L'ETOILE BLEUE, de Juliette Benzoni

Tome 1 du « Boiteux de Varsovie » 

Où l’on fait la connaissance d’ Aldo Morosini, prince italien, antiquaire et détective amateur

Hiver 1918 – l’Europe est exsangue après 4 années de guerre. Le prince Aldo Morosini revient enfin à Venise, après une longue année de captivité.
Ce retour s’avère bien triste pour lui car sa mère, la douce et bonne donna Isabelle est morte peu avant qu’il ne revienne chez lui. Il est accueilli à bras ouverts par son majordome qui pour une fois en perd de son flegme et l’épouse de ce dernier, la cuisinière Cecina, horrifiée par la maigreur de « son  petit prince ».
A peine restauré par la cuisine de Cecina, bien décidée à lui redonner des formes, le prince reçoit la visite du notaire ami de la maison.

La situation de Morosini n’est guère brillante, après avoir payé les dettes du prince Morosini père, ensuite pour entretenir le palais vénitien et subsister pendant les 4 années de guerre, la princesse a vendu ses magnifiques bijoux, tout sauf l’ « Etoile bleue », le saphir du roi wisigoth Receswinthe.
Le vieux notaire lui confirme que la vente du saphir sortirait le prince Aldo de ses problèmes financiers.
Oui mais voilà, le saphir a disparu –  en le cherchant dans la chambre de sa mère, Morosini a trouvé une petite souris morte, les dents plantées dans une pâte de fruits dont la princesse était friande.
Or la princesse est morte alors qu’elle était en bonne santé ; pour Aldo une seule conclusion s’impose = on a assassiné sa mère pour lui prendre le saphir ! 

Quatre années plus tard, on retrouve notre prince devenu un antiquaire renommé, expert en joyaux précieux ; un « boutiquier » comme le nomme péjorativement l’aristocratie italienne. Sans doute mais elle est bien contente ladite aristocratie de trouver cet expert lorsque des touristes américains au portefeuille gonflé de dollars achètent tout sans sourciller devant le prix !
C’est en sa qualité d’expert en joyaux qu’un jour, Morosini est contacté par Elie Amschel, l’homme de confiance de Simon Aronov, un Juif que les sévices durant un pogrom ont laissé boiteux. Aronov a décidé de réunir 4 joyaux exceptionnels manquant au pectoral du grand prêtre figurant dans le tableau du Titien « la présentation de la vierge au temple ».
Le saphir en faisait partie – puisque le prince enquête sur le vol de « l’Etoile bleue »  et cherche à découvrir qui a tué sa mère,  il accepte de se charger de retrouver les 3 autres pierres = la « Rose de York », « l’Opale de Sissi » et le « Rubis de Jeanne la folle ».
Lorsqu’Elie Amschel est assassiné, le prince Morosini se doute qu’il a à faire à un être sans scrupule. Sa tâche sera encore compliquée par la présence de ravissantes jeunes femmes, qui  pourraient avoir des desseins bien plus dangereux que de lui faire seulement tourner la tête.

Le « Boiteux » fait l’objet de 4 tomes bien précis, chacun étant destiné à l’un des quatre joyaux que le prince-antiquaire Aldo Morosini doit retrouver pour le compte du « Boiteux de Varsovie », un homme que  personne ne connait, toujours représenté par Amschel.
La lecture de ce roman est comme les autres enquêtes du prince Morosini, parues après la tétralogie = légère et délassante, avec cependant un bémol = les coquilles dans ce livre-ci ; ce n’est guère agréable de devoir relire une phrase et se rendre compte qu’il manque un mot pour la comprendre du premier chef.
Mais soit, ce n’est pas constant, encore heureux ! 

Ce roman policier m’a donc gentiment divertie.
J’apprécie Juliette Benzoni, elle écrit avec une certaine élégance et il est vrai qu’elle a une bonne connaissance de l’histoire.
Ici l’on se retrouve d’abord tout à la fin de la 1^ère  guerre mondiale, ensuite dans les années 1920 – elle décrit avec force détails les toilettes des élégantes qui traversent le roman, ainsi que les lieux traversés (extérieur et intérieur).
Par ce premier opus de la « Tétralogie », on fait la connaissance de tous les personnages récurrents de la série = le prince, sa maisonnée sympathique (majordome, cuisinière), ses amis, ceux qui le deviendront, et surtout sa famille où l’on trouve quelques personnages bien typés et fort amusants.

J’ai cependant un grand reproche à faire à l’auteure = lorsqu’elle parle des Juifs, elle parle d’une « race qui a souffert et souffrira encore ».
Comme l’a dit très justement Claude Levi-Strauss,  il n’y a que 2 races sur la terre = la race humaine et la race animale ; à l’intérieur de ces deux races, il y a des ethnies différentes et des espèces différentes.
Si le terme « race chevaline », « race de chats », etc est moralement acceptée, il n’est guère heureux d’utiliser le terme de « race » lorsqu’on parle d’ êtres humains, même si cela figure encore à l’article 1 de la constitution.  Il faut apprendre à s’exprimer différemment, et non péjorativement, même si on n’en perçoit pas la nuance au premier abord.

Pour en revenir à la « Tétralogie du Boîteux », je vais devoir écumer les bouquineries dans l’espoir de trouver les 3 autres volumes.Ils sont éventuellement disponibles sur des sites de seconde main, où ceux qui les vendent n’hésitent pas à demander le double voire le triple, pour un livre de poche !!!!Gardons le sens des proportions,  ces livres – en version poche - sympathiques et délassants ne valent tout de même pas le prix d’un livre d’art !!!

Les aventures du prince antiquaire Morosini sont une série qu’il me plaît à suivre, bien que ce ne soient pas des romans qui me laisseront un souvenir indélébile et qui comportent une partie romancée avec les belles dames qui est parfois agaçante.
Mais l’ambiance y est amusante, on y retrouve des personnages récurrents comme Marie-Angélique de Plan-Crépin, dame de compagnie-amie-cousine de la comtesse Amélie de Sommières, que je prendrai grand plaisir à retrouver dans la série. Deux fameux phénomènes !

 

Comments

[niki]

oui, je viens de lire ton mail ;)

c'est une comparaison qui m'est venue, je ne dis pas que c'est incontournable :D

[Teki]

Izner tu dis !!! Eh bien cela devrait me plaire alors :)

[Teki]

Merci pour l'exemplaire, mais ce n'est pas la peine, j'en ai déjà ;)

[niki]

elle me fait un peu penser à claude izner avec cette série-ci

[niki]

beaucoup de gens réagissent comme toi, moi la première - mais cette série ci est amusante car elle est teintée de polars ;)

je peux te garder un exemplaire après lecture si tu veux ?

comme cela, si tu n'aimes pas, tu n'auras pas dépensé tes sous bêtement :D