se rendre dans la salle paroissiale, elle prend un raccourci par le cimetière et elle tombe sur un corps ! dans un cimetière, vous me direz que c’est l’endroit, mais ce corps ci est encore chaud, donc la mort est récente. Et la victime n’est autre que le frère du pasteur. Était-il l’auteur des lettres lui qui adorait les blagues douteuses ? l’a-t-on confondu avec son frère à qui il ressemblait ?
Derek le neveu prévient Fletcher, père de Belinda et fiancé officiel de Daisy Dalrymple. L’inspecteur en chef rejoint rapidement le village et est furieux que sa fiancée ait mêlé sa fille à une nouvelle histoire de meurtre.

Il accepte d’aider, non officiellement, l’inspecteur chargé de l’affaire qui trouve que Miss Dalrymple a un sens très sûr de l’observation, qui pourrait leur être utile !
Alors déjà que ses adjoints à Londres l’adorent et estiment que c’est souvent grâce à elle que l’inspecteur en chef résout ses enquêtes, voilà que  le flic local  est lui aussi tombé sous le charme de  ses grands yeux bleus !
C’est pourtant, une fois encore, Daisy qui découvrira les indices nécessaires à la résolution de cette sinistre histoire dans un si joli petit village.

Carola Dunn aime les polars de ce qui a été appelé « l’âge d’or du roman policier », réunissant Agatha Christie, Dorothy  Josephine Tey, Georgette Heyer, Chesterton,  sans oublier les Américains Dickson Carr, Ellery Queen, et bien d’autres.
En dehors de cette admiration-là, elle en professe une bien avérée pour l’auteur des « Jeeves », à savoir P.G. Wodehouse.
Ces excellentes références l’ont poussée à créer les enquêtes de Daisy Dalrymple et Alec Fletcher, dans lesquelles elle adopte, à sa manière, le ton des romans de Wodehouse.
J’ai donc retrouvé avec un immense plaisir l’ambiance qui régnait déjà dans « the Moving Finger » d’Agatha Christie, lu récemment et traitant aussi de lettres anonymes.
Ici aussi les soupçons se portent sur une probable vieille fille frustrée qui serait l’auteur des lettres, et dans un village, combien n’y a-t-il pas de vieilles filles ou d’épouses frustrées…

La découverte du coupable sera une fameuse surprise, et pour une fois je n’avais rien soupçonné, ni deviné – un immense plaisir pour moi qui lit souvent un polar pour vérifier si j’avais raison à jouer à mon jeu de « et si c’était lui/elle ? » 

A part cela, j’ai aussi retrouvé l’ambiance des petites villes et villages du Kent où je suis passée il y a 2 ans, avec des « afternoon teas », des « elevenses » (invitation à prendre le café avant midi), en compagnie d’une série de personnages que l’on imagine typiques des villages anglais d’antan, avec une mentalité un peu étroite malgré tout, ici de plus nous sommes seulement à 6 années de la fin de la première guerre mondiale, les esprits des dames âgées sont encore très victoriens.

Une fort amusante lecture, comportant un peu de drames mais beaucoup d’humour, une atmosphère estivale qui m’a fait grand plaisir en ces journées de mars ressemblant à décembre. De plus l’affection entre les divers personnages de la famille Dalrymple-Fletcher est bien plaisante elle aussi.

Merci à Manu pour ce gentil cadeau,  excellent moment de détente, pour ce roman divertissant qui n’est pas traduit malheureusement.

Le titre « Styx & Stones » est un jeu de mots sur le styx (fleuve menant à l’enfer) et stones (le cimetière et l’ange de pierre, arme du crime) – l’origine de l’expression vient de « Sticks and stones may break my bones but names will never hurt me », qui est une réponse à une insulte = on est blessé physiquement par des bâtons ou des pierres, mais certainement pas par une insulte – une manière de traiter par le mépris quelqu’un qui vous persécute par des menaces.

Mermaid_Street,_Rye_-_geograph

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Commentaires
M
Euh, vu le nombre de livres en VO qu'il y a ici (dont Bob the street cat ;-) ) je vais décliner ;-)
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T
Peut-être qu'un jour cette série sera traduite si les éditeurs lisent tes billets ;) <br /> <br /> <br /> <br /> Par contre une canicule à Londres… je demande à voir ;)
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M
Je suis ravie que ce cadeau t'ait plu mais je n'ai aucun mérite mouarf. Vraiment dommage que cette série ne soit pas traduite !
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A
Je devrais me lancer dans la découverte de ces polars. Tu en parles toujours si joliment. :-) Et leur ambiance semble particulièrement agréable.
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