MON PIRE CAUCHEMAR, d'Anne Fontaine
Elle se nomme Agathe, a un fils et vit avec François . Elle ne fréquente que des gens aussi snobs qu’elle, responsable d’une galerie d’art.
Lui, c’est Patrick, ouvrier, a un fils dont la garde risque de lui être retirée s’il ne trouve pas un logement valable et une situation plus stable, comme le lui explique la mignonne Julie, assistante sociale s’occupant de son dossier.
Elle prétentieuse psycho-rigide, lui hâbleur mal dégrossi, vulgaire à souhait. Elle qui fiche la trouille à ses collaborateurs, lui qui fait (presque) rire tout le monde.
Inutile de dire que leur rencontre lors d’une réunion de parents ne se passe pas très bien ; leurs autres rencontres ne se passeront pas mieux. D’autant plus que le compagnon d’Agathe trouve ce quidam sympathique et va même rencontrer Julie grâce à lui. Le jour où il annonce à Agathe qu’il la quitte, elle se saoule en compagnie de Patrick et ils se retrouvent le lendemain avec une gueule de bois pas possible dans le même lit !
Jusque là, le film fait bien rire – forcément le jeu des contrastes est toujours amusant. Mais lorsque nos deux personnages qui ne sont vraiment pas faits du tout l’un pour l’autre, commencent à laisser des sentiments différents faire place à leurs joutes verbales, ça commence à devenir beaucoup trop long. Cela devient totalement prévisible.
On passe néanmoins un bon petit moment, divertissant, car Benoît Poelvoorde est réellement en très grande forme, de même que la très belle Isabelle Huppert, qui a comme toujours une classe folle.
Le contraste de ces deux-là à l’écran est formidable. Chacun apporte tout son talent à son rôle, et on a bien l’impression que notre Ben national est impressionné par sa talentueuse collègue.
Heureusement, en plus de ces deux-là, il ya André Dussolier dans le rôle de François, compagnon d’Agathe, jusqu’à ce qu’il rencontre la mignonne Julie, interprétée par Virginie Efira, qui propose un charmant portrait d’une accro au zen et aux thés aux plantes.
Voir André Dussolier descendre en rappel entre deux arbres, ça vaut le coup d’œil.
Je trouve cependant la caricature à la fois d’Agathe et de Patrick exagérée, mais je sais que c’est voulu par le scénario. Quant à la fin, elle est aussi improbable que possible, mais après tout pourquoi ne pas croire aux contes de fées ?
Je ne pensais pas voir ce film en salle, car très sincèrement je le trouve plutôt d’un niveau de téléfilm, mais pour l’instant je suis entourée de copines qui n’ont pas envie d’aller seule au ciné, donc je me dévoue !