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mon bonheur est dans la ville
4 janvier 2013

THE LITTLE HOUSE, de Philippa Gregory

61jt72szkuL

Non traduit

Les dimanches n’ont jamais été une partie de plaisir pour la douce Ruth – ils étaient systématiquement programmés  à se passer chez ses beaux parents, à Bath,  et ses timides demandes à Patrick, son mari, de déroger à l’habitude ne rencontraient qu’un haussement d’épaules avec un commentaire gentil, mais surtout condescendant.
Ce dimanche-ci va lui réserver quelque surprise et lui faire comprendre que cette journée est la première de ce que sera le reste de sa vie  si elle se laisse faire.

Manor Cottage est  désormais libre d’être acheté !
Patrick est aux anges, il a toujours adoré cette fermette,  ses parents sont ravis également  = enfin le jeune couple va-t-il pouvoir s’installer tout près d’eux, ce sera si facile n’est ce pas pour élever les enfants.
Ruth émet ses objections, que personne n’écoute – Patrick et ses parents forment un club particulièrement fermé où elle n’eut jamais réellement ses entrées, elle l’orpheline sans argent.
Les parents Cleary leur avaient offert le petit appartement qu’ils occupent, qu’elle aime beaucoup et où elle voudrait continuer à habiter car il lui permet de conserver son emploi.
Habiter Manor Cottage ne lui permettra plus de travailler.

Tous les Cleary, Patrick y compris, insistent sur le fait qu’elle ne travaillera pas éternellement n’est ce pas ? elle a envie d’une famille non ?
Ruth n’est pas habituée à se battre contre ces gens-là – elle se sent reconnaissante envers eux de l'avoir acceptée telle qu’elle était, sans famille, sans le sou, en dehors de son job.

C’est dit ! le père de Patrick va mettre l’appartement sur le marché et s’occuper de l’achat du cottage, dont Elizabeth, la mère, se chargera de la décorer.
Même là, Ruth n’a pas son mot à dire et lorsqu’elle attend un bébé,  tout le monde est enchanté – son manque d’enthousiasme est mis sur la fatigue.
Hélas, lorsque le bébé arrive, Ruth entre dans une sérieuse dépression post-partum, le médecin (des Cleary !!!) lui prescrit un anti-dépresseur en spécifiant qu’il ne faut pas boire, mais Ruth ne sait plus trop où elle en est et fait une grosse bêtise, qui fait qu’on l’interne pendant quelque temps dans une clinique.
Grâce aux thérapies qu’elle suit, la jeune femme se ressaisit et est persuadée qu’elle va enfin pouvoir s’occuper de son petit Thomas, sans interférence         .

C’est mal connaître les Cleary et la machiavélique Elizabeth pour qui Ruth est une quantité négligeable = pas capable de tenir une maison correctement, incapable de réellement bien s’occuper d’un bébé, bref cette « gamine » n’est pas comme elle !
Le père de Patrick et celui-ci sont d’accord avec Elizabeth, Ruth s’occupera de son bébé bien sûr, mais sous surveillance parentale Cleary.
Seulement Ruth n’est plus la petite fille tremblant devant les parents de son mari et soumise à ce dernier  - la thérapie qu’elle a suivie lui a fait voir clair en elle-même – alors, puisqu’on lui refuse sa liberté avec son enfant, comme une tigresse défendant son petit,  Ruth va prendre son destin en mains, le temps presse d’autant plus qu’elle a la conviction  que ses beaux-parents ET son mari ont l’intention de la faire colloquer.

Philippa Gregory  est l’auteure de romans historiques  - pas nécessairement proches de la  vérité mais vivants à lire (The Other Boleyn Girl).
C’est donc  avec une certaine curiosité que j’ai acheté ce thriller psychologique, qui propose une lutte d’influences entre deux femmes, l’une complètement habituée à contrôler tout le monde, son fils plus particulièrement, et l’autre, au tempérament plus doux, ayant tendance à se laisser porter par la vague, jusqu’à ce qu’un jour elle dise « assez ! ».
On a envie d’applaudir lorsque la petite Ruth se réveille enfin, et comprend dans quelle toile d’araignée elle est prise.

Le portrait de sa belle-mère est effrayant, mais nous connaissons tous des personnes persuadées qu’elles savent tout mieux que n’importe qui, elles ont l’expérience n’est ce pas ? – sa condescendance à l’égard de Ruth est monstrueuse, de plus elle fait passer la jeune femme pour folle de manière très subtile, en  distillant des petites phrases remplies de fiel, mais avec un sourire charmeur.
Comme le jeune couple habite au bout du chemin, elle est là toujours, tout le temps.

Le portrait des hommes n’est pas joli non plus = le beau-père Frederick est un homme habitué à faire jouer ses relations (médecin, avocat, juge) si nécessaire et il dit agir dans le bien de tous.
Patrick le mari est un gamin égoïste, fils unique ayant toujours obtenu ce qu’il voulait de ses parents, et cette petite jeune femme au bord de l’hystérie commence à lui porter sur les nerfs. Si  la seule solution est de la faire enfermer et bien, on l’enfermera.
Jamais il n’intervient en faveur de son épouse, jamais il ne la soutient.
On comprend à quel point Ruth souffre = où pourrait-elle aller ? elle n’a ni famille ni argent, puisqu’elle a dû  renoncer à son emploi pour cause non seulement de déménagement, mais de bébé.
Pas étonnant que fragilisée, elle sombre mais ayant atteint le fond, elle donne le coup de talon nécessaire pour remonter à la surface.

Il règne dans ce roman une tension réellement palpable, et je n’ai pas été capable de lâcher le roman une fois entamé, car je voulais savoir comme l’anti-héroïne allait pouvoir s’en tirer face à ces 3 personnages odieux et toxiques, liés contre elle sous prétexte de « vouloir son bien ».
J’ai réellement apprécié la manière dont Ruth règle la situation.

Ce n’est pas traité avec un humour noir typiquement britannique (comme chez Willa Marsh par exemple), c’est plutôt écrit  à la manière d’un thriller de Ruth Rendell et ce portrait d’une autre famille dysfonctionelle est  passionnant de bout en bout.
Au point de l'avoir  lu d’une traite (un jour une nuit), car il a aussi la qualité de ne pas tourner en rond de page en page – au contraire, c’est un livre relativement court (300 pages), mais va droit au but.

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Commentaires
A
Oh là là ! On dirait la vie d'une de mes soeurs mariée :lol:. Les deux premiers paragraphes s'appliquent tout à fait : elle va dîner chez ses beaux-parents tous les jeudis et vit juste à côté de chez eux.<br /> <br /> Je note, juste pour le plaisir de comparer les deux situtations (je sais, je suis sadique).
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M
Rien que le résumé m'a mis en boule lol. Mais ce livre a le mérite d'être un vrai page turner dis donc :-)
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M
Je viens de vérifer cette auteur chez Renaud-Bray. Elle publie beaucoup!! Il y en a plusieurs qui sont traduits en fançais. Je ne la connaissais pas. Elle a une série de livres qui semblent parus à la télé en série???
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T
oui mais j'ai un vocabulaire plutôt limité ;) :lol:
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T
"colloquer" je ne connaissais pas, merci pour ce "nouveau" mot :)
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