MON CRIME, de François Ozon
Scénario de François Ozon d’après la pièce de théâtre de Georges Berr & Louis Verneuil
Mise en scène de François Ozon
Paris, 1935 - Madeleine Verdier est une aspirante actrice qui espère décrocher enfin un rôle ; elle a été conviée en ce sens par un certain Montferrand, producteur, qui est tout sauf quelqu’un de bien et ne lui propose un rôle que si elle couche avec lui !!! la jeune femme le bouscule et fuit la très belle demeure par l’arrière où se trouve la piscine. Elle retrouve son amie avocate Pauline Mauléon, qui peine elle à obtenir des causes à défendre.
Après la visite de leur propriétaire qui les menace d’expulsion, c’est un inspecteur de police qui vient les questionner à propos de Montferrand que l’on a retrouvé tué d’une balle dans la tête, or Madeleine, découragée, a sorti son revolver dans le but de mettre fin à ses jours. Non seulement elle ne trouve pas de travail mais en plus son « fils à papa » de chéri n’a guère envie de travailler et a l’intention d’accepter un mariage arrangé pour que l’argent de la future renfloue les caisses de la société des pneus de papa.
L’inspecteur s’en va, méfiant, accusateur et revient en l’absence des jeunes femmes afin de questionner la concierge, qui n’est que trop contente de les salir.
Tout est remis entre les mains du procureur Ramusset qui, bien que pas très brillant, conseille la légitime défense à Madeleine qui n’a pas trouvé mieux que de s’accuser de ce crime qu’elle n’a pas commis – elle doit donc affronter le tribunal, défendue par son amie Pauline Mauléon qui lui fait réciter une magnifique défense avant la délibération du jury - grâce à cette plaidoirie, Madeleine est non seulement acquittée mais désormais les rôles lui sont proposés. Jusqu’ici tout va bien.
Oui mais … on se doute bien que cette belle histoire va avoir un petit grain de sable pour enrayer cette mécanique.
Mon avis = j’arrête ici, car la suite est fort amusante – il y a évidemment un énorme rebondissement, qui à mes yeux est le meilleur moment du film, avec la salle d’audience où tout le monde applaudit la jeune actrice qui plaide la cause des femmes (par avocate interposée) dans un monde d’hommes qui ne pensent qu’à se servir d’elles. Les deux jeunes femmes sont fort bien interprétées par Nadia Tereszkiewicz (Madeleine) et Rebecca Marder (l’avocate)
L’entrée en scène d’Isabelle Huppert est excellente et donne enfin au film ses moments drôles, non pas que le film ne soit pas amusant grâce à Fabrice Luchini et Dany Boon, mais cela se traîne un peu tout de même. Luchini s’est fait un physique à la Louis Jouvet, quant à Dany Boon il adopte un accent marseillais.
Petite mention à Olivier Broche incarnant le greffier de Ramusset et il est fort drôle. On a aussi droit à André Dussolier, le papa du jeune homme qui n’aime pas travailler, mais qui n’est pas non plus très enthousiaste d’avoir une meurtrière dans sa famille. Quant à la concierge elle est jouée par Myriam Boyer.
Les costumes m’ont beaucoup plu, m’ont parfois fait penser à ceux de Miss Fisher (série policière) et les décors sont bien étudiés je suppose pour les années 1930 – sauf pour la demeure de Montferrand qui est un petit bijou = c’est normal, c’est la belle Villa Empain qui se trouve non loin de chez moi.
Ceci dit, j’ai eu l’impression tout au long du film de regarder du théâtre filmé .
Je termine toutefois en encensant Isabelle Huppert qui donne une performance formidable d’une actrice du muet complètement dingue.